Voyages
Plovdiv, capitale européenne de la culture et joyau du patrimoine bulgare
Auteur : Thierry Joly
Article publié le 24 mai 2019 à 19 h 32 min – Mis à jour le 25 mai 2019 à 8 h 57 min
Bien que, après y avoir fait halte en 1833, Lamartine vanta – dans son «Voyage en Orient» – ses charmes, la deuxième ville de Bulgarie est demeurée jusqu’à nos jours encore relativement méconnue.
Nul doute, les choses vont changer, car Plovdiv est devenue en 2019 une des deux Capitales Européennes de la Culture. Ainsi, à ce titre, depuis le début de l’année, et dans les mois qui viennent, la citée a accueilli et va organiser des expositions, des spectacles, des concerts, des projections cinématographiques, des illuminations ou encore des événements culinaires. Des attractions et festivités sont centrées autour de quatre thèmes : «Fuses», qui met en avant le multiculturalisme et l’intégration des groupes ethniques, sociaux et générationnels minoritaires, avec notamment un gros plan sur la culture Rom et les cultures des Balkans ; «Transform», qui se compose de projets artistiques et de design urbain visant à revitaliser des quartiers délaissés et les rives de la Maritsa, la rivière traversant Plovdiv (dont Sylvie Vartan, d’origine bulgare, avait fait le titre d’une de ses chansons) ; «ReVive», qui s’intéresse à la préservation et à la transmission de l’héritage culturel, en particulier à travers les Chilalishta, centres socioculturels bulgares ; «Relax», qui aborde l’écologie, le développement durable et le mouvement slow food.
A la découverte du Baroque Bulgare
Un formidable coup de projecteur pour cette ville séduisante et chaleureuse dont le cœur historique est un véritable bijou. Labyrinthe de petites rues pavées, il recèle les plus belles et les plus luxueuses demeures bourgeoises, d’un style parfois qualifié de Baroque Bulgare, édifiées au XIXe siècle pendant le Renouveau National Bulgare. Des maisons aux façades de couleurs vives dotées d’un étage supérieure en encorbellement et parfois d’un portique à colonnade, qui abritent souvent des musées ou des galeries d’art donnant l’occasion de découvrir leurs riches intérieurs décorés de boiseries et de peintures murales. L’une des plus belles est la maison Agir Koymumdjioğlou, aujourd’hui le musée ethnographique. La bâtiment est unique par son portique et sa façade toute en courbe décorée de guirlandes de fleurs sur fond bleu. La plus opulente est la maison Hindlian, construite pour un riche marchand d’origine arménienne, avec ses peintures murales, ses plafonds en bois finement travaillés, son mobilier et, summum du luxe au XIXe siècle, une salle de bain avec eau courante (froide et chaude). Quant à la maison Lamartine, où l’écrivain séjourna seulement trois jours, elle abrite un petit musée qui lui dédié. On peut notamment y découvrir une carte qui retrace son parcours en Bulgarie. Citons aussi la maison Balabanov pour son riche mobilier d’époque, la maison Nedkovitch pour ses fresques et plafonds ouvragés ou encore la maison Hadji Aleko qui abrite la galerie d’art Phlippopolis où sont exposées des peintres bulgares des XIXe et XXe siècles. Le choix est donc vaste.
Témoignages antiques
Et le patrimoine de Plovdiv ne se limite pas au leg du Renouveau National. Riche et varié, il comprend aussi des monuments héritée d’une turbulente histoire. Fondée au IIIe millénaire avant J-C, la ville fut successivement thrace, macédonienne, romaine, byzantine, slave, ottomane et enfin bulgare. De ses premiers maîtres subsistent les vestiges d’un quartier d’habitation et d’un fort ensuite développés par les Macédoniens. Des ruines fort modestes, qui occupent le sommet de Nebet Tepe, une des collines au centre de Plovdiv d’où la vue sur le coeur historique de la cité vaut l’ascension. Plus spectaculaires sont les témoignages de l’époque romaine. En particulier le délicieux théâtre antique pouvant accueillir 6 000 spectateurs où sont régulièrement joués opéras, concerts et pièces de théâtre. Ici et là sont aussi visibles les vestiges d’un petit odéon, du forum et d’une basilique chrétienne du Ve siècle pavée d’une belle mosaïque. Vous ne pouvez pas la manquer car pour sa protection elle est aujourd’hui recouverte par une construction rouge vif. Une autre mosaïque ornant jadis une demeure patricienne est par ailleurs exposée in situ dans le centre Trakart avec en complément diverses pièces archéologiques.
