Plein air, de Corot à Monet (Musée des impressionnismes, Giverny)
Lire le catalogue Gallimard
Avec une exposition dédiée à la peinture en plein air et à l’émergence d’une sensibilité moderne éprise de nature et de vérité, Cyrille Sciama, directeur du musée des Impressionnismes à Giverny espérait enfin « à dessiner l’archéologie de l’impressionnisme, en remontant à la fin du XVIIIe siècle ». Las, ironie de l’histoire, c’est un confinement mondial qui effacera définitivement ce rendez vous muséal. Heureusement, reste une visite en ligne et un catalogue édité par Gallimard pour engager une réflexion passionnante sur l’art et la nature.
Archéologie de l’atelier en plein air
Du français François Marius Granet travaillant en plein air en Italie, à partir de 1780, à l’anglais John Constable en Angleterre (1800-1830), des paysages de Jean-François Millet et ses confrères de l’école de Barbizon, aux marines de Gustave Courbet, et d’Édouard Manet sans oublier les études du groupe italien des Macchiaioli (1855-1870), le parcours débouche à la naissance de l’impressionnisme (1860-1874).
Une cinquantaine d’œuvres sont commentées pour accompagner l’aboutissement d’un long processus, cet « éveil d’une sensibilité moderne, attentive à la nature et éprise de vérité » qui s’impose au fil du XIXe siècle.
Devenir un genre à part entière
« Le peintre de plein air cherche à capter d’emblée, au pinceau et en couleurs, la sensation visuelle que lui inspire le motif. suggère Marina Ferretti Bocquillon. Il affronte ainsi une réalité extraordinairement complexe et riche d’impressions aussi fugaces que les effets de la lumière. En regard de l’austérité du travail à l’atelier, peindre en plein air, c’est s’offrir un kaléidoscope de sensations, avoir le sentiment de faire corps avec les éléments. »
#OlivierOlgan