Cinéma en salles : Les Trois Mousquetaires (I) D’Artagnan, de Martin Bourboulon

avec François Civil, Romain Duris, Vincent Cassel, Pio Marmail, Constance Bonacieux, Louis Garrel, Vicky Krieps, Eva Green …

Eiffel, de Martin Bourboulon, n’avait pas emballé Patrice Gree plus que ça ! Mais quand son enfant l’a tanné pour aller voir Les Trois Mousquetaires (I) D’Artagnan, du même réalisateur, il a cédé ! S’il regrette les tenues bleues cintrées bien repassées, avec une croix blanche dessus, le casting de ces mousque-terres tant la boue envahit l’écran est quand même un festival de belles gueules ! Les personnages de Dumas sont là… mais pas la langue de Dumas ! Ce n’est pas inoubliable, mais son enfant était content et lui content qu’il soit content !

Il paraît que pour devenir adulte…il faut tuer l’enfant en soi !

J’ai lu ça un jour dans un bouquin de psycho ! À cette idée, un courant d’air glacial a parcouru mon échine. Tuer mon enfant ? mais quelle horreur, les psys sont fous, parfois ! Non, non… j’aime l’enfant que j’ai été !
Oh ce n’est pas toujours facile, c’est sûr ! Des fois, il est même franchement casse-pieds ! Un môme, quoi ! Mais quand il a peur, je m’accroupis à son niveau, je lui prends la main, je le regarde bien en face… et je lui parle. C’est fou comme un simple regard peut t’aider à te tenir debout ! Le tuteur, quand tu flanches, c’est le regard… Mon enfant à six, sept, huit ou neuf ans ou deux mois, des fois. Ça dépend des fois. Il m’écoute avec ses grands yeux pleins de larmes. C’est mon enfant, Il a besoin de m’entendre, j’ai besoin de lui parler ! Sans lui peut-être que je me sentirais un peu seul ! C’est possible. La curiosité, le jeu, la joie, la blagounette, la spontanéité, l’amitié…c’est lui, c’est pas moi ! Lui, il regarde les autres, moi, c’est moi que je regarde ! Je suis un adulte., faut pas déconner !
Alors tuer mon enfant… plutôt crever ! ! On ne tue pas la poule aux œufs d’or !

Hier, il m’a tanné pour aller au ciné à l’Odéon, voir « Les trois mousquetaires et d’Artagnan »…moi je n’étais pas chaud, chaud ! Du même réalisateur, Martin Bourboulon, j’avais vu Eiffel  qui ne m’avait pas emballé plus que ça ! Mais bon j’ai cédé ! Il faut dire aussi que je n’ai jamais eu tellement d’autorité sur lui ! Ni sur personne d’ailleurs !

Allez va pour d’Artagnan et une bassine de Pop-Corn !

Des films sur Les Trois mousquetaires, j’en ai vu plein ! Des en noir et blanc, des en couleurs, mais des marronnasses…jamais ! Le film hésite gentiment entre le sombre vert-de-gris et l’ocre lumineux ! C’est joli !

Tant la boue envahit l’écran qu’on pourrait les appeler les mousque-terres !

Dans mon souvenir, Athos, Porthos, Aramis avaient des tenues bleues cintrées bien repassées, avec une croix dessus, des cols Claudine, de la dentelle qui sortait des manches, des hautes bottes, des chapeaux à plumes d’où dépassait d’impeccables permanentes. J’aurais adoré vivre à cette époque !

Plutôt les « Mousque-terres » tant la boue est omniprésente dans le film de Martin Bourboulon Les Trois Mousquetaires (I) D’Artagnan Photo DR

Les hommes étaient quand même plus beaux en bottes, plumes et dentelles
qu’en baskets et joggings gris, sans forme !

Mais là les trois et un sont habillés par Sergio Leone. Y ‘a un petit côté western spaghetti dans la tenue ! Les personnages de Dumas sont là… mais pas la langue de Dumas ! Cette langue magnifique qui de duel en duel se bat pour l’honneur des mots, et cavale de pages en pages… Ce qui donne parfois le sentiment d’un film muet-parlant. Enfin, c’est quand même un festival de gueules ! De belles gueules !

Louis Garrel et François Civil emportent la mise dans Les Trois Mousquetaires (I) D’Artagnan, de Martin Bourboulon Photo DR

Louis Garrel le bel intello sombre en Louis XIII mou est épatant !

Vincent Cassel, en Athos dominant, avec sa gueule un peu cassée et François Civil en D’Artagnan juvénile et fougueux sont parfaits ! Bon ce n’est pas inoubliable, mais mon enfant était content et moi j’étais content qu’il soit content !

Et au final, c’est l’essentiel, non ?

# Patrice Gree

Pour aller plus loin : Chez Dumas, De l’aventure à la démesure, sous-titre de l’exposition Alexandre Dumas à l’écran proposée par la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé jusqu’au 15 juillet 2023, tout est spectacle : des combats épiques aux sauvetages miraculeux, des histoires d’amour impossibles aux épopées historiques, des honneurs bafoués aux dignités retrouvées. Avec plus de 200 documents, près de 100 extraits de films, des costumes, des accessoires e parcours ravive l’œuvre entière du très prolifique écrivain qui a été une source intarissable d’adaptations cinématographique dès la naissance du cinéma.