La cité des icônes
Le stade a lui aussi survécu mais n’a été que partiellement dégagé, car il se trouve sous la rue piétonne Knyaz Aleksander, la principale artère commerçante de Plovdiv, lieu de rendez vous de la jeunesse attirée par les magasins de mode. Tel un mille-feuille historique, l’un de ses virages est à l’air libre et fait face à la mosquée Dzhumaya, un des rares monuments Ottomans bien conservé avec les bains Cifte aujourd’hui transformés en une galerie d’art contemporain, Banya Starinna. Ce sont les dernières traces de la présence des Turcs qui ont occupé la région pendant près de 500 ans. En revanche, les églises orthodoxes aux iconostases en bois, plus belles les unes que les autres, ne manquent pas. Citons Sveta Nedelya, Sveta Marina dont l’entrée se faisait jadis sous un clocher en bois, Sveta Bogoroditsa, reconnaissable à son clocher rose et bleu dont le porche est couvert de fresques et Sveti Konstantin i Elena, la plus ancienne de Plovdiv (elle remonte au IVe siècle). Si vous êtes amateur d’art religieux, faite aussi un saut à Bachkovo, l’un des deux plus beaux monastères de Bulgarie, niché dans un vallon verdoyant à seulement 30 km de Plovdiv.
Pour bien terminer la journée
Ville étudiante, artistique et bohème, Plovdiv jouit en outre d’une vie nocturne animée. Après une journée passée à déambuler dans la vieille ville, ou à courir les expositions de Plovdiv 2019, vous pourrez comme les locaux prendre le frais et vous relaxer dans le parc Simeon. De là, une fois requinqué, vous pourrez partir à la découverte des bars, clubs et restaurants. Il y en a un peu partout et pour tous les goûts. Mais la scène nocturne est particulièrement active à ‘Kapana’, quartier limitrophe du coeur historique, dont le nom signifie ‘Piège’. Tout un programme ! Jadis habité par des artisans comme le rappelle le nom des rues Kozhuharska (rue du cuir), Zhelezarska (rue du fer) ou Zlatarska (rue de l’or), il a repris vie depuis que des artistes et des créateurs de mode y ont ouvert leurs ateliers et est désormais le lieu branché de Plovdiv.
Informations pratiques sur Plovdiv Capital européenne de la Culture
S’y Rendre
Il n’existe pas de vols pour Plovdiv.
–>Vols directs Paris – Sofia avec Air France ou Bulgaria Air, à partir de 200 Euros environ
–> Vols Paris – Sofia via Francfort ou Munich…
S’y Rendre
Il n’existe pas de vols pour Plovdiv.
–>Vols directs Paris – Sofia avec Air France ou Bulgaria Air, à partir de 200 Euros environ
–> Vols Paris – Sofia via Francfort ou Munich avec Lufthansa, via Vienne avec Austrian Airlines
Plovdiv est à 150 km de Sofia, pour vous y rendre vous avez le choix entre voiture de location, le bus, 2 h, et le train, minimum 2 h 30.
Hébergement
- Boutique Hôtel Renaissance
- Hôtel Evmolpia
- Hôtel Hebros
- Hôtel Residence City Garden
Restaurants
- Memory
- Pavaj
- Philippopolis
- Hebros
Bar à vins
- Vino Culture
L’année culturelle : plovdiv2019.eu
500 événements à Plovdiv, ainsi que dans toute la région du Centre-Sud de la Bulgarie et dans les villes de Varna, Sofia et Veliko Tarnovo.
dont
« Art Liberty » exposition autour de fragments originaux du mur de Berlin transformés en œuvres d’art dans les années 1980,
« Smoke Tobacco Stories » exposition qui explore l’histoire de Plovdiv à travers l’industrie du tabac
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