Les lauréats du 13e Festival international de la Photographie Culinaire sur le goût du lait

Pour sa 13e édition, le Festival international de la Photographie Culinaire (FIPC) célébre la photogénie de l’univers laitier. Les prix ont récompensé trois Lauréats : Virginie Perocheau (Grand Prix de la Photographie du Patrimoine Gastronomique et Prix Spécial CNIEL), Claudia Albisser Hund (Grand Prix du Festival, Grand Prix des Ambassadeurs du Produit et Prix Spécial Press Club de France) et Gabriel Dia & Julie Oriol (Prix du Public « Régal »). L’ensemble du travail des 19 photographes est exposé au Château de Valençay à partir du 18 mars 2023.

Le Goût du Lait, source d’inspirations inépuisables

A la rencontre d’un public toujours plus nombreux, autour de débats, d’animations et d’expositions (Salon de la Photo, salle Olympe de Gouges, Château de Valençay) le FIPC 2022 a conjugué arts culinaires et arts visuels en sélectionnant 19 photographes professionnels français et étrangers pour illustrer le thème « Le Goût du Lait » en présentant chacun 3 photographies. « Le lait est source d’inspirations créatrices depuis des siècles. rappelle Jean-Pierre PJ Stéphan, président fondateur du Festival international de la Photographie Culinaire . La référence au lait et à ses vertus, parfois à ses pouvoirs, abondent dans les récits mythologiques dont les représentations artistiques ont été et sont encore très nombreuses. »

Virginie Perocheau. Déjeuner sur l’herbe II, 2022 Grand Prix de la Photographie du Patrimoine Gastronomique FIPC 2022

Claudia Albisser Hund Fromage frais FIPC Grand Prix du Festival 2022

On mange désormais avec les yeux.

D’édition en édition, la photographie culinaire se consolide en un art à part entière tout diversifiant ses codes, ses références et ses talents. Anthropologique, ethnologique, de reportage, de gestes ou de portrait, cet art qui bouscule les canons de la « nature morte » fait entrer l’alimentaire dans les enjeux esthétiques contemporains.

Du côté du praticien, Eric Fréchon, Chef multi étoilé, MOF, Le Bristol Paris et parrain du FIPC 2022, reconnait l’importance incontournable du regard : « L’attention apportée à l’aspect visuel de nos créations nous pousse à imaginer des plats toujours plus graphiques. Mais, ce design culinaire ne serait rien sans le talent des photographes. À travers leurs images, ils parviennent, en effet, à faire percevoir à ceux qui les regardent jusqu’à la saveur même des produits alors même que ceci semble a priori impossible. C’est dans cette magie qui consiste à transcender l’approche esthétique de la gastronomie pour faire naître, en nous, des émotions fortes et parfois même surprenantes que résident, à mes yeux, tout leur art et leur talent. »

Virginie Perocheau : Grand Prix de la Photographie du Patrimoine Gastronomique – Prix Spécial CNIEL

Virginie Perocheau. Déjeuner sur l’herbe III, 2022. FIPC Grand Prix de la Photographie du Patrimoine Gastronomique 2022

« Déjeuner sur l’herbe… Expérience totalement créative : envie de construire un décor végétal dans lequel viendrait s’insérer une famille de fromages dont les croutes ressemblent étrangement à des minéraux. Cette série joue sur des ambiances de sous-bois : herbe, mousse, branchages, pour créer un décor fantastique.
Dans ce décor, les volumes et matières de fromages prennent corps dans la composition, ainsi l’animal retrouve son lien d’appartenance au végétal et au minéral. Réalisé en collaboration avec Edith Besenfelder, fleuriste, ce travail photographique revendique un esprit baroque inspiré des natures mortes picturales. » 
Virginie Perocheau 

Symbole de pureté, synonyme de richesse et d’abondance, il a traversé le temps
et reste aujourd’hui un des aliments les plus ancrés dans notre consommation,
les plus présents dans notre quotidien.
Jean-Pierre PJ Stéphan, président fondateur FIPC

Claudia Albisser Hund. Lait, 2022 FIPC, Grand Prix du Festival 2022

« Pour moi, le goût du lait, c’est d’abord celui de mon enfance, en Normandie, au Tréport et le souvenir de mon grand-père m’apprenant à traire. C’est la saveur réconfortante du beurre, celles tellement variées de tous nos fromages mais aussi, plus tard, au grès de mes voyages, la richesse aromatique d’un sublime vieux parmesan ou encore la fraiche acidité d’un labneh libanais…
En ces temps de division et même de conflit, quel réconfort de célébrer un produit aussi unanimement partagé par tant de peuples et de cultures à travers le monde ! D’ailleurs, à l’image de ce liquide nourricier universel, la photographie culinaire et la gastronomie ne cessent de s’alimenter mutuellement.
 » Eric Fréchon, parrain du FIPC 2022

Claudia Albisser Hund : Grand Prix du Festival – Grand Prix des Ambassadeurs du Produit – Prix Spécial Press Club de France

Le lait est sans doute l’un de nos aliments les plus précieux et les plus transformables.
Ma série « Du lait… c’est tout » se concentre sur sa couleur neutre et ses textures extrêmement variées
qui apparaissent lors du processus de transformation. 

Claudia Albisser Hund

Gabriel Dia & Julie Oriol : Prix du Public « Régal »

Gabriel Dia & Julie Oriol. Lait en tempête, 2022 FIPC Prix du Public « Régal » 2022

« Il existe des aliments changeants au grès des saisons,
que le soleil et la nature altèrent, les rendant tantôt plus forts, tantôt plus doux.
Le fromage est de ceux-ci, un aliment qui se gorge du soleil, des fleurs et de la douceur estivale
altérant subtilement fromages, yahourts, crèmes et boissons
pour que nos papilles se régalent d’arômes floraux et de légèreté
durant la saison où les animaux laitiers paissent dans les alpages et estives.
Le lait se fait plus rond et plus frais, et le fromage, par exemple, s’enrobe de cette saveur florale nouvelle, pleine de caractère.
 »

Gabriel Dia & Julie Oriol 

Les photographies du FIPC 22 sont exposées au Château de Valençay à partir de mars 23 Photo DR

 

Rendez-vous au Château de Valencay pour découvrir les 19 variations phographiques sur le lait dans le prestigieux cadre historique de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, qui avec son cuisinier Antonin Carême fut l’« inventeur de la gastronomie diplomatique » selon  Sylvie Giroux, sa directrice.

#Olivier Olgan