Mettre en relation sans but lucratif

Ne dites surtout pas à Augustin Marbacher que Ritrit est le « RbNB des retraites monastiques », ça l’agace.

L’équipe de Ritirit, de gauche à droite, Guilhem, Léo, Bérénice, Augustin, Mathilde et Serge photo DR

Parce que s’il est possible, en quelques clics, de réserver quelques jours dans un lieu monastique, sur une carte de France interactive, Ritrit est une association à but non lucratif. Rien à voir avec le modèle économique de la multinationale américaine.

L’idée est née en 2019, juste avant le Covid. Pas vraiment le meilleur moment, alors que la planète entière est en retraite forcée ! Mais l’équipe de Ritrit, de jeunes entrepreneurs tous sortis de grandes écoles (HEC, Sciences Po…), affinent le projet et aujourd’hui, la plateforme est passée de 4 à 150 monastères disponibles en ligne et elle traite près de 8500 demandes de réservation tous les mois.

Notre Dame du Chêne et des moines portes par un grand sens de l’accueil et de l’ecologie photo annuaire Ritrit

Approcher un nouveau public

Ritrit avait pour ambition de toucher un nouveau public, plus jeune, « qui n’a pas forcément les codes des retraites spirituelles et qui d’ailleurs n’est pas obligatoirement croyant » complète Augustin.
60% des demandes proviennent de personnes de moins de 40 ans. Pour 40% des retraitants passés par la plateforme, c’est une première expérience. Ce que confirme Jeanne, 28 ans quand elle dit que sans contact avec le monde religieux, c’est grâce à Ritrit, qu’elle a découvert la possibilité de faire des retraites spirituelles.

Le défi de la saisonnalité

Abbaye ND d’Aiguebelle photo annuaire Ritrit

Quand on interroge le jeune directeur sur la saisonnalité des retraites, il assure que oui, il y en une. A Pâques, par exemple, les monastères sont très chargés pendant le Triduum pascal, un moment clé pour les chrétiens. Ou plus prosaïquement, lorsque les étudiants n’hésitent plus réserver une retraite de quelques jours pour réviser leurs examens. Et bien sur, pendant les grandes vacances, moment de déconnexion et de ressourcement par excellence.

Mais qu’en pensent des monastères qui reçoivent les retraitants ? Comment ont ils perçu la démarche de Ritrit ? Et d’ailleurs, qui sont ils ?

« Les communautés sont assez mal à l’aise avec le digital. Il a fallu faire de la pédagogie pour qu’elles s’approprient l’outil internet »
Augustin Marbacher, directeur de Ritrit

Une mise en relation utile et oecuménique pour les monastères

Abbaye du Mont Saint Michel. Simplicite et silence d’un repas avec les moines photo annuaire Ritrit

Mais celles qui ont franchi le pas admettent gagner du temps, bénéficier de ressources supplémentaires et surtout elles saluent l’ouverture à une population différente de leurs retraitants habituels, plus jeune, et plus œcuménique.

C’est aussi ce que confesse une carmélite, quand elle évoque un bilan très positif de ces derniers mois pour sa communauté. « Nous avons été très contentes de voir que Ritrit nous a amené majoritairement des jeunes femmes de 20-30 ans, précise-t-elle, et qui, pour certaines, habitent près de chez nous, sans nous connaître. C’est très heureux. »

Il y a aussi une vraie diversité, avec en particulier des personnes d’autres confessions. Cet été c’était des musulmans et là, un certain nombre d’évangéliques »

Tous types de communautés, au sens propre et figuré

Abbaye ND de Wisques photo annuaire Ritrit

Trappistes, bénédictins ou bénédictines, jésuites, carmélites, la plateforme propose tous types de communautés. Des monastères rythmés par le silence, le repos, la lecture, la prière. D’autres plus centrés sur le travail d’extérieur. Il y a des lieux réservés aux hommes, aux femmes, d’autres qui sont mixtes. Certains sites sont en pleine campagne, d’autres au contraire en plein centre ville.

Une carte de France interactive et un classement par typologie (âge, dates, durée, localisation…) permettent de choisir facilement parmi la grosse centaine de monastères proposés.

Une approche internationale

Aujourd’hui, la majorité des sites se situent en France, mais Ritrit propose également quelques lieux en Belgique, en Italie et même au Bénin ou à Madagascar, sans envisager pour le moment, de traduction du site internet.

« Mais nous ne sommes pas une agence de voyage »

Un temps de retraite spirituelle chez les chanoines de Abbaye de Lagrasse, en Occitanie photo annuaire Ritrit

« On ne veut pas griller les étapes! » confirme Augustin Marbacher. D’autant que le modèle économique reste uniquement associatif. Et le soutien pérenne du Collège des Bernardins n’est pas suffisant pour assurer la pérennité de l’association. Alors, elle sollicite régulièrement les communautés religieuses inscrites sur la plateforme.

Ritrit ne réclame aucune adhésion. Chacun donne selon ses moyens. Idem pour les retraitants qui sont sollicités avant et après leur séjour, sur le modèle d’Hello Asso.

La retraite spirituelle fait son chemin !

Abbaye St Pierre de Solesmes spirituelle sarthe photo annuaire Ritrit

Qu’il s’agisse de faire une pause dans sa vie professionnelle, de s’interroger sur sa vie personnelle, découvrir des communautés religieuses ou simplement échapper, pendant quelques jours, à l’agitation du quotidien… la retraite spirituelle trouve son public.
Si cette parenthèse au contact d’une immense humanité, vous tentent, faites un tour sur les articles du blog Ritrit.

Auteur de l'article

Sylvie Arzelier

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