Voyages

La Rosière, station de ski au parfum de dolce vita

Auteur : Thierry Joly & Isabelle Bachelard
Article publié le 24 janvier 2019 à 14 h 47 min – Mis à jour le 8 mars 2019 à 17 h 10 min

Balcon de la Tarentaise, la station française est connue pour son enneigement assuré et son ensoleillement rare. Cette saison, La Rosière agrandit son domaine skiable international entre France et Italie et sa capacité d’hébergement haut de gamme.

La frontière franco-italienne se trouve sur les pistes, au sein de l’Espace San Bernardo, domaine skiable commun aux stations de La Rosière et La Thuile. Photo © Thierry Joly

Faire les premières traces en France, skier quelques heures en Italie, y savourer gnocchis, pâtes, antipasti ou espresso puis revenir en milieu d’après-midi sur les pistes hexagonales pour profiter des derniers rayons de soleil… Ce programme n’a rien d’exceptionnel à La Rosière où l’on peut au gré de ses envies skier des deux cotés de la frontière franco-italienne, sans avoir à déchausser. C’est le grand attrait de cette station de la Tarentaise située en face des Arcs, qui fait domaine skiable commun avec La Thuile, sa consoeur du Val d’Aoste. La liaison est ouverte durant toute la saison grâce à la présence de canons à neige, sauf en cas de vent fort ou d’épais brouillard. Elle se fait près du col du Petit Saint-Bernard, voie de communication naturelle entre la France et l’Italie depuis des millénaires qu’empruntent parfois les coureurs du Tour de France. Le Col se repère facilement depuis les sommets environnants par l’imposante silhouette de l’hospice qui accueilla les voyageurs dès le XIe siècle.

Vue depuis le Fort de la Redoute à 2 390 m : au dessus du col du Petit Saint-Bernard, la silhouette du Mont Blanc est très différente de celle, plus connue, côté Chamonix.

Vue depuis le Fort de la Redoute à 2 390 m : au dessus du col du Petit Saint-Bernard, la silhouette du Mont Blanc est très différente de celle, plus connue, côté Chamonix. Photo © Thierry Joly

Ses nouvelles pistes, plus techniques…

Comprenant 85 pistes d’une longueur totale de 152 km en trace directe (certifiés en 2018 par un organisme indépendant) ainsi que deux snowparks et une zone sécurisée dédiée au free ride, le domaine La Rosière Espace San Bernardo a depuis cette année un nouveau point culminant côté français, à 2 800 m d’altitude, avec l’ouverture d’un nouveau secteur sur les pentes du Mont Valaisan. Cinq pistes rouges supplémentaires, plus exigeantes, plus techniques, plus variées par leur orientation et leur largeur enrichissent indéniablement l’offre ski de La Rosière. Auparavant, les skieurs d’un excellent niveau en quête de sensations fortes préféraient souvent se rendre côté italien pour se tester sur ses pistes noires telles la mythique Franco Berthod, longue de 4 km avec une pente atteignant 73 %, qui accueille régulièrement des épreuves de la Coupe du Monde de ski.
Le nouveau télésiège conduisant au Mont Valaisan ouvre en outre de nouveaux itinéraires hors pistes aux amateurs du genre.

La Rosière, descente freeride, en 2018.

La Rosière, descente freeride, en 2018. Photo © Propaganda 73 La Rosière

Héliski et snowkite

Pour se rendre en Italie, les skieurs prennent un télésiège qui les amène au Fort de la Redoute, l’ancien point culminant à 2 390 m, d’où la vue sur les sommets environnants (Mont-Blanc, Grandes Jorasses, Dent du Géant) est impressionnante. Les amateurs d’expériences hors du commun y passent pour s’adonner à l’héliski, merveilleuse pratique interdite en France pour des raisons environnementales, mais autorisée en Italie. Il leur suffit alors de descendre dans le col du Petit Saint-Bernard où un hélicoptère viendra les prendre pour les déposer près de trois sommets italiens. De là partent de vertigineuses descentes, sous la conduite d’un guide : la Testa del Ruitor, 3 485 m, le Mont Miravidi, 3 066 m et le Mont Ouille, 3 099 m. Pour des sensations fortes supplémentaires, le col, très venté, est par ailleurs un excellent spot pour la pratique du snowkite, sport de glisse où tracté par une voile vous pourrez atteindre les 70 km/h.

Mais bon nombre de skieurs vont côté italien uniquement pour le plaisir et le dépaysement, indéniable même si l’on est au Val d’Aoste, région où le français est parlé par tout le monde. Une escapade à forte connotation gourmande car les lieux où régaler ses papilles ne manquent pas. Au col, le Bar du Lac sert des cafés et chocolats chauds comme on n’en fait qu’en Italie.

Sensation forte, la passerelle du Fort de la Redoute vous suspend dans le vide, et offre une splendide vue sur le Mont Blanc.

