Mécaniques
Microlino : Le Suisse Wim Ouboter pond un œuf électrique
Auteur : Christian Goutorbe
Article publié le 16 mars 2018 à 18 h 10 min – Mis à jour le 22 mai 2018 à 11 h 00 min
Si vous souhaitez rouler Singulars et Dolce Vita cet été, choisissez Microlino la dernière invention de Wim Ouboter le pape suisse de la trottinette urbaine. La première série de cette mini-Tesla va sortir des usines à la fin de ce printemps pour une mise sur le marché dans le courant de l’été. Mais il faudra être patient. 5500 candidats sont déjà dans la file d’attente. Nous l’avons découverte au Salon international de l’automobile de Genève.
Il est de notoriété publique que le constructeur suisse Wim Ouboter est toujours dépassé par les événements qu’il provoque lui-même. Tenez par exemple, la Microlino qu’il lance sur le marché des mini-voitures électriques urbaines. Au commencement de cette aventure industrielle, elle était une simple étude de style présentée au salon de l’auto de Genève en 2017. Mais les consommateurs se sont enthousiasmés. Enflammés même au point de passer des milliers de commandes.
Plus de 5 500 contrats de vente à ce jour
« Nous-mêmes avons été surpris par le succès de Microlino. Cette voiture intéresse bien sûr ceux qui se déplacent en ville, qui trouvent que la moto est inconfortable et la voiture trop grande. Mais nous avons vu arriver aussi les passionnés de design et de rétro-design. Et aussi les sociétés de location », explique Oliver Ouboter le fils de Wim. « Pour l’instant nous sommes encore dans le cycle d’homologation européenne. Mais nous avons bon espoir de boucler rapidement tous les aspects réglementaires » poursuit-il. Alors, les premières Microlino vont sortir ce printemps des ateliers italiens de la firme italienne Tazzari à Imola, spécialiste de la motorisation électrique. La machine ne permet certainement pas d’atteindre Zermatt (station de ski sans voiture sauf les petites électriques) avant de se lancer dans l’ascension mythique du Cervin. Mais dans les encombrements d’une ville moderne, à Zurich, Paris, Berlin ou Barcelone, elle fait merveille et même sensation. L’œuf de Wim se faufile comme une puce silencieuse et elle se gare comme personne puisque son unique portière est à l’avant.
Et revoici l’Isetta… retour de la « Nouvelle Vague »
Microlino n’est pas une pure invention. C’est plutôt une relecture moderne et électrique d’une pétrolette carrossée à quatre roues, mythique des années cinquante en Italie. C’était l’Isetta. Elle avait fait un malheur en Italie à partir de 1953, puis en Allemagne sous la houlette de BMW avant d’être diffusée en France, en Belgique, en Grande Bretagne et au Brésil. L’œuf automobile était sorti de l’imagination de Renzo Rivolta fabricant de réfrigérateurs à Milan. Pour se diversifier il avait investi dans le scooter sans trop de succès avant de rêver l’Isetta : une très petite voiture capable de transporter deux adultes et un enfant serrés les uns contre les autres sur une unique banquette, avec quatre roues dont les deux à l’arrière très rapprochées et l’unique portière à l’avant. Le « bolide » était mû à l’origine par un moteur deux temps de mobylette puis de moto chez BMW avant de disparaitre en 1962 au moment où les urbains peuvent se payer de vraies voitures. Voici trois ans, dans un entrepôt, Wim Ouboter était tombé par hasard sur une Isetta poussiéreuse et abandonnée. Avec ses deux fils, Oliver et Merlin, il en a fait Microlino, véhicule moderne et électrique pour ceux qui veulent rouler « singulier » en ville. Hors des avenues urbaines ? No way !
Wim, le « révolutionneur » des transports
Wim Ouboter l’homme de la Microlino n’est pas n’importe qui. C’est un « révolutionneur » des transports. Dans les années 90 c’est l’homme qui, déjà, interprétait la trottinette pour en faire un véhicule de déplacement doux et musculaire en attendant de l’imaginer à assistance électrique. L’histoire est légende aujourd’hui. Wim alors banquier reconnu de Zurich peinait à garer sa voiture pour rejoindre le Vorderer Sternen, son restaurant préféré. Un jour, il décide de rejoindre la conviviale table du déjeuner avec sa trottinette d’enfance décrochée de la cave. La standing ovation de ses amis a transformé l’iconoclaste petit déplacement en projet industriel. Wim Ouboter fait alors travailler des ingénieurs sur son projet, notamment pour concevoir et breveter l’articulation qui permet le pliage et le transport de ladite trottinette et ainsi inventer la marque Micro. Le succès est fulgurant. Et durable. Micro est aujourd’hui une marque iconique de Suisse au même titre que le couteau. « Nous avons dépassé les 50 millions de trottinettes vendues, dont 70 % de trottinettes pour enfant » ajoute Oliver qui travaille au développement de la firme avec son jeune frère Merlin. Dans les rues de Zurich où roulent les deux prototypes comme dans les allées du salon auto de Genève, les yeux sourient. C’est le retour de la Dolce Vita. Moteur !
Informations pratiques et techniques…
La dernière création de Micro-Mobility, la société de la famille Ouboter, est considérée comme un quadricycle lourd à moteur électrique de type L7e. On peut le conduire à partir de 16 ans, mais le véhicule ne peut pas emprunter les…
La dernière création de Micro-Mobility, la société de la famille Ouboter, est considérée comme un quadricycle lourd à moteur électrique de type L7e. On peut le conduire à partir de 16 ans, mais le véhicule ne peut pas emprunter les voies rapides et les autoroutes. Mais pour sillonner les coeurs de ville, et les bords de plage ou de lac, c’est parfait. Elle est équipée d’un toit ouvrant et mesure 2,43 mètres de long.
Fiche technique :
-2 places avec coffre de 300 litres.-Propulsion électrique. Moteur de 15 kW. Couple : 110Nnm. Batteries Lithium-ion (LiFePo4).
-Autonomie 120 kilomètres avec batteries 8kWh.
250 km avec 14,4 kWh.-Temps de rechargement : de 1hoo à 4h00.
-Poids 450 kg.
-Vitesse de pointe : 90 km/h (limitée).
Prix à partir de 12 000 €.
Pour commander : Micro-Lino
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