Des Midnight Sister aux Vanishing Twin, notre agenda 2021 de ralingues pour bien débuter 2022

[And so rock] Coté musique, 2021 a tenu ses promesses de pépites, Calisto Dobson a pioché dans ses écoutilles pour une anthologie de ralingues qui ont su accrocher ses esgourdes au fil des mois : Midnight Sister, Painted Shrines, Michael Bleach, Ryley Walker, The Orielles, Roger Fakhir, Nick Waterhouse, Laele Neale, Mega Bog Life, Sam Evian, Vanishing Twin, . .
[15 janvier] Midnight Sister, Painting The Roses (Jagjaguwar) 

La Californie encore et toujours produit des choses ravissantes, ce duo digne héritier de la grande tradition de cet Ouest édénique nous a offert pour son deuxième opus une belle page néo quelque chose avec en prime une petite touche personnalisée. Je recommande l’écoute de Foxes pour amorcer l’appétit auditif.

[05 mars] Painted Shrines, Heaven and Holy (Woodsist) 

L’association entre un multi-cartes californien Glenn Donaldson (The Reds, Pinks and Purples, Skygreen Leopards, Arts Museums, Vacant Gardens) et le chanteur du groupe chéri Woods, Jeremy Earl, m’a rappelé à quel point je pouvais aimer les choses simples. Sans fioritures, des mises en sons de morceaux avec un soin artisanal qui donnent l’impression de retrouver de vieux copains au coin d’un feu.
En tête de pont un titre à l’allure d’un petit tube à ritournelle Gone, ticket pour une évasion vers un ailleurs bucolique et réconfortant.

[2 avril] Michael Bleach, Dream Violence (Goner Records) 

Michael Bleach est à ne surtout pas confondre avec son homonyme l’acteur qui interprète Al Boulet dans Urgences.
Pour son quatrième album l’auteur compositeur interprète a fait appel à une farandole d’influences pour habiller son blues existentiel. Du Velvet à Nick Cave en passant par les Smiths, il nous sert un patchwork de guitares en avant et de balades bien senties.
Pour l’attaque auriculaire je recommande You Know, Life Is Cheap.

[2 avril] Ryley Walker, Course In Fable (Husky Pants Records) 

Avoir échappé (de peu), à une tentative de suicide a sans doute rendu cathartique la gestation de ce nouvel album. Pris entre un psychédélisme aux relents progressifs sans aucune poussée pondérale et une envie d’en découdre avec les affres de l’existence, Ryley Walker nous livre le témoignage intense de ceux qui renouent avec le sentiment de se sentir vivant.
Après le morceau introductif orageux Striking Down Your Big Premiere, jetez vos oreilles en pâture sur Rang Dizzy.

[26 mars] The Orielles, La Vita Olistica (Heavenly Recordings) 

Le trio chéri de 2020 est de retour avec la B.O. de leur premier moyen métrage. Une ‘revisitation’ de certains titres de leur Disco Volador toujours plus que recommandable, des nouveautés et du live.
Que demande le peuple après un enchantement pareil ? Un concert parisien serait particulièrement apprécié. En attendant, voici la bande annonce de La Vita Olistica.

[9 avril] Roger Fakhir, Fine Anyway (Habibi Funk Records)

L’un des trésors exhumés de l’enfouissement nous le devons cette année au label ethnique Habibi Funk Records. Largement consacré comme son nom l’indique à la transe fiévreuse engendrée par les rythmes orientaux, il déroge à sa règle dansante en éditant une petite vingtaine de titres d’un artiste libanais tiré du sommeil de l’oubli. 18 morceaux pour certains enregistrés dans une cuisine entre Leonard Cohen et Bob Dylan pour l’esprit doublé d’une âme orientale frappée par le spleen d’une époque troublée, celle du Liban des années 70.
Habité, sincère et bourré d’émotions vous ne regretterez pas le voyage.

[9 avril] Nick Waterhouse, Promenade Blue (Innovative Records) 

Chacune des livraisons du californien Nick Waterhouse est un bain de jouvence nostalgique entre fifties et sixties référencées. Sans jamais s’abandonner à la révérence soumise bêtifiante, ses épaulettes de producteur font de ces 11 titres à l’ancienne, une réjouissante brochette de rhythm & blues mâtinée d’une pointe classieuse de soul.

[30 avril] Laele Neale, Acquainted With Night (Sub Pop Records) 

Comment ne pas succomber à ce titre et surtout à une voix pareille? “Connaissance de la Nuit” commence en toute beauté avec Blue Vein, une évidence. Une guitare égrenée sur ce filet de voix céleste font céder la moindre résistance.
Tout du long sobre et doucereusement mélancolique cette jeune femme saura habiter vos humeurs sombres.

[23 juillet] Mega Bog Life, and Another (Paradise of Bachelors Records)

Dans le dédale sans fin de la production musicale actuelle, Mega Bog faisait figure de groupe arty féru de compositions sophistiquées. Sans se départir de son (bon) goût pour la sophistication, le groupe opère une mue vers une musique moins cérébrale et réussit sa transition disons charnelle. Crumb back saura vous convaincre.

[29 octobre] Sam Evian, Time To Melt (Fat Possum Records) 

De la pop soyeuse ourlée de cordes sur de discrètes boîtes à rythme, Sam Evian enduit nos canaux auditifs d’un soft rock aux relents psychédéliques savamment dosés. En apesanteur vous dérivez porté par le charme d’un léger falsetto.
Knock Knock vient taper à la porte de vos écouteurs.

[15 octobre] Vanishing Twin, Ookii Gekkou (Fire Records)

Le jumeau éclipsé nous offre cette année leur troisième opus et c’est encore une merveille. Les sonorités s’entrecroisent entre groove ésotérique et funambulisme « aérolitique ». Ce groupe du troisième millénaire nous envoie des nouvelles du futur, étonnamment elles sont bonnes.
Une belle pleine lune s’offre à vous.

|5 novembre] Collectif.  Think I’m Going Weird: Original Artefacts From The British Psychedelic Scene 1966-68 (Grapefruit Records)

Comment résister à ce coffret de cinq galettes truffées de pépites estampillées par la vague qui submergea le monde dans la deuxième moitié des hallucinantes sixties. Tout est dans le titre “Je pense que je deviens bizarre”.
World In My Head met les pendules à l’heure.

Bonus

Dreaming Of You (1971-76) (Anthology Recordings)

Dans le même genre de galette improbable que celle du merveilleux Rogér Fakhr, je vous invite à écouter les 17 morceaux rassemblés par Cass McCombs que l’actrice Karen Black a discrètement mis en boîte durant la période indiquée, ces magiques années 70.

#CalistoDobson