Le crooning western de Théo Lawrence. Chérie (Tomika Records / Modulor)
Glanées sur les bords du Delta du Mississippi, non dénuées de convictions, celles-ci abordaient la face soul du berceau de la musique du Diable.
Désormais sous son seul patronyme après un premier album remarqué, le dénommé Homemade Limonade, clin d’œil appuyé au Homemade Ice Cream du monumental Tony Joe White, Theo Lawrence avait creusé son sillon et sortit Sauce Piquante. Une appellation qui n’aurait pas dépareillée chez nos cousins cajuns.
Avec Chérie, le franco-québécois endosse le costume taillé sur mesure d’un crooner country.
La musique qu’on veut faire, c’est comme si tu voulais faire un film inspiré des techniques de cinéma d’Hollywood à l’ancienne, et que tu voulais faire ça avec un caméscope, chez toi avec tes potes !
Théo Lawrence, France Info, 230223
Vous êtes peut-être allergique à la “coonetri” et ses “crooneries”, c’est bien dommage. Dès l’envol de Californian Poppy, vous êtes littéralement transporté au cœur de Nashville, Tennessee la Mecque des cowboys chantants.
Sous des airs chatoyants chantés d’une voix au charme assuré, Theo Lawrence déploie tous les codes et artifices du genre en caracolant au travers des thèmes incontournables de la geste country & western. Que ce soient bien évidemment les amours, qu’ils soient rêvés, déçus ou même impossibles; l’innocence perdue ou encore la fuite en avant d’un jeune couple de délinquants (Keechie & Bowie), l’esprit tutélaire des fantômes de Nashville hantent la plume du francilien.
L’orchestration et les arrangements sont au cordeau, la production soignée et les musiciens ad hoc. Que rêver de plus qu’une balade au clair de lune à bord d’une décapotable sur les routes infinies d’un Ouest fantasmé. Ce rêve-là, Theo Lawrence le réalise. Son crooning western et sa mèche gominé font déjà des émules du côté des rives de la Seine.
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