Cinéma : Lucky Strike de Yong-hoon KIM

Lucky Strike de Yong-hoon KIM
En salles depuis le 8 juillet

Adapté du roman japonais “Beasts That Cling to the Straw” de Keisuke Sone, Lucky Strike (coup de chance en VF) est un bon petit polar pétri d’humour caustique d’une outrance typiquement extrême orientale. Paresseusement nous pourrions qualifier le premier film du réalisateur Yong-hoon KIM de film des frères Coen à la sauce coréenne.

Un polar décalé à la sauce coréenne

Lucky Strike de Kim Yong-Hoon d’une jubilation aussi sombre qu’acide © DR

Premier film du réalisateur Kim Yong-Hoon, la narration découpée en chapitres à la chronologie bousculée se préoccupe de suivre les pérégrinations d’un sac Louis Vuitton bourré de liasses de billets de banque.
Un petit fonctionnaire, fumeur invétéré de la fameuse marque de cigarettes (détail notable dans la dramaturgie), est endetté auprès d’un prêteur sur gages grossièrement sardonique. Il risque de finir en sushi pour carnivore. Pour rembourser sa dette il a l’intention de pigeonner un ancien camarade de lycée. Oui mais voilà il appelle à l’aide un cousin trop éloigné et couard. Entre temps un pauvre type, technicien de surface dans un sauna, tombera nez à nez sur le sac qui a trouvé refuge dans un casier.

Se mettent en place plusieurs aller-retours entre les différents protagonistes; un flic aux méthodes intrusives, une ex petite amie patronne d’une maison de passe machiavélique et sans aucun scrupule, une brute mutique adepte de l’éviscération amateur de pistaches, sans oublier l’épouse du technicien de surface tyrannisée par la mère sénile de son mari.

Tout ce petit monde sera plus ou moins amené à se côtoyer, voire se croiser. Les morts stupides feront parties du lot de cadavres qui s’accumuleront et le sac changera de mains jusqu’au dénouement qui résoudra sa petite affaire en une allégorie circonvolutive.

D’une drôlerie toute asiatique

D’un regard qui souligne en filigrane le désossement des existences provoqué par un système libéral aseptisé, Kim Yong-Hoon s’intéresse particulièrement aux comportements devant une très grosse somme d’argent. Illustré par la sentence de l’entremetteuse “avec l’argent tu dois te méfier de tout le monde même de tes parents”.

De nuit la photographie soignée poursuit les éclairages au néon de paysages urbains noyés sous la pluie. De jour la lumière devient factice ou grisâtre.

Sanglant comme il se doit, ce film coréen, est d’une drôlerie toute asiatique. Cette galerie de portraits d’un pan de la société coréenne, croquée par un scénario en forme de puzzle, vous en mettra sous la paupière et saura distraire vos méninges.

Enfin, un casting de stars connus des occidentaux :  Jeong Woo-Seong (Le Bon la brute et le cinglé), Jeon Do-Yeon (The Housemaid), Bae Seong-Woo (The King) et Jeong Man-Sik (Man of Will),