L’Atlas historique du ciel, de Pierre Léna et Christian Grataloup (Les Arènes)
Le ciel est histoire : de la contemplation à l’astrophysico-historique
Mêlant l’histoire des sociétés humaines et celle de l’astronomie, ce voyage aussi pédagogique qu’ambitieux à travers les millénaires montre bien comment l’observation du cosmos ; d’abord à l’œil nu, puis à l’aide d’instruments de plus en plus perfectionnés … jusqu’au télescope James Webb – a façonné l’histoire humaine, à la fois dans son récit et sa place dans l’univers.
Grâce l’infographie qui fait la marque de fabrique des équipes de Christian Grataloup et l’érudition de l’astronome Pierre Léna, les découvertes célestes s’ancrent dans le cadre géographique et culturel de chaque civilisation qui les ont produites. Le parti pris est évidemment chronologique – jusqu’au XVIe siècle – du XVIIe au XXe – après 1900… pour souligner d’enjeux des recherches astronomiques, entre divination et science.
Pas une civilisation qui n’est pas cherchée à interpréter la voûte céleste
Pour comprendre le monde, voir anticiper le futur, toutes ont apportées une réponse, entre divination et raison: des Babyloniens à l’islam qui dès le VIIIe siècle cartographie les astres, des Européens de la Renaissance aux Chinois, … et beaucoup d’autres.
La connaissance s’est accélérée, avec Copernic, « celui qui dit non, il faut mettre le soleil au centre« , jusqu’à Einstein, grâce à qui « on va s’apercevoir que les lumières que l’on voit sont des informations qui viennent à des dates différentes« .
Gravitation universelle, courbure de l’espace-temps, inaccessible « big bang », … Le ciel à vous, à travers la nuit des temps et en levant la tête!
« Le ciel peut-il attendre ? »
Les deux co-directeurs se veulent aussi lanceur d’alerte : le ciel ne se voit plus dans nos villes trop illuminées, qui nous « prive d’un spectacle familier, une interrogation quotidienne pour pratiquement tous les hommes jusqu’à une période très récente« .
Combiné avec la pollution du ciel liée aux débris laissés en orbites par les missions spatiales, le temps n’est pas loin où les lumières parasites ne permettront plus de « voir le ciel à partir de la Terre » ! Plus que jamais le ciel doit être « un bien commun de l’humanité, à l’image de ce qui a été élaboré pour l’Antarctique ».
Pour l’instant, n’hésitez pas à lever les yeux au ciel!