Ailleurs en France, exposition sur les grilles du Jardin du Luxembourg
Plus la mort s’approche, plus la beauté m’attire…
Je me souviendrais toujours du moment de grâce où quelque part en Haute-Savoie, au sommet d’un mont, dont j’ai oublié le nom, m’apparut dans un détour, derrière l’épais rideau d’une forêt de pins, comme par magie…la vallée de Chamonix ! En son centre, auréolé de bleu, beau comme un camion, trônait Sa Majesté le Mont Blanc et son capelet étincelant de neige éternelle. En mâchouillant avec une avidité un peu gênante, mon sandwich rillettes, beurre, cornichons, je méditais alors sur l’infinie beauté du monde…
Étais-je à la hauteur du Mont-Blanc ? La réponse brutale et négative me soulagea immédiatement ! Ces tours de passe-passe que nous réserve la nature m’ont toujours laissé, souffle coupé, sur le cul !
La nature n’offre pas de réponses à nos risibles tortures intimes… mais comme un baume, elle les apaise !
Quoi, de plus précieux que de sentir, le souffle puissant de l’océan sur mon épaule gauche, le chatouillis d’un vent de printemps bousculant avec amitié, pour ne pas dire avec une tendresse toute maternelle, les sept vaillants cheveux, amis fidèles, qui me restent sur le Mont Cailloux d’où mon œil se perd dans l’infinie beauté d’un ciel étoilé…
Le spectacle de la nature ne me rend pas plus intelligent, mais il bâillonne l’imbécile qui règne par intermittence en moi ! Je me tais…enfin !
La beauté impose le silence. Le silence importe la paix.
Et la paix est nettement supérieure au bonheur, faux-cul comme pas deux, toujours en train de préparer un mauvais coup derrière ton dos !
Il y a bien longtemps que je n’avais pas vu une si belle expo photos sur les grilles du Luxembourg…
Après la terre vue du ciel, c’est le ciel vu de la France que nous propose « ailleurs en France »…
Mais pas que des ciels dominants les espaces naturels, qui font la pluie et le beau temps de nos humeurs, non…des paysages aussi et surtout ! Des paysages sauvages d’air pur, à te couper le souffle. Les grands sites naturels du monde entier se confrontent et se confondent sans complexe avec nos paysages.
Ainsi le Colorado se retrouve dans les Pyrénées, le Népal dans les Alpes, la Grande barrière de Corail en Corse, la Toscane dans le Bordelais. Cet amusant jeu de comparaisons, induit, par ces temps écologiques et anxiogènes, qu’il n’est peut-être plus nécessaire de prendre le Boeing pour aller chercher au loin à l’autre bout du monde…ses merveilles.
On les a chez nous dans la Creuse, le Morbihan, l’Hérault, la Meuse et Moselle, j’en passe et 90 meilleurs. Le monde à portée de TER…
Aucun cocorico sénatorial sur les grilles du Luxembourg, mais un juste rappel de notre incroyable chance de vivre dans un si beau pays.