De l’écriture à la réalisation

Alex Garland est un romancier venu au cinéma en co-scénarisant l’adaptation de son premier roman La Plage réalisé en 2000 par le réalisateur Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Millionaire, Steve Jobs…).
Continuant sur sa lancée, la collaboration se poursuit avec les scripts de 28 Jours Plus Tard en 2002 et Sunshine en 2007 pour le même Danny Boyle.

Fort de ce savoir faire, il s’émancipe du réalisateur britannique pour adapter le roman de Kazuo Ishiguro Auprès de Moi Toujours, réalisé en 2010 par Mark Romanek (découvert avec le film Photo Obsession dans lequel Robin Williams interprétait un personnage particulièrement inquiétant loin de ses rôles habituels). Alex Garland participe également à l’écriture de la nouvelle version de l’adaptation du comics Judge Dredd, après la première particulièrement gratinée avec Sylvester Stallone.

En 2014, il coécrit et réalise Ex machina.

Un magnat de l’internet (Oscar Isaac habité) créateur de Bluebook (suivez mon profil) invite dans son repaire high tech accessible uniquement par hélicoptère un de ses plus éminents codeurs (Domhnall Gleeson)  pour passer une semaine en sa seule compagnie. Sauf qu’il n’est pas seul.
Le petit employé d’abord impressionné puis fasciné va devoir interagir avec une créature prénommée Ava (Alicia Vikander). Celle-ci, mi-synthétique, mi-incarnée, entièrement conçue par le génial démiurge, dotée d’une intelligence artificielle redoutable n’aura de cesse de s’émanciper. Par tous les moyens. Peu à peu le charme singulier d’Ava et son insaisissable identité vont créer des ambiguïtés au sein du trio. Sans savoir où il met vraiment les pieds, le codeur va rapidement être subjugué par cette créature hybride jusqu’à douter de la santé mentale de son patron.

L’Eve future

Parfaitement maîtrisé, ce huis-clos dans un coin perdu d’une immensité forestière interroge nos capacités à faire face à l’inéluctable. À savoir que dans un avenir pas si lointain nous serons nous aussi amenés à interagir avec des intelligences artificielles sous forme humaine. Passionnant tout autant dans son propos que dans les interactions entre les trois personnages, le démiurge, sa création et son cobaye; ce film invite de façon très séduisante à ne pas oublier le postulat suivant: ce qu’il est possible d’arriver arrivera.