Prêtez attention

Voilà une jeune femme de 23 ans dont vous allez entendre parler. Dotée d’un patronyme sorti tout droit d’une épopée chevaleresque, après plusieurs titres plus que prometteurs, Zaho de Sagazan vient avec son premier album La Symphonie des Éclairs, nous arracher à la médiocrité de notre quotidien.

Fille d’Olivier de Sagazan, artiste protéiforme entre peinture, sculpture et performance, Zaho est originaire de Saint Nazaire, les embruns de l’océan lui auront  certainement servi d’eau bénite.

Une voix habitée posée sur des mots qui valent la peine d’être chantés.

Sa poésie et son chant laissent loin derrière tout ce qui a pu être entendu depuis disons l’album Boire de Miossec. D’un classicisme sans afféterie et d’une modernité sans vanité, l’art de Zaho de Sagazan danse entre de multiples influences. Reconnaissables par bribes, c’est cependant sans aucun mimétisme qu’elle en tire une catalyse de sa propre personnalité. Nous pourrions détailler tout ce qui s’est exalté dans les mailles de son ouvrage sans coutures apparentes.

Mais ce qui frappe de prime abord est l’authenticité d’une voix au timbre dont la maturité donne à entendre une âme hors du temps. Aucun discours militant ne lui sert de marchepied, nous n’avons pas droit à certaines tendances donneuses de leçon mais à l’avènement d’une véritable artiste qui nous renvoie à la beauté tragique des étoiles.

Habitée par la simplicité et la grâce, Zaho de Sagazan est la meilleure nouvelle qui nous soit parvenue de la pop française depuis des lustres.

13 titres dont aucun ne laisse indifférent, de La fontaine de sang à Ne te regarde pas,
La Symphonie des Éclairs est l’album de la chanson française qui nous réconcilie avec notre époque.

#Calisto Dobson

A écouter : Zaho de Sagazan, interviewée par Marie Richeux (Par les temps qui courent,  France Culture)

https://youtu.be/ZJKk6VaTYtg