Théâtre : On va faire la cocotte de Feydeau, par et avec Jean-Paul Tribout (Lucernaire)
Adaptation et mise en scène de et avec Jean-Paul Tibrout
Avec Caroline Maillard, Claire Mirande, Julie Julien , Samuel Charle, et l’accordéoniste Dario Ivkovic
C’est l’histoire d’une vengeance ! Une vengeance jouissive de femmes trompées. Le sujet est posé ! Reste à remplir la machine à laver le linge sale de l’amour et laisser Feydeau appuyer sur le bouton, avec l’aide de la troupe réunie et mise en scène par Jean-Paul Tribout ! Patrice Gree est ressorti essoré du Lucernaire tant les rebondissements s’enchainent au son de l’accordéon ! L’homme des vaudevilles dans sa dernière pièce inachevée… pour l’égalité homme-femme dans la vérité…comme dans le mensonge ! Et c’est là, qu’il est vraiment drôle, jusqu’au 18 juin 2023.
Un grain de folie de l’arbre généalogique
La vie de Feydeau commença compliquée pour finir… très mal ! Entre les deux, des salles entières se gondolèrent à ses pièces délirantes. Ainsi va la vie des artistes qui nourrissent leurs œuvres géniales de leurs drames intimes, sacrifiant au passage le privé… au public !
Georges Feydeau est né le 8 décembre 1862 à Paris. Il décèdera le 5 juin 1921 au sanatorium de Rueil Malmaison où il était interné pour des troubles psychiques. Fils d’Ernest Feydeau, écrivain, sa mère Léocadie Boguslawa Zaleska, ‘aux moeurs légères’ disait-on, lui affirma qu’il était en réalité le fils de Napoléon III. D’autres rumeurs, confirmées par Feydeau en personne, laissaient sous-entendre que son vrai père serait le demi-frère de l’empereur, le Duc de Morny, lui-même fils naturel du comte de Flahaut, lui même fils illégitime présumé de Talleyrand… Le grain de folie qui traverse ses dizaines de pièces, qu’il commença à écrire dès l’âge de 20 ans, trouva peut-être son terreau, là, dans le désordre de ses origines.
« J’ai la femme dans le sang » affirme l’un des personnages de Feydeau.
Les femmes sont l’objet central du dérèglement dans la plupart de ses pièces.
Jean-Paul Tibrout
C’est le boulevard qu’empruntera Feydeau pour théâtraliser l’éternel passager clandestin du couple : l’amant ou la maîtresse ! Il n’y a guère que chez les bonobos, ces merveilleux singes si sages, que l’amour est libre. Au lieu de descendre du singe, il serait sans doute plus judicieux de penser à y remonter…la littérature y perdrait, ce que la paix des ménages y gagnerait.
Mais est-on prêt à sacrifier la littérature, le cinéma, le théâtre, la chanson, pour la paix ? C’est une vraie question !
On n’a toujours pas trouvé la bonne clé des champs du couple. Celle qui ouvre la porte de la liberté sans la faire grincer, couiner, ni nous faire furieusement sortir de nos gonds.
On va faire la cocotte, c’est l’histoire d’une vengeance !
Une vengeance jouissive de femmes trompées. Émilienne découvrant que son mari, Alcide, a une maîtresse, décide en guise de représailles de se faire cocotte. L’époux, en coq cocu, s’étrangle d’indignation… car chacun sait qu’avoir une maitresse pour un homme est valorisant, un amant pour une femme…dégradant !
Le sujet est posé ! Reste à remplir la machine à laver le linge sale de l’amour et laisser Feydeau appuyer sur le bouton ! La machine tourne alors à 110 tours minutes ! Tu sors rincé, essoré de la pièce tant les rebondissements s’enchainent au son de l’accordéon ! L’homme des vaudevilles qui habituellement témoigne, ici dans sa dernières pièce inachevée…plaide !
Feydeau plaide pour l’égalité homme – femme dans la vérité…comme dans le mensonge !
Et c’est là, qu’il est vraiment drôle !
Feydeau possède par son ton, le don de libérer la folie des acteurs… ici à l’unisson et au diapason de folie