À quelques encablures du centre-ville de Bruxelles, dans un de ses quartiers résidentiels les plus huppés, à Woluwe Saint-Pierre exactement, Menssa, le restaurant de Christophe Hardiquest est un havre de délicatesse et de créativité. La cuisine de haute gastronomie proche de la nature dont il sait s’inspirer vient de décrocher une étoile Michelin. Elle ne fait que confirmer pour Cécile d’Orville un talent constant puisqu’avec la même réussite, il est aussi le chef étoilé de La mère Germaine à Chateauneuf-du-Pape.

Le décor du Menssa, à Woluwe Saint-Pierre Photo Luc Viatour

Une adresse belge toute récente

Ce Belge natif de la région de Liège a été inspiré par sa grand-mère dont il garde le goût pour les chicons gratinés. Il a posé ses valises voici 14 mois dans cette belle villa avec sa cour intérieure et sa décoration qui s’inspire des jardins, de la forêt toute proche, en témoigne cet arbre de bois impressionnant, décoration majestueuse qui parait soutenir la salle principale du restaurant.

« Je puise ma créativité dans la nature » affirme le chef Christophe Hardiquest qui possède deux jardins potagers, mais ses inspirations lui viennent aussi de ses lectures, de ses rencontres.  

Le chef opère au centre de son restaurant Menssa Photo Luc Viatour

En quête permanent d’excellence

Avant Menssa, ce Belge inventif a fréquenté de grandes maisons en Belgique – L’Amandier , le Nossegem, puis s’est frotté aux États-Unis.
C’est à 28 ans seulement que Christophe Hardiquest crée son premier restaurant Bon Bon déjà à Bruxelles. Il décroche dans la foulée sa première étoile. Puis une seconde arrive et affiche alors un insolent 19,5 au Gault et Milliau. Il le ferme en 2022 pour développer un autre concept plu proche de la naturalité.

Autre preuve de son talent et de son esprit d’entreprise, il est aussi le chef étoilé des cuisines de La Mère Germaine à Chateauneuf-du-Pape où il obtient une étoile.
Puis Menssa né. L’étoile vient d’arriver en févier de cette année, qui devrait vite en appeler une autre.

Un désir de naturalité

Plima à l’herdouille crème de chicon au feu de bois, … par Christophe Hardiquest ressemble à la palette d’un peintre, Menssa Photo Cécile d’Orville

De ce parcours, construit avec audace et exigence, résulte une cuisine gastronomique où les saveurs et les produits se répondent dans une vraie fantaisie gustative. Cela commence par des amuse-bouche tous bluffants, retenons les œufs de caille façon mimosa qui explosent de douceur dans la bouche.

Puis quelques plats pour vous faire succomber :

Le tartare d’encornet à l’huile citron savarin léger de topinambour, le toum libanais et extraction de chou-rave, très gouteux avec des ingrédients qui se juxtaposent. La recette a été créé à Châteauneuf du Pape, s’inspire du Japon et de l’Espagne.

La Pluma de cochon à « l’berdouille » crème de chicon au feu de bois, cressonnière et dauphinettes à la ciboulette. Avec un cochon basque fondant à souhait grâce à une cuisson à basse température, palette graphique et saveurs sont au sommet. Enfin pour finir un repas un « gin and tonic, amertume de pomelo et fraîcheur bergamote ». Un dessert d’une finesse remarquable, très peu sucré qui fait glisser un repas d’exception.

Tartare d’encornet à l’huile citron, savarin léger de topinambour par Christophe Hardiquest, Menssa Photo Cécile d’Orville

Plusieurs possibilités s’offrent aux convives pour se poser : dans la salle principale avec cet arbre impressionnant et la cuisine ouverte où l’on voit la brigade s’activer avec précision et douceur. Sinon, se rendre vers la superbe terrasse préservée aux beaux jours, ou dans un salon privé avec son mur de bouteille ou encore le must, à l’étage dans le laboratoire du chef. Toutes les voies du bonheur mènent aux surprises de ce chef attachant.

 Cécile d’Orville