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Jong Min Lee : quand la porcelaine se fait dentelle
Auteur : Thierry Joly
Article publié le 9 avril 2018 à 15 h 23 min – Mis à jour le 22 mai 2018 à 10 h 29 min
Le céramiste coréen Jong Min Lee crée des vases finement sculptés dont l’aspect change au grès de la lumière. Des œuvres d’art uniques qui allient lignes simples et élégantes avec des motifs complexes, inspirées par la nature.
Observer un vase en porcelaine blanche de Jong Min Lee sous un éclairage changeant est saisissant. Sa surface semble alors s’animer, comme si elle était parcourue de paresseuses vaguelettes ou ondulait sous l’effet d’une légère brise. Cette impression résulte du jeu d’ombres et de lumières générée par les rayons lumineux au contact des arabesques finement sculptées qui recouvrent toute leur surface. Le fruit d’un minutieux et méticuleux travail de la part de ce céramiste de 36 ans installé à Anseong, à 80 km au sud de Séoul, qui s’avère également un sculpteur de talent.
Des compositions inspirées par la nature
Admirateur de René Lalique, et plus particulièrement de sa période Art Nouveau, appréciant les motifs végétaux, les courbes et les lignes élégantes de ses créations, il puise comme lui les éléments de ses compositions dans la nature. Les collines qui entourent son atelier, le littoral et l’eau constituent ses sources d’inspiration favorites. « La nature est pour moi une mine de formes, de sons, d’ambiances, de sentiments qui diffèrent à chaque saison. Je retranscris mes impressions dans l’argile une fois de retour dans mon atelier ».
« Le vase est pour moi une toile »
S’il n’est pas issu d’une famille d’artistes, il a néanmoins baigné dans ce milieu dès son enfance. La demeure familiale regorgeait de peintures et de céramiques traditionnelles collectionnées par son père qui l’emmenait lorsqu’il allait voir des céramistes. D’où la légère mais indéniable filiation avec les vases en porcelaine de l’époque de la dynastie Joseon (XIVe – XIXe siècles) qui se retrouve dans ses pièces. Une tradition qu’il revisite toutefois à sa manière, réduisant la fonctionnalité du vase à sa plus simple expression avec une ouverture minimale, symbolique, ne pouvant accueillir plus d’une fleur. « Le vase est pour moi une toile. Je veux avoir le plus de surface possible à sculpter et je souhaite que les personnes qui découvrent mes œuvres se concentrent sur leurs formes, sur les motifs incisés qui les recouvrent », explique-t-il.
Séduit par l’argile
Dans un premier temps attiré par le travail du fer, il est venu à la céramique lors de ses études au département Art & Crafts de l’université Chung-Ang au cours desquelles il a été amené à s’exercer sur plusieurs matières. « L’argile m’a séduit parce c’est une matière brute, alors que le métal est déjà travaillé, par sa nature plus complexe, plus flexible qui change avec la cuisson et parce qu’elle se travaille avec les mains. Ce contact avec la matière est pour moi très inspirant. Enfin, elle est moins chère que le métal et permet ainsi d’expérimenter plus facilement », précise le céramiste.
40 à 50 jours de travail pour une oeuvre
Perfectionniste dans l’âme, passionné au point de perdre toute notion du temps lorsqu’il exerce son art, il passe des mois sur ses œuvres commençant par façonner une dizaine de formes de différentes tailles qu’il laisse sécher pendant environ deux mois. Il en choisit alors une ou deux, celles qu’ils jugent les plus adaptées aux motifs qu’il prévoit de sculpter et commence par y tracer un dessin préparatoire en allant de haut en bas. Puis vient le moment de graver, de sculpter, d’inciser le vase, là encore de haut en bas. Un travail d’orfèvre qui donne naissance à une véritable dentelle d’argile qui requiert 40 à 50 jours de travail. Vient ensuite la première cuisson, l’émaillage et la cuisson de grand feu, opérations au cours desquelles, malgré tout le soin qu’il y porte, certaines pièces se fissurent. Des pertes inhérentes au métier. « Les motifs que je sculpte étant très fins, pour pouvoir les réaliser je dois employer une argile blanche purifiée, sans impureté et presque sans trace de fer. C’est l’argile la plus fragile », précise-t-il.
Au final, Lee Jong Min ne produit donc que dix ou onze pièces par an. Blanches ou légèrement bleutées, ce sont toujours des vases, et ce depuis 10 ans. « Je trouve leur forme esthétique, inspirante à sculpter et offrant divers effets de lumière. Mais il n’est pas dit que dans le futur je ne me tournerai pas vers d’autres objets ».
Comment acquérir une œuvre de Jong Min Lee
– Via internet, Jong Min Lee parle anglais et se chargera de l’expédition
Son site : www.vleev.com
Son adresse email : leeceramic@naver.com
– En visitant son atelier si vous passez par la Corée du…
– Via internet, Jong Min Lee parle anglais et se chargera de l’expédition
Son site : www.vleev.com
Son adresse email : leeceramic@naver.com
– En visitant son atelier si vous passez par la Corée du Sud.
Studio Lee Jong Min
17539 / 42 Sagok 1-gil, Anseong-si, Gyeonggi-do, Corée du Sud
Tél : (82)31-672-6071, mob : (82)10-4585-8250
Tarifs : Vase à partir de 6 000 € environ.
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