Vins & spirits
15 novembre 2018 : fête nationale du vin et du Beaujolais Village
Auteur : Isabelle Bachelard
Article publié le 15 novembre 2018 à 18 h 05 min – Mis à jour le 17 novembre 2018 à 10 h 02 min
« Il faut remonter à 1964 pour trouver un millésime comparable » entend-on dire en 2018 dans les villages du Beaujolais, riant vignoble de 15 000 hectares étalé sur les collines au nord de Lyon. Il semble bien que les générations aux commandes n’ont jamais vu une telle récolte, avec un alignement de planètes aussi parfait. Pas un grain d’abimé, tout était très mûr, coloré, grâce à une météo exceptionnelle. Le résultat est un millésime qu’on est heureux de découvrir. Et qui ne déçoit pas.
Vin de fête
Il semblerait qu’on ait toujours dit « à la Saint Martin, jeune ou vieux, bois le vin ». En bénissant le vin nouveau, on buvait, on chantait, on dansait et rigolait « jusqu’à ce que les joues prennent les couleurs du vin ». Mais c’est dans les années 1950 que les festivités autour du vin nouveau ont commencé dans les villes, d’abord à Lyon, puis à Paris. Les choses se sont officialisées, le Beaujolais nouveau était mis à la vente le 15 novembre et tout le monde voulait le boire, c’était la célébration de l’automne, de l’arrivée de la nouvelle récolte. Mais certaines années, la vendange était tardive, ou de moindre qualité, le vin était moins séduisant et surtout le 15 novembre tombait un dimanche ou un jour peu vendeur. En 1985 il a été décidé de reporter la fête au 3è jeudi de novembre, afin que le commerce puisse suivre.
Les célébrations ont pris de l’ampleur au point que le vin lui-même a perdu de son importance… Aujourd’hui, le vin nouveau du Beaujolais entend monter en gamme pour retrouver la qualité qui en a fait le succès, sans rien perdre de son ADN festif originel. Ce seront 25 millions de bouteilles qui seront consommées dans le monde entier, avec un succès toujours particulièrement renouvelé au Japon
Le secret des Beaujolais nouveaux
L’élaboration du « nouveau » repose sur le talent des vignerons, qui récoltent à la main afin d’apporter en cave des grappes entières qui seront vinifiées avec soin, le plus souvent en vinification « beaujolaise » ou semi-carbonique, c’est à dire que les raisins en s’écrasant sous leur propre poids, initient une fermentation à l’intérieures des baies, avant que l’ensemble des raisins et du jus ne continuent leur fermentation. Cette technique, à l’abris de l’oxygène, favorise les parfums uniques des primeurs. Le cépage est le gamay noir à jus blanc. Le Beaujolais est la seule région du monde où ce cépage donne autant de vins de qualité.
Notre sélection : ceux à savourer dès aujourd’hui et puis d’autres plus tard…
Les plus primeurs, à savourer dès le 15 novembre
–Beaujolais-villages 2018, Domaines Piron, Dominique Piron
Le vigneron de Morgon qui dirige l’Interprofession n’en oublie pas de travailler ses vignes. Une…
–Beaujolais-villages 2018, Domaines Piron, Dominique Piron
Le vigneron de Morgon qui dirige l’Interprofession n’en oublie pas de travailler ses vignes. Une cuvée fruitée, ronde et équilibrée, avec la maturité du millésime, mais qui reste dans un style primeur bien frais.
Prix : 9,20 € (caves Nysa)
–Beaujolais 2018 Domaine des Nugues, Gilles Gelin
Un vigneron qui a fait tranquillement son chemin vers le meilleur, avec cette cuvée issue de vignes en culture raisonnée, vinifiée sans soufre ajouté, qui séduit par son caractère aromatique, épicé et floral, sa bouche équilibrée et bien ouverte.
Prix : 8,90 € (caves Repaire de Bacchus) https://www.lerepairedebacchus.com http://www.domainedesnugues.com
–« Griottes » Beaujolais 2018, Pierre-Marie Chermette, Domaine du Vissoux
Le grand patron du Beaujolais, qu’on connait aujourd’hui pour ses crus de Fleurie et Moulin-à-Vent ne perd pas la main sur ses vignes de beaujolais « simple », au pays des Pierres Dorées. Une explosion de fruit au nez et en bouche, toute la fraîcheur qu’on attend.
Prix : 9 € (cavistes, bars, restaurants) –> Où trouver les vins Chermette
–« Vignes de 1951 » Beaujolais-Villages 2018, Lucien Lardy
Lucien Lardy est un des fondateurs du groupement de vignerons Terroirs Originels. Ses vignes qui ont dépassé les 60 ans, serrées à 10 000 pieds/hectares ont produit cette année un vin parfaitement franc et gourmand, aux parfums très longs, à savourer sans attendre.
Prix : 8,90 € (cavistes Terroirs Originels)
–Beaujolais tradition vieilles vignes 2018, Maison Jean Loron
Les magasins Nicolas ont choisi chez Loron cette cuvée particulièrement séduisante et parfumée, bien dans l’esprit primeur mais avec du fonds et la texture qu’apporte l’absence de filtration. Issu de vignes de 40 ans, ce beaujolais est obtenu par une macération assez longue, qui donne de l’ampleur au vin, au-delà de ses séduisants parfums de fruits frais.
Prix : 6,60 € (caves Nicolas)
Les plus vineux, qui seront encore meilleurs en décembre
–« Dame Nature » Beaujolais-villages 2018 Manoir du Carra, F. Sambardier
Une des grandes réussites du millésime que ce vin coloré, aux parfums légèrement fumés, qui ne s’exprime pas encore totalement. C’est un nouveau, il vaudrait mieux attendre quelques semaines, afin que son milieu de bouche s’exprime totalement. En attendant, on apprécie son attaque en bouche et sa finale si longuement parfumée. Vinifié sans soufre ajouté et non filtré.
Prix : 9,90 € (caves Repaire de Bacchus)
–« Origine » Beaujolais 2018 Pierre-Marie Chermette, Domaine du Vissoux
C’est la « grande » cuvée du vigneron des Pierres Dorées, ce magicien du gamay qui a contribué à maintenir une tradition du Beaujolais plein fruit, et a aussi fait revenir plus d’un amateur de grands vins vers sa région, grâce à son approche toujours naturelle et douce, ses élevages en grands foudres et bien sûr son respect des terroirs. On attendra un mois pour qu’elle donne toute sa mesure et ensuite, elle se goûtera de mieux en mieux, bien au delà des quelques mois à venir.
Prix : 10 € (cavistes, bars, restaurants) –> Où trouver les vins Chermette
En savoir plus sur le Beaujolais et l’ensemble des ses vins –>https://www.beaujolais.com
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