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« Vivant, (Sur)vivants » chez Fabernovel pour France Design Week

Auteur :Anne-Sophie Barreau
Article publié le 30 septembre 2023.

Pour France Design Week (7-28 septembre 2023), événement incontournable de valorisation de la discipline, placé cette année sous la thématique « Vivant, vivants », les équipes de Fabernovel – entreprise qui met le design au cœur de son activité de conseil – ont concocté un programme de choc : « Vivant, (Sur)vivants », pousse l’ambition encore plus loin avec en point d’orgue « Paris 2043 », un film entièrement basé sur les données des experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui n’a rien d’une dystopie : il nous montre la capitale telle qu’elle serait – meurtrière – si nous ne faisons rien pour enrayer la machine infernale. Visite guidée d’Anne-Sophie Barreau avec Manon D’Ercole, designer chez Fabernovel.

Now or Never – 1kg CO2

Now or Never – 1kg CO2, Vivant, (Sur)vivants », de Fabernovel Photo Anne-Sophie Barreau

« Nous avons récemment travaillé sur de nombreuses productions en rapport avec le développement durable. Aussi, quand j’ai appris que le vivant serait cette année à l’honneur de France Design Week, il m’a semblé évident qu’il fallait les montrer » indique Manon D’Ercole qui a piloté le programme présenté par Fabernovel pour cette édition de France Design Week. Au sein de l’entreprise de conseil, la jeune designer fait partie d’une équipe « qui travaille en amont des projets sur la définition de vision ou de nouveaux services ». Un « amont » au cœur des installations présentées.

De la première, « Now or Never – 1kg CO2 » créée par Emma Olbers avec EY Doberman, la jeune designer dit qu’elle tire sa « puissance » de la « simplicité de son concept », à savoir prendre le dioxyde de carbone comme monnaie : « Pour 1 kg de CO2 émis, combien de volume de matière obtiendriez-vous ? » – chaque matériau est étudié et interrogé sur sa soutenabilité.

Now or Never – 1kg CO2, Vivant, (Sur)vivants », de Fabernovel Photo Anne-Sophie Barreau

« Dans le contexte du changement climatique, rappelle Emma Olbers, nous sommes amenés à devoir comprendre de nouvelles unités de mesure, comme le kg de CO2. C’est une donnée familière – on en entend parler chaque fois qu’on prend un billet de train –  mais elle reste abstraite. Le propos de l’exposition est précisément de la rendre sensible ».
Et ça marche

On se rend compte qu’en utilisant un métal ou un process de fabrication plutôt qu’un autre, on engendre de fait un impact environnemental différent. Le matériau ne fait pas tout mais il représente environ 50% de l’impact carbone.
Emma Olbers, créatrice de « Now or Never – 1kg CO2 » avec EY Doberman

Où est le vide, où est le plein ?

Nous allons laisser aux générations futures des objets manufacturés et des déchets.
Manon D’Ercole

La seconde installation, « De bons ancêtres », questionne sur ce que nous laissons aux générations futures. « Pour faire cette introspection, nous nous sommes directement adressés aux collaborateurs de Fabernovel en leur posant cette question : si vous deviez transmettre une seule chose aux générations futures quelle serait-elle ? La majorité des réponses pointait l’importance de l’immatériel et du sensible. Nous avons été très touchés et émus ».

autre démonstration de Vivant, (Sur)vivants, de Fabernovel Photo  copyright Fabernovel

Des réponses qui ont directement inspiré la scénographie. « Comme nous avons deux alcôves dans notre espace, nous avons joué sur le vide et le plein, avec à la clé la question où est le vide, où est le plein ? D’un côté, nous avons représenté les sensations et souvenirs dans des bulles de verre vides . De l’autre, nous avons voulu montrer ce qu’on allait vraiment laisser aux générations futures, à savoir des objets manufacturés et des déchets ».
Pari Gagné : dès que les visiteurs comprennent « qu’un souvenir, un son, une odeur sont partagés dans les bulles de verre, des sourires apparaissent sur les visages ».

Now or Never – 1kg CO2, Vivant, (Sur)vivants, de Fabernovel Photo Anne-Sophie Barreau

Film choc

Nous avons incarné les données des rapports du GIEC dans un drame du quotidien mettant en scène un couple de parisiens.
Manon D’Ercole

Enfin, attention, film choc. « Paris 2043 », plongée immersive dans notre future réalité écologique et sociétale fait l’effet d’une petite bombe.

Manon D’Ercole présente  Vivant, (Sur)vivants, de Fabernovel Photo copyright Fabernovel

« L’ambition du film était d’incarner les données des rapports du GIEC, explique Manon D’Ercole, pour y parvenir, nous avons pensé que le meilleur moyen était de passer par les émotions et le sensible, d’où le choix d’incarner ces données scientifiques dans une sorte de drame du quotidien mettant en scène un couple de parisiens plutôt aisé – la plupart de nos clients étant citadins et parisiens – qui se retrouve à la première étape du réfugié climatique.

Il s’agit d’un futur possible, et même plausible, puisqu’il s’agit de la perspective décrite par le rapport du GIEC qui nous mènerait à un réchauffement climatique globale de +4 degrés, voie dans laquelle nous sommes engagés si nous ne réagissons pas suffisamment vite.

En outre, circonstance aggravante, un rapport publié il y a quelques mois révèle que Paris, qui n’est pas adaptée en termes d’infrastructures et de matériaux, va devenir la ville la plus meurtrière suite aux grosses chaleurs.

On a voulu dire à nos clients et plus largement à leurs familles et aux générations suivantes : vous n’êtes pas à l’abri.

Il faut le dire encore : le film décoiffe. En sortant de la salle, l’envie qui vient spontanément est qu’il soit vu par le plus grand nombre. Lucille Galindo, la directrice de l’APCI – Promotion du design, qui coordonne France Design Week, a posté un message en ce sens.

#Anne-Sophie Barreau

Pour aller plus loin avec France Design Week

France Design Week

Fabernovel, Repenser le marketing et la distribution pour changer les comportements, 46 rue Saint-Lazare, Paris 9e arrondissement.

  •  Vivant, (Sur)vivants  : Une odyssée sensorielle dans le Paris de demain, où vous pourrez ressentir les nécessaires adaptations au changement climatique. Deux expositions — sur nos modes de consommation ; sur leurs impacts — sont également à l’affiche. L’occasion d’interroger nos responsabilités individuelles et collectives.

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