Lifestyle

Courbet, la maison de joaillerie éco-responsable de la Place Vendôme

Auteur : Anne-Sophie Barreau
Article publié le 2 avril 2024

(Pour un design éthique) Dans le secteur de la joaillerie, le diamant de synthèse, ressemblant à s’y méprendre à son homonyme naturel l’extraction minière en moins, a le vent en poupe. Une tendance initiée dans le haut de gamme par la maison Courbet. Son savoir-faire au service d’un design sobre et intemporel agrémenté d’une touche de fantaisie se double d’un engagement et expertise éco-responsables, depuis sa création en 2018. Anne-Sophie Barreau rencontre Marie-Ann Wachtmeister, sa cofondatrice et directrice artistique qui inscrit l’éthique et l’écologie dans ses priorités.

« Aujourd’hui, à l’image de ce qui se passe dans la mode, aucune marque de joaillerie ne peut être lancée sans penser à la planète »
Marie-Ann Wachtmeister, cofondatrice et directrice artistique de Courbet

Les bijoux certifiés 100% diamant de synthèse et or recyclé depuis sa création en 2018 en font la pionnière du genre en France.

Innovation et création

Je pouvais passer des heures le soir dans mon atelier à créer des bijoux.
Marie-Ann Wachmeister

Marie-Ann Wachtmeister@work Photo Courbet

Installée dans le saint des saints de la joaillerie mondiale, Place Vendôme, la maison a une histoire digne de toute saga des créateurs qui se respecte. Venue des télécoms, fondatrice en 2003 de Telavox, acteur aujourd’hui incontournable du secteur, la joaillerie aurait pu rester un « hobby » pour Marie Ann Wachtmeister, française d’adoption d’origine suédoise. C’était sans compter sur son goût pour l’innovation : « Challengée par ma sœur, j’ai créé une bague interchangeable, autrement dit, une bague dont on peut changer soi-même la pierre. Une fois l’innovation brevetée en 2008, Marie-Ann Wachtmeister crée sa première collection – « je pouvais passer des heures le soir dans mon atelier à créer des bijoux – et bientôt une entreprise car, dit-elle, « quand quelque chose me passionne, je vais jusqu’au bout ! ».

C’est à cette époque qu’elle entend pour la première fois parler du diamant de synthèse. Elle ne songe alors pas à l’utiliser, « la bague interchangeable et le diamant, que l’on souhaite avant tout sécuriser, sont antinomiques » reconnaît-elle volontiers. Pour autant, ce diamant d’un genre nouveau l’intrigue, à commencer par son prix;

J’étais comme tout le monde, j’imaginais qu’il n’était pas cher. Autant dire que j’ai eu un choc quand j’ai découvert que son prix n’avait rien à envier à celui du diamant naturel !
Marie-Ann Wachmeister

Parier sur la diamant de synthèse

Création Courbet de Marie-Ann Wachtmeister à base de diamant de synthèse et d’or recyclé Photo Courbet

Toutes mes passions étaient réunies, la joaillerie mais aussi l’écologie, si importante pour moi qui ai grandi en Suède.
Marie-Ann Wachmeister

C’est un peu plus tard, après qu’elle a rencontré Manuel Mallen qui dirige la maison Poiray pour laquelle elle a adapté sa collection de bijoux, que tout change. Quand il quitte ses fonctions, le dirigeant décide de faire du diamant de synthèse la pierre angulaire de la marque qu’il veut lancer et propose à Marie-Ann Wachtmeister de le rejoindre dans cette aventure. « J’ai tout de suite accepté. Toutes mes passions étaient réunies, la joaillerie mais aussi l’écologie, si importante pour moi qui ai grandi dans un pays où on nous sensibilise dès le plus jeune âge à la cause environnementale ».

Courbet, qui « combine à la fois le bien et le beau » était né.

