Culture
Hommage à Jimi Hendrix pour le 50ème anniversaire de sa mort.
Auteur : Calisto Dobson
Article publié le 16 août 2020
And so Rock ? (I). Il y a 50 ans le 18 septembre 1970 le plus grand guitariste de tous les temps James Marshall Hendrix dit Jimi mourrait. Un an auparavant le lundi 18 août 1969 au petit matin, Jimi Hendrix et son nouveau groupe Band of Gypsys montaient sur la scène du Festival de Woodstock. Pour transcender à jamais « Star Spangled Banner », l’hymne national américain.
Retour sur l’expérience du Festival de Woodstock 1969
Ils étaient attendus depuis minuit. Sur les quelques 500 000 “festivaliers” présents il n’en reste qu’une poignée. 30 000 ahuris baignant dans la boue, entouré de détritus et pour certains noyés dans le LSD et/ou le hasch. Le présentateur annonce sobrement “Ladies & Gentlemen The Jimi Hendrix Experience”. Les acclamations fusent, habillé d’une chasuble blanche à longues franges Jimi Hendrix salut la foule d’un “je vois qu’on se retrouve”.
Rapidement il déclare que fatigué de “l’Experience” son nouveau groupe (dont la formation sera temporaire) s’appelle “Gypsy Sun and Rainbows” ou “Band of Gypsys”. C’est leur tout premier concert et les premiers pas sont hésitants. Le groupe n’est pas au point, le staff le sait. Le manque de préparation, un niveau musical insuffisant pour certains et des problèmes techniques font que le début du concert est labo-rieux. Il va pourtant durer pas loin de deux heures, un de ses plus longs concerts.
Qui est James Marshall Hendrix ?
A l’origine Johnny Allen Hendrix est né le 27 novembre 1942 à Seattle (Etat de Washington aux Etats-Unis), de parents afro-américains, sa mère était d’ascendance Cherokee.
Sa petite enfance baigne dans l’indigence et l’alcoolisme de ses géniteurs. A 15 ans son père lui offre sa première guitare, il en apprendra la maîtrise en autodidacte.Son apprentissage de musicien professionnel se fera sur le circuit abrupt des tour-nées Chitlin’ (le circuit des clubs fréquentés par les Afro-Américains).
Sa carrière que nous pouvons qualifier de manière très appropriée de météorique ne dure que trois ans. En trois années Jimi Hendrix fit plus que révolutionner la guitare, il changea à jamais la face du blues et la façon de s’y confronter.En employant au pa-roxysme de leurs capacités toutes les possibilités techniques à sa disposition Jimi Hendrix fut un innovateur de génie. En utilisant et en mettant au point les premières pédales d’effet, ou en poussant toutes les potentialités d’un studio d’enregistrement dans ses derniers retranchements il projeta la musique dans le futur. Il reste à ce jour une icône sans équivalent.
Voodoo Child
Les titres d’un répertoire aux dominantes blues s’enchaînent sur un tempo globalement élevé. A la première heure du concert le groupe se lance dans un medley.
Plus de treize minutes de “Voodoo Child (Slight Return)” plus tard et Jimi Hendrix s’apprête à tutoyer non plus les anges, ça il l’a déjà fait, mais plutôt atteindre avec sa musique, le blues, le rock’n’roll, la matière d’une oeuvre d’art intemporelle.
Un happening cosmique
La guerre au Vietnam est le thème qui a occupé les festivaliers pendants ces trois jours de paix, d’amour et de musique. A l’aide de l’hymne national américain et d’une centaine d’amplis Marshall 100 watts Jimi Hendrix crée une composition digne des plus grandes oeuvres de l’histoire de l’humanité. Le Picasso de la guitare a déjà interprété sur scène la désormais fameuse “Bannière Étoilée”, le “Star Spangled Banner”. La version qu’il en livre ce lundi d’août 1969 n’en n’est plus seulement époustouflante de virtuosité, la technique s’est fondue en lui; nous sommes au-delà d’une simple et pauvre maîtrise toute exceptionnelle qu’elle soit. Il s’agit là de toute autre chose. Un happening cosmique qui convoque les âmes mêmes de toutes les victimes de cette guerre. Jimi Hendrix ne joue plus de la guitare. Il peint une fresque qui relie “Les Demoiselles d’Avignon” pour la rupture de style et “Guernica” pour la force du propos.
De ses larsens qui mitraillent il tire des cris et des larmes de souffrance au travers des bom-bardements au napalm qui prennent vie dans les oreilles ensorcelées des derniers festiva-liers.
Un hymne universel
Jimi Hendrix n’a plus besoin de mettre le feu à sa guitare, il l’invoque incandescent, sulfurant à la force de son art unique.
Résonne alors la charge de l’immense sentiment de douleur qui étreint notre humanité, au-delà de la simple dénonciation d’une guerre injuste, sale et meurtrière. Le “Star Spangled Banner” sous les doigts du Voodoo Chile se transforme en hymne universel en faveur d’un sentiment mystique pour la paix, l’amour et la musique.
Pour aller plus loin avec Jimi Hendrix
Une biographie
Jimi Hendrix vie et légende, de Charles Shaar Murray. Poche Points
Une analyse
Jimi Hendrix, La Totale de Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin. E/P/A, 49,90 €
Les albums vivement recommandés :
- Are You Experienced ?
- Axis: Bold As Love
- Electric Ladyland
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