Agnès Jaoui vous invite dans son salon (L'Atelier & en tournée)

16 et 17 octobre 2022, 19h30, Théâtre de l’Atelier, 1 Place Charles Dullin, Paris 18e puis en tournée en France*

Dans le Salon d’Agnès Jaoui, il y a des musiciens complices que les différences rassemblent – un ensemble classique Canto Allegre et un orchestre Carabanchel – de la gravité, de la convivialité mais surtout le plaisir de jouer ensemble. La soprano que beaucoup connaissent comme actrice et réalisatrice vous invite pour deux « bœufs » les 16 et 17 octobre au Théâtre de l’Atelier, avant de partir en tournée. Autant dire qu’il faut saisir l’occasion de découvrir la soprano dans son élément. Sinon sa merveilleuse playlist !

Une soprano rodée et décomplexée

Sur scène, baigné dans des tons chaleureux, tout s’entasse dans un désordre un peu chargé, chaises, instruments, enceintes, canapés, fauteuils en velours, tapis…. Quand arrivent la douzaine de musiciens on se demande comment ils vont trouver de la place. Fluidement, ils s’assoient, saisissent leur instrument, l’harmonie s’installe, et s’échauffe dès que l’hôte formule quelques mots de bienvenue.

Dans le salond d’Agnès Jaoui on chante et on danse sans se soucier du lendemain Photo ©Emilie Brouchon

On sent Agnès Jaoui chez elle dans son élément, heureuse d’être devant nous avec ses musiciens complices, dans leur diversité, bienveillante quand elle confirme son invitation à partager des musiques balayant les frontières des genres et des âges qu’elle aime, de Purcell à Numhauser. Se fichant des puristes ou des pisse-froids. L’invitation à la suivre donne aussi des responsabilités de qualité et de transmission.

Pour ceux qui ne pourront aller dans son salon malgré la tournée qui débute* elle nous offre une magnifique playlist que Singulars a choisi de prolonger avec les interprètes de son choix.

On retrouve un instant l’actrice pince rire, quand elle annonce que la première pièce de son programme est la Cantate de Bach BWV 108 Actus Tragicus, dont elle nous rassure de la sérénité et de la résilience apaisée nécessaire quand on savait éprouver la fragilité de la vie. L’actualité le rappelle… Inutile de s’attarder davantage notre hôte veut faire oublier le froid extérieur….

D’un geste, le quatuor de voix se regroupe derrière la soprano, des voix solides, sincères, sans artifice ni souci de dépasser les autres, préférant l’unisson pour élever de somptueuses notes et capter leur public pour une vibrante aventure. La magie opère.

Le charme d’ une parenthèse de sérénité joyeuse.

A peine le chœur de Bach se dissipe que les notes sud-américaines de Fernando Fiszbein à la tête de son groupe Carabanchel prennent le relais, naturellement. Les accents festifs du compositeur des B.O. des films de Jaoui, Place publique et Au bout du conte sont le fil de cette soirée ouverte et fusionnant classiques, savants et populaires : Open Baires, Mambo Personal, Farandole, … il assume aussi les surprenants arrangements qui ne semblent faits que pour que les rythmes et les oreilles balancent, et les corps aussi.

Ici la musique vivante règne sans frontière, sans œillère. Jaoui et Fiszbein et toute la troupe y veillent. Sopranos ou ténors sont toutes les mélodies au fur et à mesure que la chaleur monte.

Les tubes de Purcell (Sound the Trumpet) ou d’Haendel (Esther) que Jaoui fait en duo se glissent entre les notes de Hermeto Pascoal (Santo Antonio/Bebe), Zanelli (Memoria Colectiva) sans oublier Eleta Alamaran (Historia de un amor) ou Fauré (Au bord de l’eau)

En fonction des rythmes ou des couleurs, certains dansent, ou chantent. Le bœuf s’enchaine en parfaite harmonie. De sa voix ductile et chaude, Jaoui rayonne les notes, bouge et fédère. Son plaisir est communicatif. A voir et à partager.

Associer le public à la fête

Au fur et à mesure que la playlist s’égrène associant le meilleur des mondes musicaux, les artistes appellent le public à se lever, à chanter avec eux, que ce soit sur Bizet (Toréador) que Julio Numhauser (Todo Cambia) ou Claude François (Viens à la maison). Agnès ne cesse de lancer des encouragements. « Si les premiers rangs se lèvent, les autres pour voir seront obligés d’en faire autant. Chanter, ça oxygène » Timide au début, le public finit par se lancer,  pour ne plus se rassoir et multiplier les rappels. Le plaisir est communicatif et efface les réticences. Sur scène, boostés par l’engouement, les complices heureux de leur coup ne se font pas prier pour une prestation de près de 2 heures.
Elle a raison Agnès Jaoui, pour se mélanger, il n’y a pas mieux que la musique !

#Olivier Olgan

Un spectacle signé 42 Production avec une distribution en alternance
  • L’ensemble Canto Allegre : Alice Fagard soprano, Julia Selge mezzo soprano, Nicolas Marie ténor, Loïk Le Guillou ténor, Roméo Fidanza baryton basse.
  • L’orchestre Carabanchel : Fernando Fiszbein guitare et bandonéon, Emilie Aridon piano, Laurent Camatte, alto, Anne Le Pape violon, Askar Ishangaliev violoncelle, Jean-Brice Godet clarinette, Claire Luquiens flûte traversière, Juliette Herbet ou Simon Drapier contrebasse, Javier Estrella ou Minino Garay percussions

*Dates de tournée en France.

  • 10.11.2022 Palais du Littoral – Grande-Synthe
  • 25.11.2022 Théâtre Juliobona – Lillebonne
  • 15.12.2022 Centre Culturel Jacques Duhamel – Vitré
  • 13.01.2023 Espace Saint-Exupéry – Franconville
  • 21.01.2023 La Rotonde – Thaon les Vosges
  • 01.03.2023 Anthéa – Antibes
  • 12.03.2023 Théâtre des Bergeries – Noisy le Sec
  • 17.03.2023 Théâtre de Privas, scène conventionnée art en territoire – Privas
  • 27.05.2023 Théâtre Municipal – Fontainebleau