À la vie, à la mort, de et par Gilles Gaston-Dreyfus (Théâtre du Rond-Point)
Avec : Anne Benoît, Stéphane De Groodt, Gilles Gaston-Dreyfus, Amira Hadzic
À la vie, à la mort. Gilles Gaston-Dreyfus, auteur (Mon ami, Louis – Couple – Veillée de famille), metteur en scène et comédien explore au plus proche des émotions, l’alchimie subtile de l’amitié, en valide les liens qui autorisent de lâcher sans filtre toutes les vérités. Cette mécanique de sentiments a convaincue Patricia de Figueiredo par ses subtilités distillées par une distribution impeccable autour de l’auteur, Anne Benoit, Stéphane de Groodt et Amira Hadzic. Il s’agit de faire vite au Théâtre du Rond-Point puisque la pièce se donne jusqu’au 12 février.
Anne Benoît et Stéphane De Groodt À la vie, à la mort, de, par et avec Gilles Gaston-Dreyfus (Théâtre du Rond Point) Photo DR
À la vie, à la mort fête l’amitié.
Qu’est-ce que c’est que cette histoire, une amitié de dizaines d’années,
de quoi parlent-ils, de rien, de tout bien sûr, et d’eux, de lui, d’un autre ;
ils rient d’un souvenir, se moquent et sourient, se disent une vérité et
s’embrassent et s’accoladent, et se regardent en silence.
Gilles Gaston-Dreyfus
Par petites touches tantôt sensibles tantôt drôles, Gilles Gaston-Dreyfus dresse le portrait d’une génération (les cinquantenaires) qui se retrouvent esseulés. Leurs parents sont morts, certains n’ont pas d’enfants, pour d’autres ils sont loin. Restent les amis, l’amitié Ode à l’amitié, A la vie, à la mort déclare Hélène. Celle-ci vient d’enterrer son père, ses deux meilleurs amis, Paul et Joseph, l’accompagnent et la soutiennent. Lors d’une promenade en forêt, c’est l’occasion de se retrouver, d’évoquer les vieux souvenirs. C’est aussi le temps des confidences et des aveux.
Ensemble, ils sont libres dans l’expression intime de ce qu’ils sont.
À la vie, à la mort, de et par Gilles Gaston-Dreyfus est un hymne à l’amitié d’un trio de quinqua (Théâtre du Rond Point) Photo DR
Pour sa quatrième pièce, (après Mon ami, Louis ; Couple et Veillée de famille), le comédien metteur en scène Gilles Gaston-Dreyfus explore les mystères de l’amitié. Une femme et deux hommes se connaissent depuis longtemps : 30, 35 ans sont passés depuis leur première rencontre. Les non-dits, les regrets ressortent, affleurent au détour d’un chemin. Il y a Hélène qui vient de perdre son père réalise le vide autour d’elle. Elle donne des conseils mais ne les met pas en application ; Paul le séducteur un peu pierrot lunaire, Joseph psy introverti qui se lâche enfin.
Le dispositif scénique avec différentes photos qui se succèdent et des bruits de nature nous entraine dans une déambulation parmi les arbres, les blocs de pierre et les protagonistes. Puis vient le dîner dans la maison de campagne. Les mots feutrés, quelques pics, des larmes, des rires, sans que cela ne vire au drame.
« Le propos de la pièce est plus l’exploration du lien d’amitié que la mise à l’épreuve de cette amitié. Ils n’ont aucun filtre les uns avec les autres. Ils sont. Ce n’est donc pas une remise en question. Ils se connaissent. Même s’ils vont découvrir chez chacun les inconnus qu’ils sont vis-à-vis d’eux-mêmes. Mais en soit, c’est banal. Ce qui ne l’est pas, banal, c’est la vérité totale dans laquelle ils sont les uns avec les autres, donc avec eux-mêmes. Il n’y a que l’amitié qui permet ça… » déclare Gilles Gaston-Dreyfus au journaliste Pierre Notte.
Une distribution impeccable
La pièce doit aussi beaucoup à l’interprétation des trois comédiens principaux, Anne Benoit, Stéphane de Groodt, Gilles Gaston-Dreyfus lui-même sans oublier Amira Hadzic. Ils forment des amis plus vrais que nature. On ressort de la pièce avec l’envie de revoir vite ses meilleurs amis.
À la vie, à la mort, de et par Gilles Gaston-Dreyfus (Théâtre du Rond Point) Photo DR
#Patricia de Figueiredo
