Répertoire de formes : Marianne Guély x Saïd Njeim, Luca Castillo, Bertrand Fompeyrine (School Gallery
Visite du mercredi au samedi, de 14h à 19h, et sur rendez vous via le +33 6 13 50 78 87
Sur le thème stimulant du « Répertoire de formes », la School Gallery de la Galerie Olvier Castaing rapproche jusqu’au 2 décembre 2023, quatre créateurs se frottant aux limites des Arts & Crafts et du design : l’artiste de papier Marianne Guély associée au sculpteur Saïd Njeim, le céramiste sartorial Luca Castillo, et l’artiste/designer Bertrand Fompeyrine. Dans une installation à part entière conçu par Olivier Castaing, les œuvres se correspondent ou s’interpellent pour une immersion dans une dynamique créative ouverte.
Des créations empreintes d’une même liberté dans la confrontation avec la matière qu’il s’agisse de papier, de céramique ou de petits rien subjugués dans la droite ligne des précurseurs de l’arte povera.
Olivier Castaing animateur de la Team School Gallery
Une « installation » artistique assumée
Dans sa galerie parisienne dénommée La School Gallery, depuis janvier 2008, Olivier Castaing définit comme un « lieu de découverte et de promotion de l’art contemporain sous toutes ses formes, des installations à la vidéo en passant par la sculpture et la céramique, la peinture, le dessin, la photo, le design et les créations d’architectes » L’invitation lancée aux quatre artistes/designers, fait correspondre autant d’univers, et de matériaux ; le céramiste sartorial Luca Castillo, l’art de l’upcycling de Bertrand Fompeyrine, et ceux de Marianne Guély et Saïd Njeim qui se conjuguent depuis 2010, « poésie de la haute couture de papier et précision architecturale de la conception » pour Olivier Castaing.
Marianne Guély x Saïd Njeim, la collection Constellation
Le papier est la matière centrale de ses créations depuis 2004. Pour Marianne Guely, les possibilités créatives de cette matière – flexible, humble et noble à la fois – sont infinies. Elle associe savoir-faire ancestraux et technologies innovantes les plus pointues. Le monde ne cesse de lui révéler de nouveaux papiers, de nouveaux usages. Elle s’inspire de ses voyages en Italie ou en Japon notamment pour créer des objets précieux comme des scénographies monumentales que lui commandent les plus grandes marques françaises et internationales – Dior, Baccarat, Shiseïdo, etc – consciente que le papier intègre dans son histoire tous les sens que Marianne sait éveiller d’un trait de plume.
Diplômé des Beaux-Arts de Beyrouth, Saïd Njeim utilise l’albâtre qui évoque le marbre, mais « en beaucoup plus écologique et qui allie élégance et légèreté. J’ai toujours aimé la matière naturelle et en particulier la pierre. J’ai puisé mon inspiration de la grandeur des temples romains de Baalbeck, mon village natal classé patrimoine mondial par l’Unesco. Tout cet univers m’a poussé naturellement vers l’architecture des lieux et des objets.
J’ai entremêlé mes créations dans un cabinet de curiosités contemporain et intemporel ou se croisent métal, bois, papier du japon, cuir, albâtre.
Saïd Njeim
Depuis 2010, Said Njeim et le studio Marianne Guély conjuguent leurs univers, poésie de la haute couture de papier et précision architecturale de la conception. De cette collaboration sont nées plusieurs collections de luminaires et d’objets de collection dévoilés dans cette exposition. La collection Constellation, leur création phare, prend sa source dans l’univers céleste.
L’élégance du papier s’allie parfaitement à la pureté et à la sobriété de l’albâtre, la magie de la lumière dévoilant les constellations sous la forme de nuées cosmiques. Le travail de la dentelle numérique permet de jouer avec précision sur le rendu de la lumière.
Luca Casillo, céramique « sartorial »
Selon l’adjectif italien sans équivalent, « sartorial » désigne la pureté de la coupe, la justesse des proportions, la dextérité du processus créatif. le céramiste joue avec les volumes et formes, les textures et couleurs. De la mode à la céramique, couper, assembler, modeler, parachever : rien ne change d’un art à l’autre. La matière change, les gestes demeurent : le patronage est coupé dans l’argile, qui remplace les étoffes du prêt-à-porter.
Ciseaux et épingles s’effacent devant les outils de sculpture, les éponges, les compas. À la fébrilité des backstages succède l’attente patiente de la fin de la cuisson, près du four.
La céramique requiert silence et concentration, elle apporte des joies, des récompenses nouvelles.
Aux antipodes de la frénésie, elle enseigne humilité et la constance, calme les esprits.
Aymeric Lorente.
Bertrand Fompeyrine
Après avoir étudié l’architecture en France, en Norvège et en Allemagne, il débute comme architecte avant d’explorer d’autres domaines créatifs : « Mon œil a été aiguisé par ma formation d’architecte, et par mes séjours réguliers au Mexique. »
J’ai observé que tout ce qui est jeté sur les terres ou dans les mers réapparaît, emporté par le vent ou les vagues, dans les arbres ou sur les plages. Je veille à donner un impact positif à ce rebus, afin de lui donner une seconde chance. Je ne vois pas l’intérêt de produire de nouveaux matériaux alors que beaucoup existent déjà, et peuvent être réutilisés.
Bertrand Fompeyrine
#Patricia de Figueiredo