Culture
Le Printemps du Violon, un festival pas si classique
Auteur : Olivier Olgan
Article publié le 21 mars 2019 à 16 h 29 min – Mis à jour le 27 mars 2019 à 0 h 32 min
Il faut toujours se réjouir de la pérennité d’un festival musical à Paris. La directrice de la 4ème édition du Printemps du Violon – du 21 au 31 mars – a trouvé le bon équilibre entre excellence et décontraction pour conquérir de nouveaux publics. Altinaï Petrovitch-Njegosh revendique aussi de sortir des sentiers battus loin d’un 7ème arrondissement élitiste.
« Le 21 mars est une date très importante pour tous musiciens en général et les violonistes en particulier, rappelle avec un sourire complice Altinaï Petrovitch-Njegosh. Le 21 ce n’est pas seulement le début du Printemps, symbole de renaissance, c’est la date anniversaire de la naissance de Jean-Sébastien Bach, le Père de tous les musiciens ! » Tout un symbole de renouveau et de continuité qu’assume depuis quatre ans la directrice du Printemps du Violon, très décomplexée par rapport à l’offre pléthorique musicale à Paris.
Des lieux insolites et intimistes à découvrir
Au-delà de la conjonction des dates, ce festival du violon dans tous ses états et ses formats veut rompre avec les codes visuels (en témoignent la charte graphique et les projections pendant les concerts) et les rituels un peu désuets qui effraient les non-initiés. Bousculer le stéréotype d’élitisme ou d’entre-soi qui colle au 7ème arrondissement de Paris fait partie de la feuille de route. « Notre choix de salles insolites y contribue, souligne Altinaï Petrovitch-Njegosh. La Salle Byzantine de l’ambassade de Roumanie ou le Centre spirituel et culturel Orthodoxe Russe ont des jauges à taille humaine, entre 100 et 300 places maximum. » Ces creusets d’expériences musicales sont loin des circuits habituels des mélomanes. Ils permettent aux musiciens d’estomper le mur de verre entre la scène et la salle. Les images « printanières » qui sont projetées pendant les spectacles y contribuent également.
Un enthousiasme communicatif pour une utopie assumée
La programmation musicale comme les événements qui s’y attachent (voir l’Atelier de lutherie du samedi 30 mars) reflètent une « utopie assumée » dans un manifeste, véritable programme d’actions culturelles qui pourraient inspirer bien des mairies, loin des modes. Trois dynamiques positives y sont revendiquées dans une langue claire : « L’harmonie ne peut souffrir aucune concession », « La musique peut changer le monde », enfin de la « Grande musique pour petits enfants », le tout en affirmant « toujours de l’excellence. » Cette quête se retrouve dans la qualité des interprètes et le prix Ivry Gitlis remis à un jeune virtuose, le 31 mars en clôture du festival.
Des « sorties de route » musicales
Cette volonté d’aller au-devant d’un nouveau public, le plus large possible, se reflète dans un subtil équilibre entre des formats « décontractés » (concerts à 11h00 le samedi et 17h00 le dimanche), des heures traditionnelles (20h00 pour l’essentiel des concerts) et des programmes très débridés concoctés par les codirecteurs artistiques et fondateurs Anton Martynov et Michael Guttman, tous deux violonistes virtuoses. Premier fil hors des chemins rebattus, l’accent est mis dans cette année France Roumanie sur la musique roumaine (folklorique et savante) servie par des violonistes d’origine roumaine : Sarah Nemtanu, George Tudorache, Razvan Popovici et la pianiste Claudia Bara.
Autre originalité, les « sorties de route » qui s’inscrivent comme autant de « butinages » musicaux avec les « quatre saisons et demie » de – et d’après – Vivaldi boostées par Gilles Apap, le BA-ROCK, composé par Anton Martynov, le classique à la sauce tango avec l’Ensemble Soledad, le célèbre Purple Haze de Jimi Hendrix en transcription pour orchestre à cordes et la première française d’une Sonate d’Eugène Ysaÿe par Philippe Graffin …
Bach et Printemps, pour favoriser le renouveau !
Parmi les projets un peu « fous » que la directrice et le cofondateur de ce festival pas comme les autres revendiquent depuis leur rencontre, retenons celui d’aller toujours plus au-devant des enfants, dans les écoles et pas seulement dans celles du 7ème, ou encore celui de renommer la station de métro Bac en Bach. « Cela ne manquerait pas d’un certain cachet, lance comme un défi Altinaï Petrovitch-Njegosh, confiante dans ses démarches auprès des autorités compétentes et dans ce petit grain de folie monténégrin qui depuis quatre ans lui fait déplacer des montagnes. En attendant, place à cette fête du violon !
Informations pratiques
–> Le printemps du violon du 21 au 31 mars 2019
Infos/Réservations
Tél. : 01 43 54 40 42 (du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00)
Centre Spirituel et culturel Orthodoxe Russe
1 Quai…
–> Le printemps du violon du 21 au 31 mars 2019
Infos/Réservations
Tél. : 01 43 54 40 42 (du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00)
Centre Spirituel et culturel Orthodoxe Russe
1 Quai Branly, 75007 Paris
- Jeudi 21 (20h00) – HAPPY BAROCK
- Vendredi 22 (20h00) – TRÉSORS CACHÉS
- Mardi 26 (20h00) – MUSIQUES ENTRE DEUX MONDES
- Jeudi 28 (20h00) – BRAHMS MANIA
- Samedi 30 (15h00) – ATELIER DE LUTHERIE
- Samedi 30 (20H00) – LES COULEURS DE L’INVENTION
- Dimanche 31 (17h00) – LE GRAND CONCERT DU ROI VIOLON
Maison de l’Amérique Latine
217 boulevard St-Germain, 75007 Paris
- Lundi 25 (20h00) – TANGO PASSION
Salle Byzantine – Ambassade de Roumanie
123 rue St-Dominique, 75007 Paris
- Samedi 23 (20h00) – IMPRESSIONS D’ENFANCE
- Samedi 23 (20h00) – REGARDS CROISÉS
Temple de Pentemont
106 rue de Grenelle, 75007 Paris
Dimanche 24 (20h00) – FOLLIA
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