Sensation forte, la passerelle du Fort de la Redoute vous suspend dans le vide, et offre une splendide vue sur le Mont Blanc. Photo © Propaganda 73 La Rosière

Les plaisirs du palais et des yeux

A La Thuile des navettes vous attendent au bas des pistes pour vous emmener dans des restaurants servant de succulentes spécialités locales comme Lo Riondet et le Pepita Café, nos préférés. Ou encore en altitude, à la Maison Carrel, où vous accompagnerez ces délices d’un panorama sur les sommets. Les pistes de La Thuile regorgent en outre de points de vue tous plus époustouflants les uns que les autres sur le Mont-Blanc. Le roi des Alpes se dévoile aussi dans toute sa splendeur côté français, avec en arrière-plan le Cervin, depuis le Mont Valaisan. Au Fort de la Redoute une passerelle a été aménagée au-dessus du vide pour offrir aux touristes une vue totalement dégagée (et des selfies sans risque à récupérer sur le site web de la station).

Cliché réalisé, sur demande, avec son forfait en haut du télésiège du Fort, face au Mont Blanc

Cliché réalisé, sur demande, avec son forfait en haut du télésiège du Fort, face au Mont Blanc © DR

Autre intérêt de l’Espace San Bernardo, il y a généralement toujours l’un de ses versants où il fait beau et qui a une bonne qualité de neige. Un véritable plus, tout comme son implantation qui fait que l’on a souvent plus l’impression d’être en pleine nature que sur un domaine skiable. D’autant que l’affluence reste modérée et il est rare de de devoir attendre plus de 5 mn aux remontées mécaniques, même en période de vacances scolaires.

Le départ des pistes de ski de la Rosière.

Le départ des pistes de ski de la Rosière. Photo © Isabelle Bachelard

Un ensoleillement exceptionnel

La Rosière est implantée sur un versant plein sud qui lui assure un ensoleillement exceptionnel, ce qui n’empêche pas un enneigement important même en fin de saison et aux pieds des pistes grâce à l’altitude de la station, 1850 m. Elle a cumulé 11 m de neige la saison dernière et s’est placée en tête des stations les mieux enneigées de nouveau cet hiver. A la limite entre forêt et alpages, elle offre une vue panoramique sur le Mont Pourri, l’Aiguille Rouge et Les Arcs, ce qui lui vaut le surnom de « Balcon de la Tarentaise ».

Avec la signature, en 1985, d’une convention entre Montvalezan, Séez et la Thuile La Rosière est devenu un domaine de ski international.

Avec la signature, en 1985, d’une convention entre Montvalezan, Séez et la Thuile La Rosière est devenu un domaine de ski international. La station est depuis reliée à sa voisine La Thuile, sise dans le Val d’Aoste, par le télésiège de Chardonnet et le téléski de Bellecombe. Photo © Julien Eustache La Rosière

Ajoutez à cela une ambiance familiale, décontractée ainsi que le cachet ancien de la station, certes de création récente mais dont les édifices sont de style traditionnel, en pierre, bois et toits en lauze, et vous comprendrez qu’elle suscite un intérêt grandissant de la part des skieurs, des professionnels du tourisme et des simples amateurs de beaux paysages hivernaux.

Une architecture assez récente, mais faite en pierre et bois et parfaitement intégrée.

Une architecture assez récente, mais faite en pierre et bois et parfaitement intégrée. Photo © Thierry Joly

Les hébergements de luxe ou de charme, avec spa, y sont chaque année plus nombreux et l’an dernier un hôtel Hyatt de montagne, le seul en dehors des Etats-Unis, y a ouvert ses portes. Son restaurant H40 est prisé des gourmets, comme d’ailleurs le Genepi et le Chalet l’Aiglon qui fait table d’hôte pour les vacanciers qui y résident. Pour une fin de journée plus originale, retournez sur les pistes en dameuse pour dîner à 2 000 m d’altitude en découvrant les crus de Savoie à l’Antigel.

Informations pratiques

S’y rendre

  • TGV de Paris ou Londres à Bourg Saint-Maurice puis navette (13,40€) ou taxi (à partir de 70 €)
  • Autoroute jusqu’à Albertville, voie rapide jusqu’à Moûtiers, RN 90 jusqu’à Bourg Saint-Maurice, RD 1090 en direction du Col du…

S’y rendre

  • TGV de Paris ou Londres à Bourg Saint-Maurice puis navette (13,40€) ou taxi (à partir de 70 €)
  • Autoroute jusqu’à Albertville, voie rapide jusqu’à Moûtiers, RN 90 jusqu’à Bourg Saint-Maurice, RD 1090 en direction du Col du Petit Saint-Bernard

Y séjourner

– Hôtel Hyatt Centric

Chambre double à partir de 220 € la nuit
Tel : 0479041234

– Chalet l’Aiglon

Chambre à partir de 1 137 € la semaine et 171 € la nuit petit-déjeuner inclus.

– Hôtel Alparena

A partir de 145 € par nuit et par personne en demi-pension

– Résidence CGH Les Cimes Blanches

Studio 2 personnes de 952 € à 2 562 € la semaine
Tel : 0479231290

Informations :

–>Office de Tourisme de La Rosière

Tel : 0479068051

70 moniteurs presque tous locaux amoureux de leur pays et des bonnes choses.

70 moniteurs presque tous locaux amoureux de leur pays et des bonnes choses. Photo © Isabelle Bachelard

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