Marie-Ann Wachtmeister, cofondatrice et directrice artistique de Courbet Photo Courbet

Le bien. Comment ce diamant de laboratoire est-il créé ? « Il y a deux façons de faire pousser un diamant, explique Marie-Ann Wachtmeister, la première, développée dans les années 50, réplique la façon dont le diamant se forme dans la terre. Les atomes de carbone sont soumis à de la haute température et de la haute pression, et se transforment en monocristal. La seconde, plus récente, appelée CVD, pour Chemical Vapor Deposition, consiste à faire croître le diamant par couches successives : dans une unité à vide, on injecte un plasma riche en carbone qui peu à peu va se cristalliser, et pour que cela ne se fasse pas n’importe comment, on ajoute une fine tranche d’un diamant. Les atomes vont venir s’agglomérer sur celle-ci et se cristalliser. Le phénomène est observable à l’œil nu : ça gonfle littéralement comme un pain dans le four. Un cube sort de cette unité. Il ne reste plus qu’à tailler le diamant dedans ».

Courbet travaille avec plusieurs « pousseurs », principalement en France, notamment dans un laboratoire incubé par Air Liquide, et aux Etats-Unis : « Nous les choisissons au maximum selon l’empreinte carbone de l’électricité du lieu de production. Chaque pays a une moyenne de C02 par kilowattheure. Certains sont plus propres que d’autres. La France est très bien positionnée avec 42 grammes de CO2 par KWH, contrairement aux Etats-Unis qui sont à 400 grammes par KWH, mais les producteurs avec lesquels nous travaillons sont certifiés et adossés à des sources d’énergie verte ». Étape ensuite incontournable, « tous les diamants, qu’ils soient de mine ou de laboratoire, sont envoyés à la taille en Inde. Le pays reste sans équivalent dans le monde en termes de qualité et de savoir-faire ».

Et pour l’or recyclé ?

Création Courbet de Marie-Ann Wachtmeister à base de diamant de synthèse et d’or recyclé Photo Courbet

Courbet ne tarit pas d’éloges au sujet de son partenaire, Agosi, filiale d’Umicore, un des leaders mondiaux du recyclage de l’or et des métaux précieux : « Grâce à des bains chimiques qui défont les alliages, Umicore parvient à extraire différents métaux, dont de l’or, des déchets industriels et informatiques qu’il récupère. S’agissant de l’or, il en résulte des lingots de 24 carats. Libre à nous ensuite de choisir le format et les nouveaux alliages – or blanc, rose…- que nous souhaitons. En termes de traçabilité, c’est parfait. On sait rarement d’où vient l’or fondu. Là, au moins, nous savons qu’il a servi une fois ».

Quant au beau, sans se déplacer Place Vendôme, on en a déjà un bel aperçu, qui fait tomber en pamoison telle Audrey Hepburn devant la vitrine de Tiffany sur la 5ème Avenue dans Diamants sur canapé, sur le site internet de la maison : « On a cherché à combiner un style intemporel, épuré, avec un élément un peu surprenant, différent » résume Marie-Ann Wachtmeister.

En matière d’innovation dans l’écologie, nous n’avons de cesse d’aller toujours plus loin.
Marie-Ann Wachtmeister

Combiner luxe et écologie

Création Courbet de Marie-Ann Wachtmeister à base de diamant de synthèse et d’or recyclé Photo Courbet

Aujourd’hui, après que la maison a montré qu’il était possible de « combiner luxe et écologie », de nouvelles marques ne cessent donc de lui emboîter le pas. Une tendance qui réjouit Marie-Ann Wachmeister, heureuse de la place unique que continue, et entend bien continuer d’occuper, la marque dans le haut de gamme.

En matière d’innovation dans l’écologie, nous n’avons de cesse d’aller toujours plus loin. Celle-ci aujourd’hui ne concerne pas seulement l’or et le diamant. Nous sommes aussi attentifs à l’écrin, à l’envoi – nous remettons par exemple en circulation les colis usagés, à l’intégralité de l’expérience client en somme.
Marie-Ann Wachtmeister

Anne-Sophie Barreau

Pour suivre les initiatives responsables de Courbet

Pour découvrir les valeurs et les créations de la maison Courbet, 7 Place Vendôme, 75001 – Tél. : +33 1 83 75 74 20 – bonjour@courbet.com

Fidèle à ses valeurs de préservation de l’environnement et de protection du cadre de vie des générations futures, Let’s commit engage Courbet dans un programme de partenariat avec six associations.

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