VinFast, une filiale de Vingroup

Pham Nhât Vuong est la première fortune du Vietnam. Son groupe Vingroup possède notamment des chaines de supermarchés, des centres commerciaux, une collection d’hôtels de luxe et surtout des compagnies de taxis qui lui permettent de financer sa nouvelle ambition : devenir le premier constructeur de voitures de son pays.

Le Vietnam, le nouveau dragon asiatique

Alors, après les Coréens, les Japonais (à la bourre sur l’électrique) et surtout les Chinois, pourquoi pas les Vietnamiens, les économistes considérent l’hypothèse réaliste ?
Soyons clairs, les deux premiers modèles, baptisés VF8 et VF9, lancés en Europe n’avaient pas enthousiasmé grand monde. Le troisième, la VF6 était annoncé depuis des mois et nous avions hâte de prendre le volant. Les clients ont le choix entre la VF6 de base et la VF6 Plus mieux équipée et plus puissante, celle que nous avons testée.

Une ligne typique des SUV

Le SUV VF6 Plus tente le défi de l’Europe photo Robert Mauss

Cette voiture se présente comme un SUV de 4,25 m plutôt bien dessiné, due au cabinet italien Torino Design. La voiture n’a rien de bien original avec ses lignes rondes, hormis son logo en V joliment placé au centre de la face avant.

Nous avons apprécié sa robe rouge soulignée par le toit panoramique et des lignes noir brillant ou chromées.

Même si hélas, les passages de roues et le bas des flancs sont conçus dans un plastique dur de qualité quelconque.  Idem d’ailleurs pour les marches pied. Et c’est dommage car pour le reste, les matériaux sont de bonne qualité, comme les feux LED ou le toit panoramique bien agréable sur la route.

Des garnitures plastiques contrastées

L’habitacle de la VF6 Plus est plutôt cossu mais ne tient pas toutes ses promesses photo VinFast

Nous pouvons faire le même constat à l’intérieur. Des aménagements de bon aloi comme les sièges chauffants ou la banquette arrière rabattable et surtout adaptable d’avant en arrière sont mal accompagnés par des garnitures conçues dans un plastique médiocre. Idem pour l’infotainment accessible par l’écran central de 12,9’’.

Mais pourquoi faut-il pianoter dans les menus pour régler les rétroviseurs extérieurs ?

Sous l’écran central (12,9 ») se trouvent les touches manuelles de la boite de vitesses. Une idée simple et pratique photo Robert Mauss

Les aides à la conduite se déclenchent bruyamment et parfois de manière intempestive.
Par exemple, le maintien dans la voie n’attend pas qu’une roue morde la ligne blanche pour se faire entendre !

Autre regret, VinFast a cédé à la mode du pare-brise arrière rikiki avec un champ de vision réduit. Heureusement, les rétroviseurs externes sont assez larges pour compenser la vision réduite délivrée par le rétroviseur central. C’est franchement dommage.
Le volant profite par contre d’une ergonomie pratique.

Cette voiture dispose d’arguments vraiment intéressants comme les sièges ventilés ou la conduite tête haute, claire et bien placée.

Une vraie routière

La VF6 Plus, SUV vientnamien tente sa chance sur le marché européen photo Robert Mauss

Une fois la position de  conduite réglée, cette VF6 s’avère une excellente routière, sure et confortable Il faudra la pousser (inutilement) dans ses retranchements pour malmener la tenue de route. Ce SUV profite d’une direction souple et précise qui le rend aussi agréable sur tous les trajets. Elle se comporte aussi bien dans des rues étroites que sur des routes sinueuses.

La VF6 n’est pas la voiture la mieux insonorisée qui soit (la faute à des suspensions un peu molles et aux pneus de 19’’) mais rien de scandaleux non plus.

Des performances correctes

Une vitesse maximum de 175 km/h (que nous n’avons pas vérifiée) et le passage de 0 à 100 km/h en 8,9 secondes.

Clairement, cette VF6 affiche des ambitions familiales

La ligne LED en V de la VF6 Plus épouse joliment le logo de la marque photo Robert Mauss

Pourquoi pas d’ailleurs par ces temps de réglementations draconiennes?
Pourtant la voiture est dotée d’une batterie (CATL) de 59,6 kWh et d’un moteur électrique fort de 204 chevaux, de quoi aller beaucoup plus vite. La faute sans doute à son poids supérieur à deux tonnes qui exige une puissance certaine. Ces deux tonnes se ressentent aussi sur l’autonomie de l’auto. Le constructeur annonce une capacité de 380 kilomètres selon les normes WLTP.

Dans la pratique, il faudra compter une cinquantaine de kilomètres de moins. La VF6 n’est pas la seule voiture dans ce cas, mais à l’heure où la concurrence sort des voitures disposant d’une autonomie autrement plus conséquente, il s’agit d’un autre handicap.

Un prix clairement attractif pour pénétrer le marché

34 000 euros pour la version de base (177 chevaux) et 38 000 euros pour la VF6- Plus. Mais cela suffira-t-il pour sa place dans un marché européen à la concurrence exacerbée par les menaces des droits de douanes et de la transition électrique ?

Auteur de l'article

Robert Mauss

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