Cinéma en salles : Le cours de la vie, de Frédéric Sojcher

Avec Agnès Jaoui, Jonathan Zaccaï, Géraldine Nakache

Film après film, Frédéric Sojcher ne cesse d’interroger la fabrication et le sens du cinéma. Avec Le cours de la vie l’ancien enseignant et auteur de livres de cinéma au long cours à la Sorbonne à Paris se concentre sur une scénariste invitée à diriger une masterclass. L’auteure c’est Agnés Jaoui, déjà l’actrice fascine Patrice Gree, mais quand l’ancienne complice de Jean-Pierre Bacri parle de cinéma on est au-delà d’un rôle de composition. Le jeu de miroirs entre fabrication et imagination, fiction et réalité déroule une leçon de cinéma stimulante et émouvante.  

Agnès Jaoui illumine Le cours de la vie, de Frédéric Sojcher Photo Tabotabo films et Sombrero films

Le visage d’Agnès Jaoui sur une affiche, agît sur moi comme un aimant…

Cette femme a quelque chose ! Quelque chose de particulier qui passe dans son regard…un silence alors, s’impose à toi ! Une sorte de gravité, étrange pour elle l’autrice de scénarios classées dans la catégorie des comédies ! Peut-être en raison de cette parole libre et authentique, loin des postures et des cabotinages – que je peux aussi aimer – amusants, ou pas, des acteurs. Bacri, Jaoui… couple à la ville, c’est frère et sœur qu’ils étaient sur scène, tant leur tempérament semblait identique. Leur mauvaise humeur commune et comique signait leur intelligence. Mais Jaoui sans Bacri…reste Jaoui ! Reste aussi la tristesse de la disparition !

Dans ce film Le cours de la vie, de Frédéric Sojcher, Noémie (Agnès Jaoui ) est scénariste. Elle dirige une masterclass dans une école de cinéma à Toulouse, la belle. Les jeunes étudiants, aussi pertinents qu’impertinents – voire gonflants pour certains –  qui lui font face sont en prise aux problématiques d’aujourd’hui, le genre…et éternelles, la fidélité amoureuse ! Ces questionnements nourrissent les scénarios qu’ils doivent travailler.

Agnès Jaoui en scénariste prof d’une masterclass dans Le cours de la vie, de Frédéric Sojcher

Mais quelles histoires nous racontons nous à nous-même pour appréhender la réalité ou peut-être parfois aussi pour y échapper ?

L’école de cinéma est dirigée par Vincent (Jonathan Zaccaï) un ancien compagnon de Noémie qu’elle avait quitté brutalement, trente ans auparavant, sans explications autres que « je sors acheter des cigarettes ». Trente ans pour trouver un paquet de clopes…c’est très long ! Vincent marié depuis mais en phase de divorce, père de famille qui l’avait aimé passionnément semble vivre encore à l’ombre de cette ancienne rupture. La lettre qu’il n’avait jamais voulu décacheter qu’elle lui avait envoyé pour expliquer son départ, quelques jours plus tard, l’atteste !

Des révélations intimes de Noémie autour de la construction théorique des scénarios face à ses étudiants, seront l’occasion d’éclairer la souffrance dans laquelle chacun s’enferme !  Mais n’en disons pas plus pour ne pas révéler ce qui sera au cœur d’ un moment de cinéma d’une rare intensité…

Agnès Jaoui et Jonathan Zaccaï dans Le cours de la vie, de Frédéric Sojcher Photo Tabotabo films et Sombrero films

Ce qui compte pour moi d’abord et avant tout, c’est raconter une histoire qui, par le scénario, la mise en scène, la musique et le jeu des acteurs, emporte le spectateur… La fiction l’emporte sur le cours. C’est aussi une leçon de vie. 
Frédéric Sojcher, réalisateur, Le cours de la vie

Fiction et réalité se rejoignent !

Ce film sensible est un film sur le cinéma et l’amour son fil conducteur !  La fin qui n’en est pas une te mouille discrètement les yeux !

# Patrice Gree

 

 

https://vimeo.com/812345986