Attiré par les trésors gourmands affichés à la devanture, Patrice Gree résiste rarement à franchir le seuil de cette Pâtisserie Viennoise, fondée en 1928 qui semble une bulle hors d’âge dans un quartier qui ne cesse de se réinventer. A l’intérieur, nulle fantaisie décorative, mais la convivialité est de mise entre les habitués et les connaisseurs de pâtisseries viennoises. Pas de site web, pas de page Facebook ! Le meilleur est sur place.

Samedi matin, comme tous les samedis matin, en empruntant d’un pas alerte la rue de l’École-de-Médecine, je m’arrête devant sa fameuse pâtisserie viennoise où, exposé en vitrine, se donne en spectacle un carré fourré aux noix, nimbé de poudre d’amande d’où perlent quelques gouttelettes de miel. Derrière son carreau, le carré me fixe. Intensément. Sans ciller. Ce salaud me provoque, me dis-je.
Je le vois là, autant à ses manières mielleuses qu’à la poudre aux yeux qu’il me jette à travers la vitrine.

Les trésors gourmands de Pâtisserie Viennoise se voit dés la vitrine Photo Patrice Gree

Défiant courageusement l’Ordre des médecins, nouveau propriétaire de mon corps, très hostile à l’innocente pâtisserie fut-elle autrichienne, je réussis après un long et rude combat à fermement imposer à la Faculté mon absence totale de volonté. C’est donc ainsi que, pas peu fier de moi, d’un pas conquérant je poussai, victorieux, tambour battant, la loude du pâtissier autrichien.

A l’intérieure de Pâtisserie Viennoise,il y a autant de tentations Photo HPRG Les Hotels Paris Rive Gauche

Et, qu’en deux temps trois mouvements, m’enfilai le fondant. Du carré, je ne fis qu’une bouchée.

Heureux comme un gosse, je poursuivis mon chemin vers la rue de Buci, serein, en sifflotant le célèbre « Hymne à la Noix » du génial sourdingue.

Patrice Gree