Vins & spirits
Avis de baisse des prix sur les primeurs Millésime 2024 de Bordeaux
La campagne des primeurs qui vient de commencer à Bordeaux pour les vins du millésime 2024, récoltés l’automne dernier, livrés en 2027 annonce une forte chute des prix. Ce n’est pas la qualité qui est en cause, mais la flambée des années précédentes.
« Une excellente nouvelle pour les amateurs », recommande Mohamed Najim, qui a enquêté auprès de plusieurs acteurs : le négociant Jean-Pierre Moueix et les Château Pontet-Canet, Bélair-Monange, et Lafite Rothschild.
A l’écoute d’un marché devenu trop cher

Chai à barrique du domaine La Fleur Petrus photo DR
Personne n’est davantage à l’écoute des potins du Bordelais que Mohamed Najim. Professeur émérite à l’université de Bordeaux, le mathématicien est connu de beaucoup de domaines et intime avec quelques propriétaires parmi les plus prestigieux. Alors que la rumeur courait depuis plusieurs mois que les plus grands châteaux voyaient leurs stocks s’accumuler, Mohamed confiait que les vins étaient devenus trop chers, de l’avis des plus grands propriétaires.
Mais rien à faire pour qu’il cite le moindre nom, il affichait un sourire énigmatique en insistant : « Mes amis me disent qu’il faut baisser les prix ».
La qualité n’est pas en cause

Le domaine Bélair-Monange, à Saint-Emilion photo Bélair-Monange
Le millésime 2024 est unanimement reconnu comme étant de très bonne tenue, la baisse tranche la flambée des années précédentes. Ces nectars ne sont tout simplement plus accessibles pour leurs clients, à l’image de Petrus, le grand Pomerol, dont un amateur aurait du mal à trouver une bouteille à moins de 4 000 euros!
A l’ouverture des ventes en primeur de cette année (pour des vins livrés en 2027), Mohamed s’attendait donc à une baisse des prix significative qui aurait donné la tendance de la saison bordelaise.
Une première surprise !

Terrasses du domaine Belair Monange, Saint-Emilion premier grand cru classe photo ets. Jean-pierre moueix
La semaine dernière, Château Pontet-Canet, dont on a dit, il est vrai, que le millésime était particulièrement réussi, a ouvert sa campagne avec une infime baisse de 8,7 %, annonçant le tarif primeur de ce 5e grand cru classé de Margaux à 84 euros pour le millésime 2024, contre 92 euros pour celui de 2023.
Dans la foulée, les observateurs, notamment anglo-saxons, partageaient l’étonnement de Mohamed en considérant l’ajustement trop faible. Quelques jours plus tard, les Etablissements Jean-Pierre Moueix, petit empire de la « rive droite », rectifiait le tir en annonçant une baisse de 22,4 % pour La Fleur-Pétrus, un domaine de Pomerol, à 150 euros. Les autres vins de la même maison se mettaient au diapason, Trotanoy, autre Pomerol célèbre, baissant à 21,4 % à 171,60 euros, tandis que Bélair-Monange, à Saint-Emilion, affichait une diminution de 22,2 % à 117,60 euros.
Pour confirmer la tendance, on attendait les éléphants.

illustration de l’article sur les primeurs 2024 du magazine Light n°04 de Château Lafite Rothschild
C’est le Château Lafite Rothschild,, l’un des cinq premiers grands crus classés 1855 de Bordeaux qui a tiré le premier, Saskia de Rothschild, fille du baron Éric, à la tête des domaines familiaux depuis 2021, fixant son tarif primeur à 288 euros, avec une baisse de prix de 50 %. Voilà désormais la campagne primeurs 2024 définitivement lancée.
A la suite de cette star du vignoble, on peut s’attendre à une baisse significative des vins de Bordeaux.
Mais il faudra attendre 2027 pour les déboucher, comme pour l’élection présidentielle.
Auteur de l'article

Quelques références du Millésime 2024
Château Pontet-Canet, 33250 Pauillac – Tél. : + 33 5 56 59 04 04
Etablissements Jean-Pierre Moueix, 54 Quai du Priourat, 33500 Libourne – Tél. : +33 5 57 51 78 96
Dont :
La Fleur-Pétrus, un domaine de Pomerol
Trotanoy, autre Pomerol célèbre
Bélair-Monange, 386 Rte de la Côte de la Jeune, 33330 Saint-Émilion – Tél. : +33 5 57 51 78 96
Château Lafite Rothschild, 33250 Pauillac – Tél. : +33 5 56 73 18 18
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