Les anges dans la peinture, de Laurent Bolard (Hazan)
Ils sont omniprésents
Agenouillés ou encore sur terre en vénération du Christ et de la Vierge, les Anges accompagnent chaque circonstance de l’existence du fidèle, présidant à la vie et régnant sur la mort, l’ accompagnant le fidèle dans son intimité et jusque dans l’au-delà où il sait que, lavé de tous ses péchés, il les retrouvera à la droite du Seigneur.
Messagers de Dieux
Esprits purs, créatures célestes invisibles des hommes, les anges sont irreprésentables. Pour les nécessités à la fois de la théologie, de l’histoire, et plus spécifiquement des arts visuels, il a pourtant fallu leur donner une apparence de réalité, qui passait inévitablement par une forme humaine, donnant crédibilité à leur fonction, authentifiant le message qu’ils délivrent.
Une large part de la production artistique occidentale les héberge, souvent de façon décorative, mais aussi comme personnes à part entières, « messagers de Dieu – l’étymologie le dit – chargés de le représenter, plus précisément de délivrer sa volonté aux hommes ».
C’est toute l’ambition de Laurent Bolard de rendre compte de cette présence paradoxale, faire comprendre au fil des représentations leur fonction théologique, et de donner à ces témoins célestes une histoire à la fois collective, et individuelle, garantissant la vérité du martyre, des souffrances endurées, des miracles advenus pour le salut des hommes.
Du sexe des Anges
Spolions la question qui taraude : « la chose est entendue et n’a plus à être discutée : les anges asexués, il s’agit là d’une légende (…) le sexe des anges ne fait aucun doute : il est masculin. Toutes les références bibliques, Ancien et Nouveau Testament, utilisent ce genre. (…) Plutôt que de masculiniser les anges, la peinture a généralement préféré choisir l’androgynie dans ses représentations angéliques, laissant la porte ouverte à toutes les ambiguïtés. (…)
Androgynie, nudité : que l’on ne s’y trompe pas, derrière cette apparente glorifcation de la tentation de la chair par les anges, du moins depuis la Renaissance, c’est le ciel qui se joue, celui de l’au-delà. »
Que d’admirables tableaux ont été produits en leurs noms !
Olivier Olgan