Becoming Karl Lagerfeld, la série évènement sur l’icône de la mode (Disney+)
Un retour dans le Paris flamboyant des années 70
La série débute à Paris en 1972, introduisant d’abord le personnage de Jacques de Bascher (Théodore Pellerin), jeune dandy qui ne recule devant rien ni personne, affirmé à assouvir son désir d’aventures et sa soif de conquêtes masculines.
« J’ai rarement l’impression de me perdre dans un personnage, je suis plus habité par le film ou la série en entier. C’est plutôt une lentille qui s’applique où l’œil s’aiguise à certains thèmes qui sont abordés dans le projet, puis nous devenons très sensibles à ces choses. Tout ce que j’ai lu et travaillé reste avec moi » confie Théodore Pellerin joue Jacques de Bascher.
Le jeûne garçon souhaite à tout prix éviter la monotonie de la bourgeoisie de Neuilly et conquérir la vie nocturne parisienne. Il va ainsi rencontrer un homme qui l’obsède dès le premier regard : Karl Lagerfeld, interprété par Daniel Brühl, simple designer de vêtements de prêt à portée, animée d’une ambition d’ascension folle.
« L’une des raisons de faire cette série était de la faire en français, je me suis dit que c’était fidèle à Karl. Il aimait beaucoup la culture française, Paris était sa maison et j’ai toujours pensé qu’il était plutôt français qu’allemand »
Daniel Brühl, incarne Karl Lagerfeld
Un virtuose acharné pour casser les codes de la mode
Véritable bourreau de travail, le couturier allemand est obsédé par le moindre détail, dans une perpétuelle quête de renouvellement. Il cherche absolument à se réinventer, en passant son temps à dessiner pour trouver une nouvelle ligne, une nouvelle courbe de vêtement jamais vu auparavant. Designer à son propre compte, il devient le directeur artistique de la maison Chloé. Obsédé par son travail, il vit encore chez sa mère, avec un comportement d’enfant capricieux malgré tout son talent.
Il se lance l’immense défi de créer le costume d’une de ses compatriotes, et pas des moindres : l’actrice mythique Marlène Dietrich. Un challenge qui va s’avérer plus ardu qu’attendu.
« Tous les créateurs racontent que ce n’est pas parce qu’ils ont fait un bon défilé qu’ils n’ont pas tout à prouver au prochain, et c’est épuisant pour eux. Vous pouvez faire un défilé génial, si le suivant vous décevez, tout le monde va vous tomber dessus comme si vous n’aviez aucun talent »
Isaure Pisani-Ferry, scénariste de la série.
Une compétition artistique et amoureuse entre Karl Lagerfeld et Yves St Laurent
Lagerfeld travaille dans le prêt à porté tandis que la maison St Laurent doit maintenir sa réputation d’haute couture et de fabrication d’excellence. Il va ainsi rentrer en rivalité avec le créateur Yves St Laurent, devant redoubler d’ingéniosité et d’originalité pour confectionner des vêtements, mais aussi surprendre en laissant un souvenir impérissable lors des défilés pour présenter leur collection.
Le côté artistique et professionnel ne sera pas leur seul terrain de compétition, puisqu’ils vont chacun avoir une liaison avec Jacques de Bascher, deux relations se transformant dans un triangle amoureux. La relation entre ce dernier et Karl Lagerfeld commence au début platonique nourrie de l’admiration sans égale portée par le jeune homme, .
En parallèle, Jacques de Bascher fréquente Yves St Laurent, en entretenant une relation beaucoup plus sulfureuse, où la sexualité et l’appétit charnelle sont omniprésents dans leur rapport. Une relation sentimentale contrastant évidement avec celle portée à Lagerfeld qui est bien plus dans les non-dits, les regards et les émotions refoulées des personnages.
« Le premier travail c’était de comprendre qui étaient ces gens derrière la légende. Si nous prenons la carricature de Jacques de Bascher, c’était un gigolo sulfureux et intéressé par l’argent, alors que les gens l’ayant connu donnent une compréhension beaucoup plus complexe. En écrivant les personnages, il faut comprendre leur prison intérieure. L’épisode 2 montre sans arrêt des malentendus, vous êtes sans arrêt dans le point de vue d’un personnage ou d’un autre »
Isaure Pisani-Ferry, scénariste
Le refus d’édulcorer des personnes sulfureux
« D’emblée lorsque nous avons dis à Disney que les personnages étaient sulfureux et que nous ne voulions pas les édulcorer, ils étaient totalement d’accord. Dans l’écriture, je n’avais aucun interdit mais aucune obligation aussi, je ne devais pas caser une scène de sexe à chaque épisode pour faire venir les gens. Si ça raconte quelque chose sur les personnages, j’ai la liberté de le mettre » souligne Isaure Pisani-Ferry.
Une liberté artistique qui se ressent dans la manière dont les personnages sont présentés et les scènes tournées, puisque bien que sexuelles, la série ne tombe jamais dans la vulgarité, ni dans l’excès de provoquer. Cet équilibre subtil ambitionne de retracer le destin de personnages inspirées de la réalité d’un Paris débridée autant dans les mœurs que dans la créativité.
A découvrir sur Disney+ pour en savoir plus. Le premier épisode est en libre accès sur Youtube.
https://www.youtube.com/watch?v=qMOSExiy1zY