[And so rock ?] Hommage à Morrison. When You’re Strange, de Tom DiCillo (Arte)
sur Arte ce soir, le 2 juillet à 23h30
Disponible sur Arte.tv jusqu’au 30 septembre 21
Le 3 juillet 1971 Jim Morrison, auteur, interprète et poète du groupe The Doors, était officiellement retrouvé mort dans sa baignoire à Paris au cœur du Marais. 50 ans plus tard l’aura du Roi Lézard brille toujours autant. When You’re Strange, documentaire très serré de Tom DiCillo en 2008, diffusé sur Arte en éclaire le parcours au cœur d’une époque révolue, les 60’s.
Déjà un demi siècle
Il y aura 50 ans le 3 juillet, en entrant dans le célèbre club des 27, inauguré historiquement par la mort mystérieuse du bluesman Robert Johnson, Jim “Jimbo” Morrison le chanteur du groupe The Doors est entré dans la légende du rock et l’histoire de ce que l’on appelé la contre-culture.
Avec un titre inspiré de la chanson People Are Strange elle-même extraite du 2ème album des Doors, Strange Days, le documentaire très serré de Tom DiCillo When You’re Strange s’appuie uniquement d’images d’archives rares fournies en majeure partie par les membres survivants du groupe.
La quintessence du docu rock
Sobrement raconté en voix off par Johnny Depp, il passe en revue chronologiquement la carrière du groupe en se focalisant sur la figure, charismatique est un piètre mot, de leur chanteur.
Le montage du cinéaste, par ailleurs réalisateur du notamment plutôt déjanté Ça Tourne À Manhattan (1995), fait preuve d’une cohésion narrative mettant en lumière l’esprit frondeur en phase avec son temps de Jim Morrison.
Transparaît également, une personnalité dont l’âme n’aura eu de cesse de rechercher un apaisement sans doute inaccessible. Que ce soit au travers de la célébrité, la drogue, en particulier le L.S.D ou l’alcool, James Douglas Morrison poursuivit une obsession, transcender l’existence en en franchissant toutes les portes. Animé par un sens aigu de la portée de ses gestes en tant que représentant d’une génération avide de liberté, il s’est brûlé les ailes en en incarnant une de ses icônes.
Homme de scène à la réputation shamanique
ses prestations en concert demeurent à ce jour proprement envoûtantes de par l’intensité de sa présence.
À qui se référer pour trouver une incarnation aussi fascinante de par la force de son engagement scénique. Jeffrey Lee Pierce le chanteur du combo punk The Gun Club ou Lux Interior chanteur de The Cramps peut-être. Aucun professionnalisme carriériste chez Jim Morrison chanteur improvisé qui ne savait ni lire la musique ni jouer d’un instrument. Une voix habitée aussi caverneuse qu’enjôleuse et cette volonté de constamment jusqu’à l’épuisement de ses forces psychiques de traverser le miroir. Le grand Hunter S. Thompson (journaliste gonzo et auteur entre autres de Las Vegas Parano), lui-même grand pourfendeur d’esprits étriqués, n’a-t-il pas conseillé d’écouter à fond le cinquième album des Doors, le bien nommé Morrison Hotel les soirs de grand blues. Certes après avoir eu recours à l’auxiliaire soul diesel, cocktail vitaminé de sinsemilia et Jack Daniels.
Fidèlement jusqu’à l’hallali ce documentaire digne de rejoindre la liste des grands films sur le rock retrace le trajet fulgurant d’une des comètes de la charnière des fabuleuses sixties seventies.
Une chose est sûre, même si les fumeurs de joint ont depuis longtemps déserté la tombe de Jim Morrison, il y aura certainement du monde samedi 3 juillet 2021 dans la division 6 du Père Lachaise.
Et pour vos soirs chagrins: concert live au Isle of Wight Festival (1970) Arte.TV
#Calisto Dobson