Le Festival des Forêts invente le bain de forêt musical
Quasiment rien ne pouvait empêcher Bruno Ory-Lavollée, le fondateur du festival des Forêts de débuter ce week-end sa 28é édition dans les bois de Compiègne et de Laigue tant il est habitué à se réinventer chaque année pour faire entendre la musique classique. Si les concerts sont limités dans les lieux de patrimoine, place aux « bains de forêt musicaux » jusqu’au 15 juillet 2020,
Entrer en résistance face au virus et à la crise
En quelques semaine, il lui a fallu tout remettre à plat, et trouver le bon fil conducteur de sa manifestation intégrant le contexte évoluant des contraintes sanitaires. Mais celui qui s’est toujours refusé à annuler son festival, savait qu’une issue par le haut était possible ; et elle s’est dessinée en partant de l’ADN d’une manifestation qui depuis 1992 a pris le pari fou d’associer musique classique, nature et bien-être. C’est donc entre les arbres des bois de Compiègne et de Laigue, la tête tournée vers la canopée que se dérouleront les 12 escapades musicales programmées jusqu’au 15 juillet.
Musique et nature, l’ADN du festival
L’une des originalités du festival des Forêts est de s’appuyer sur les « marches musicales de ressourcement », proposées depuis deux éditions. Que cela ne tienne ! Pour respecter les risques sanitaires, Bruno Ory-Lavollée, son fondateur et directeur artistique propose des escapades de trois heures, en petit groupe, accompagné d’un médiateur nature et d’un musicien, rebaptisées non sans humour après des semaines de confinement « Bains de forêt musicaux ».
Avec une approche est volontairement holistique : « Le temps de marche n’excède pas une heure. précise le directeur. Il y a cinq ou six haltes, comprenant une heure d’exercice d’écoute de soi-même provenant principalement du yoga et de la sophrologie. Des exercices de respiration, de concentration, d’écoute et de contemplation de la nature également. Au milieu de cela, il y a quatre pauses musicales »,
Ni la musique , ni les enfants ne sont oubliés
Avec des musiciens comme le flutiste Philippe Bernold, le violoncelliste Christian-Pierre La Marca ou encore le violoniste Thomas Lefort, la qualité des programmes ou la création de nouvelles œuvres, une spécialité du festival ne sont pas négligées.
Pour privilégier la transmission, autre fondement du Festival, les enfants n’ont pas été oubliés, à travers les ateliers «Petites Zoreilles» et les «Concert en famille », avec la volonté comme pour les adultes de favoriser l’apprentissage des 5 sens.
Pour les mélomanes, le directeur et auteur d’un très pédagogique essai « Aimez-vous Beethoven, éloge de la musique classique » (éditions Le Passeur) annonce clairement la couleur avec un avertissement bienveillant : «Entendre de la musique classique en pleine nature est une expérience totalement différente. Car si l’acoustique est sensiblement moins bonne, l’écoute est meilleure.»