Sélection Amazon Prime/Netflix : Au Revoir à Jamais (Harlin), Shimmer Lake (Uziel) Happy (Taylor)

Quelques pépites à découvrir pour sauter sans risque sur son canapé en couvre-feu : Au Revoir à Jamais, de Renny Harlin pour son rôle féminin “badass”, parsemé de scènes d’action explosives ; Shimmer Lake, d’Oren Uziel thriller intense pour son twist narratif final, enfin, Happy, la série de Brian Taylor et Grant Morrison se joue du canon de l’ex-flic solitaire plongé dans des affaires particulièrement psychédélique dans tous les sens du terme.

Au Revoir à Jamais, (The Long Kiss Goodnight) de Renny Harlin (1996) 120 mn

avec Geena Davis, Samuel L. Jackson, Brian Cox, David Morse, Craig Bierko, Patrick Malahide.
Disponible sur Amazon Prime Video

Un thriller d’espionnage féministe sous-estimé
En 1995 Renny Harlin (“Cliffhanger”, “58 Minutes pour Vivre”) vient de se rétamer et de mettre en faillite Carolco Pictures avec le trop mal aimé “L’Île aux Pirates”.  Jack Sparrow et les pirates des Caraïbes remporteront la mise quelques années plus tard.
Pour la modique somme de 4 millions de dollars Shane Black (wonder boy du scénario, “L’Arme Fatale” c’est lui) pond un script autour d’une espionne amnésique. Il pense à Renny Harlin et à sa compagne Geena Davis (“Thelma & Louise”), pour le rôle principal.
Dans un premier temps, New Line Cinema penche plutôt vers Stallone ou l’aïkido man Steven Seagal. Ce sera Geena Davis. Au casting en side-kick, Samuel L. Jackson qui vient de briller dans “Pulp Fiction” fera l’affaire.
L’histoire tourne autour d’une institutrice enceinte retrouvée sans mémoire au pied d’une falaise. Depuis elle mène une petite vie tranquille avec un gentil mari qui a reconnu l’enfant. Alors qu’elle défile en mère Noël sur un char, reconnue par un prisonnier à la télévision, on tente de l’assassiner. Elle s’acoquine avec un détective privé sur le retour à la recherche de celui qu’elle croit être le père de sa fille.

Geena Davis est parfaite en bonne mère de famille qui tout à coup se transforme en tueuse aguerrie. Le cabotinage du personnage de Samuel L. Jackson fait le job, quant au véritable père de l’enfant il aura sa récompense. En avance sur son temps, un rôle féminin “badass” en 1996 n’était pas si courant, parsemé de scènes d’action explosives, “Au Revoir à Jamais” mérite d’être réévalué. Un peu plus tard, Shane Black prouvera qu’il est un sacré auteur et Renny Harlin après son divorce (les bides au box office ne font pas de bons ménages), continuera sa descente aux enfers en enfilant les films que personne ne veut.

Shimmer Lake, de Oren Uziel (2017)  83 mn

avec Benjamin Walker, Rainn Wilson, Wyatt Russell, Stephanie Sigman
Disponible sur Netflix.

Un thriller qui se regarde de la fin au début.
Lorsqu’un scénariste s’attable à la réalisation de son premier film, il faut s’attendre à ce qu’il fasse le malin. Avec “Shimmer Lake” Oren Uziel (précédemment scénariste de “22 Jump Street” et depuis de “Cloverfield Paradox”), a offert à Netflix un petit thriller cousu main.
Le shérif d’une petite bourgade bien paumée où tout le monde se connaît est à la poursuite du trio de braqueurs de la banque du coin. Comme il se doit, le coup a mal tourné. Parmi eux se trouve le propre frère du shérif, son copain paumé et un petit “caïd” sans scrupules.
Jusque là pas de quoi fouetter un cinéphile.
N’empêche que nous sommes pris à rebrousse temps et c’est là le grand intérêt du tour de passe passe scénaristique. De la journée de vendredi, nous passons à celle de jeudi et nous remontons ainsi toute la semaine.
Des cadavres tombent bien entendu, et tous à l’exception d’un seul seront floués.
Sans rien dévoiler, ce serait particulièrement odieux, sachez que la toute fin du film promet un joli twist narratif. Après une heure et vingt trois minutes d’un bon petit divertissement d’après couvre-feu.

Happy, série de Brian Taylor et Grant Morrison (2017) 2 saisons

avec Christopher Meloni
Disponible sur Netflix

De la déjante en barre pour cette série méconnue
Oui je sais, Covid, couvre-feu, gestes barrières, tout ça y’en a marre.
Sans vous débarrasser de façon définitive des servitudes citées ci-dessus, cette série est une médication qui vous fera faire un trip halluciné tout en restant totalement sobre.
Habité par un Christopher Meloni (la série “New-York Unité Spéciale” celui-là même) métamorphosé,  “Happy” est une production imaginée par l’esprit dérangé de Patrick Mcmanus. De quoi ça délire?  Nick sax est un ex policier, qui devenu détective privé a fini largué au tréfonds du trou de sa vie. Après une attaque cardiaque méritée, il a ingurgité ce qui se fait de plus tordu, il est embarqué en urgence absolue dans une ambulance. Violemment réanimé lui apparaît une licorne de dessin animé. La dénommée Happy incarne l’amie imaginaire de sa fille . Celle-ci vient d’être enlevée par un psychopathe qui a pignon sur rue. Happy a besoin d’aide pour retrouver et sauver son “amie”… Vous n’avez rien compris? Ce n’est pas grave du tout. Ces deux saisons vous feront faire le tour de votre cerveau après l’avoir bien secoué. De la drogue sans la drogue je vous dis. C’est légal.

#CalistoDobson