Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana (Grand Palais), l'exubérance de la Dolce Vita
Une immersion somptueuse
Rien n‘est trop beau pour créer l’écrin correspondant à l’univers kaléidoscopique de Domenico Dolce et Stefano Gabbana. Conçue par l’historienne Florence Müller, commissaire de l’exposition, et scénographié par l’agence Galuchat, l’itinéraire cristallise en dix salles toute la richesse au sens propre et figuré de leurs inspirations boulimiques, l’un romain l’autre sicilien, de la culture italienne.
Tout est associé, rapproché, fusionné dans leur histoire personnelle de l’art italien, des cultures régionales et les traditions folkloriques, Sicile en tête ! Tout devient théatre aussi, pour faire vivre cette « Dolce vita » solaire qui les caractérise.

Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana – salle White Baroque (Grand Palais) crédit Mark Blower Photography
De Botticelli à Visconti, une vision extravagante de la culture italienne
La mise en scène – à grand renfort de miroirs, de tableaux signés d’Anh Duong et de reconstitution comme celle de la scène de la Scala …. attire autant qu’elle submerge les sens. Le visiteur ne sait plus où poser les yeux tant ils sont attirés ice par un éclat de bijoux, là par une détail de broderie. Chaque salle thématique agnifie les grandes étapes d’un process créatif qui brasse large: depuis de leurs inspirations initiales, « d’abord portées dans leur cœur » jusqu’à l’exécution à la main dans leurs ateliers.

Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana, scénographié par l’agence Galuchat (Grand Palais) photo Hervé Moreau
Plus de 200 pièces uniques, invisibles en boutiques sont ainsi mis en scène et en lumière sans vitrine ni reflet; l’élégance, la sensualité, mais aussi l’humour et l’extravagance caractérisent cet univers visuel qui vous happe. Valsent sur les modèles, les Madone de Botticcelli, le Codex Atlanticus de Léonard de Vinci, les corbeilles de fruits de Caravage, … Certains reconnaitront quelques unes des pièces iconiques des collections récentes comme des sweats à motifs baroques, en maille jacquard ou des pantalons brocart, …

Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana, conçue l’historienne Florence Müller (Grand Palais) photo Hervé Moreau
Un sens émerveillé du théatral

Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana (Grand Palais) photo Hervé Moreau
Une salle entière évoque l’atelier de verre Orsoni Venezia 1888, une autre met en avant les mosaïques Byzantines de la Basilique Saint-Marc. La salle consacrée au film « Le Guépard » de Luchino Visconti symbolise la transition entre tradition et modernité, on y repère la Galerie des miroirs du palais Gangi à Palerme où est tourné la salle du Bal.
Les lunettes de soleil, les foulards, sacs à main, flacons de parfum, bijoux ou les pantalons courts sont un clin d’œil à la Dolce Vita.
On ne peut que tomber en pâmoison devant les peignoirs aux cols en fourrure, les chaussons papaux rehaussés de strass, les capes d’astrakan, les manteaux en plumes de Papageno, les babouches marocaines couvertes de bijoux, les robes du soir ou de cocktail avec des manches en ailes d’ange.
Toutes ces pièces uniques à l’allure incomparable sont déja des pièces de musée.
Alta Moda, Alta Sartoria, Alta Gioielleria

Du Cœur à la Main, chaque détail compte photo Hervé Moreau
Du sol au plafond, broderie, dentelle, passementerie, perles, draperie, voile, textiles tressés, robes crinolines habillent avec élégance les mannequins qu’un jeu de miroirs fait danser avec discrétion. Les vêtements parlent du Divin, évoquent les mythes de la Grèce Antique ou revisitent en textile la décoration intérieure en stuc si en vogue au 17 et 18eme siècle en Sicile. S’entremêlent le passé des riches heures italiennes et le savoir-faire légendaire d’artistes créateurs magiciens du Fait main.
Ne manquez pas une immersion unique au cœur d’un univers baroque assumé, où légende et réalité, imagination et magie fusionnent pour créer une expérience visuelle inoubliable. Cette lettre d’amour ouverte à la culture et au design italien est signée Dolce&Gabbana.

Du Cœur à la Main, Dolce & Gabbana – salle Opéra (Grand Palais) crédit Mark Blower Photography