Sélection Jazz novembre 21 : John Coltrane, Oscar Peterson, MLB Trio
A Love Supreme, John Coltrane (Impulse!)
Pour bien comprendre ce tournant, il convient de souligner à quel point le sentiment religieux de John Coltrane s’était accentué à cette époque de sa vie. Il voyait la musique comme le prolongement de ses croyances. Comme il l’explique, « Mon objectif est de vivre d’une façon authentiquement religieuse et de l’exprimer par ma musique. (…) J’aimerais montrer aux gens le divin dans un langage musical qui transcende les mots. »
Cet album, divisé en 4 morceaux, revient sur le devant de la scène puisque le label Impulse! vient de sortir un inédit, un live de 1965 enregistré à Seattle. L’occasion de se replonger dans l’univers mystique de cet artiste si engagé et sincère dans sa démarche.
A Time for Live, Oscar Peterson (Two Lions/Mack Avenue Records)
En 1987, il est sur scène, à Helsinki, entouré de son quartet composé d’un guitariste, d’un batteur et d’une contrebasse. Dans ce morceau, Oscar Peterson commence seul. Les grandes envolés ne manquent pas. Avec délicatesse, il donne le ton du morceau pour ensuite laisser la place à la guitare qui lui rendra ensuite la main. Une véritable aller-retour entre les deux musiciens durant lequel Oscar Peterson se montre absolument majestueux dans l’art d’avoir une main gauche pleine de légèreté et une main droite allant à une vitesse incroyable. Ses longues phrases, qui montent dans les aigues et qui redescendent si bas, sont toujours aussi somptueuses. Il vole sur le piano.
Birka, MLB Trio (Ilona Records / L’Autre Distribution)
Le Trio MLB réunit Thierry Maillard (1966) au piano, Sylvain Luc (1965) à la guitare et Stéphane Belmondo (1967) à la trompette. Il a décidé comme certains glorieux ainés prendre des risques avec leur formation pour le moins inédite. Thierry Maillard à l’origine de cette idée réussit à donner un nouveau souffle au jazz. Il est aussi l’auteur du titre Birka qui ouvre l’album. Les sonorités sont plutôt douces, elles créent une atmosphère où les notes coulent avec fluidité. Quelques petits éclats rythmiques adviennent parfois, notamment lorsque la trompette démarre son solo (2 min), appuyée par des accords plus percutants au piano.
#EzéchielLeGuay