Exposition : Des Maitres de la couleur du XXe (Les Franciscaines Deauville)

Jusqu’au 18 septembre – réservation
Les Franciscaines 145B, Avenue de République, 14800, Deauville – Pass Friendciscaine
Ouvert du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30

Deauville, ce n’est pas que le cinéma ! Les Franciscaines, nouveau lieu dédié à l’imaginaire, aux dialogues entre les arts invite les visiteurs en témoigne avec une programmation annuelle très polyvalente. A coté du musée André Hambourg, l’exposition Des maitres de la couleur au XXe jusqu’au 19 septembre constitue une belle occasion de visiter cette oasis culturelle au cœur de Deauville.  

Les Franciscaines de Deauville, un espace dédié à l’imagination Photo Patricia de Figuieredo

C’est un lieu où le visiteur se sent instantanément bien. Loin des musées ou des médiatéques classiques, la décoration très colorée, les espaces aménagés qui se liennent les uns les autres. Située au centre de l’ancien couvent,  l’espace lecture avec sa lumière qui entre par le toit est truffé de tableaux et donne directement accès aux expositions.

Des maitres de la couleur au XXe, en partage

« Jamais aucune période de l’histoire des couleurs n’a connu une telle multilication d’audaces, témoignant d’un moment exceptionnel d’accélération de l’histoire de l’Occident » l’assertion d’Hervé Fischer, dans son livre Les couleurs de l’Occident (Gallimard) constitue une parfaite introduction au parcours fructueux Des Maîtres de la couleur du XXe.
Conçue dans un esprit de rencontres visuelles, plutôt que de trancher le débat entre abstraction et figuration, l’exposition des Franciscaines propose au visiteur à partir de 13 œuvres de collections privées rarement présentées au public, de plonger dans une immense dynamique, sans chercher bien évidemment ni à l’épuiser, ni à être exhaustif.
Elle vise conformément à l’esprit du lieu, à faciliter quelques confrontations de styles et de personnalités pour libérer l’imagination.

Sonia Delaunay, Sans titre collection Bosio Photo Barbier

Le pouvoir – voir l’addiction – de la couleur est ici décliné avec bonheur, assimilé par de nombreux artistes balayant les frontières géographiques et temporelles : Le Quai de Bercy et La palette originale de l’Artiste de Marc Chagall côtoient Composition bleue de Zao Wou-Ki,  Sans titre de Sonia Delaunay, Les Constructeurs de Fernand Léger éclairent Paysage de Maria Helena Vieira da Silva, ou Noir de Pierre Soulage  L’Arbre de vie de Niki de Saint-Phalle et Venus Bleue d’Yves Klein contribuent à dépasser les étiquettes pour une stimulation chromatique inaltérable….
Toute la subjectivité des couleurs s’impose ici comme une idée moderne comme l’a si bien analysée Hervé Fischer. En gommant sa dimension morale (l’éthique chromatique), l’usage explosif de la couleur au XXe dépasse toute valeur idéologique : la « couleur pour la couleur » d’une Delaunay libère une violence chromatique, pensée par les modernes (de Matisse à Saint-Phalle) pour assouvir une revendication de la liberté individuelle.

Musée André Hambourg

André Hambourg, La femme à la perruche, hommage modernisé à La Venus d’Urbino du Titien. Photo P. de Figueiredo

Les Franciscaines héberge en son sein un espace permanent consacré à André Hambourg (1909-1999). Il permet de découvrir l’œuvre foisonnante de ce parisien qui passa de nombreuses années en Normandie. Né en 1909, précoce, il entre en 1927 à l’école des beaux-arts à Paris, puis fait sa première exposition. Il s’inspire alors beaucoup des classiques, comme en témoigne La femme à la perruche, hommage modernisé à La Venus d’Urbino du Titien et à Léda et le cygne de Rubens.
À cette époque, il peint aussi Paris et fréquente d’autres peintres comme Fujita, Derain. Il devient pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif à Alger et peint de son balcon. Il y restera 3 ans. Sa peinture devient plus lumineuse, il s’intéresse aux lieux et aux personnes. Son premier modèle sur place sera l’intendante de la résidence.

André Hambourg pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif à Alger. Archives Musée André Hambourg

C’est entre le Maghreb et la France qu’il passe les années sombres de la seconde guerre mondiale. Ses premières venues sur la côte normande date de la fin des années 1940. Deauville, où il finira par peindre d’une cabine sur les planches, Trouville, Honfleur. C’est là qu’il rencontre Nicole celle qui va devenir sa femme.
En 1952, il devient peintre officiel de la Marine et parcourt le monde : Jérusalem, Venise, New-York. Sa peinture colorée, lumineuse transmet des instants de vie. Il meurt en 1999. Son épouse lègue à la ville de Deauville en 2011, 539 tableaux de son mari, des milliers de dessins et leurs collection personnelle riche de 500 œuvres.

Une triple ambition ouverte, décloisonnée et intergénérationnelle, déclinée en 6 lieux

Le nouvel espace culturel à Deauville, ancien couvent inauguré en mai magnifiquement rénové par l’architecte relève haut la main la promesse d’ouvertures à l’imaginaire

  • Le Musée André-Hambourg, dédié à la collection léguée à la ville de l’ancien peintre officiel de la Marine,
  • La galerie des maîtres (expositions temporaires) : « Les maîtres de la couleur au XXe siècle », jusqu’au 18 septembre.
  • La Chapelle, auditorium:  vendredi 10 sept., 17h Les débuts du festival du Cinéma américain, par Roland Godefroy, journaliste et  premier historien du festival du Cinéma américain de Deauville, auteur de ‘Deauville, 25 ans de cinéma américain’ (2000)
  • Un fablab : atelier de fabrication offrant des outils de création numérique.
  • Une médiathèque : emprunt avec le Pass Friendciscaine (60 € par adulte et par an, 12 € pour les moins de 18 ans)
  • Un restaurantLe Réfectoire.

#PatriciadeFigueiredo