Culture
Le carnet de lecture de Marc Kowalczyk, compositeur
Auteur : Olivier Olgan
Article publié le 7 mars 2023
Regardez bien cette affiche, elle contient un des quatre codes musicaux, d’une partition qui réenchantera votre quotidien ! Ce n’est pas tous les jours qu’un compositeur appelle par voie de publicité – Colonne Morris et Métro – du 20 au 27 mars 23 à s’approprier 4 des 54 « cellules » pour participer à la création via le QRCode d’Anatoll. S’il coche toutes les cases du musicien contemporain, Marc Kowalczyk s’en distingue par le refus des chapelles, le croisement gourmant des musiques savantes et légères et la démocratisation culturelle par la pratique collective. Ce trublion rayonnant qui n’a pas peur de bousculer les codes vous invite le 9 mai à la Salle Gaveau puis à la tournée de la création mondiale de cette œuvre participative.
Ecrire de la musique à toujours été une évidence.
Il est plus important d’être reconnu par son talent, que par son réseau d’institutions.
Uniquement par la musique, en plaisant par la création de nouveaux systèmes.
Il n’y a que par cette sincérité que l’on peut plaire aux interprètes, et au public.
Marc Kowalczyk
Un compositeur qui s’affiche
Le compositeur aux 16 cd évite volontairement le CNSM pour se lancer, préférant être programmé, commandé et joué par des festivals (Aujourd’hui Musique à Perpignan, Musique à Voix à Evreux, ….) qui lui font confiance : « De fil en aiguille, la reconnaissance s’installe. Avec un catalogue de beaucoup d’œuvres et de nombreuses formations. Mon parcours est atypique. »
« Sans compte à rendre ni chapelle »
Très tôt, Marc Kowalczyk s’est tenu à l’écart – au plus exactement à équidistance – des chapelles, pouvant aussi bien faire préfacer le livre dédié à son professeur Roger Tessier par Marcel Landowski que de répondre à des commandes de l’ensemble 2E2M dirigé par Alain Louvier : « N’appartenant à aucune esthétique personne ne pouvait avoir d’emprise ni sur moi, ni sur mon esthétique. J’étais libre. »
Esthétiquement, c’est très intéressant parce que cela permet à ce trublion d’effacer les frontières entre les musiques, pour mieux les réunir.
La participation du public, une révolution dans la musique contemporaine
D’autant qu’il la présente avec une modestie communicative : « De formation classique en conservatoire de musique, mes goûts musicaux sont naturellement orientés vers la musique savante. Féru de musique contemporaine (la musique symphonique écrite par les compositeurs vivants) je m’intéresse également à la musique légère (ou populaire) de notre époque.
Mais pour qu’une musique me plaise pleinement, il faut qu’elle remplisse deux conditions : être agréable à mes oreilles ou me procurer de nouvelles sensations, être structurée et avoir des points intellectuels à développer. À mon avis, il y a peu de compositeurs qui réunissent ces deux critères. Le premier que j’affectionne tout particulièrement est Jean-Sébastien Bach (d’où mon hommage dans ma seconde œuvre de 2023 « Rêveries baroques »). Viennent ensuite Ludwig van Beethoven, Robert Schumann jusqu’à John Cage entre autres. »
Oui c’est très éclectique
mais ce large spectre me permet de prendre le plaisir selon le moment choisi pour l’écoute.
Marc Kowalczyk
Créer de nouvelles choses tout en étant agréable et structurée
Crânement, l’approche est à tous points de vue inédite – la diffusion de la partition via une campagne d’affiches publicitaires importante – Colonne Morris et Métro- du 20 au 27 mars 23 et QRCode. Avec son appel aux interprètes pour intégrer la création, avec Anatoll, Marc Kowalczyk lance une passionnante dynamique participative : s’approprier 4 des 54 cellules qui définisse sa structure pour rendre accessible la musique à tous, musicien ou non.
Mon œuvre Anatoll réunit je pense ces deux conditions, agréable et structurée :
- elle repose sur 4 accords de musique de variétés (sorte d’anatole trafiqué) et son rendu est forcément consonant,
- sa forme est totalement inédite puisque j’ai réalisé un tableau plaçant judicieusement ses 54 cellules répétées chacune 5 fois, c’est donc une structure de musique contemporaine.
C’est la première fois dans l’histoire de la musique qu’un compositeur ose mélanger la musique de variétés et la musique savante.
Et aussi c’est la première fois dans l’histoire de la musique qu’un compositeur fait participer à grande échelle toute une capitale à son œuvre.
Ouvrir la porte à tous
Rendez-vous aux concerts de création à partir du 9 mai, d’ici là ne rater pas les affiches d’Anatoll, faites-vous plaisir en ralliant les interprètes de cette première mondiale !
#Olivier Olgan
Le carnet de lecture de Marc Kowalczyk, compositeur
Concernant la musique légère ou de variété, je rafole des comédies musicales, qu’elles soient françaises ou américaines. J’ai peu d’accroche pour le jazz, mais c’est certainement par méconnaissance.
Quant à la lecture, j’aimerais bien, mais le temps ne me le permet pas. Je n’ai pas de télévision mais j’aime aller au cinéma. Mon péché mignon sont les films d’horreur-épouvante, seul genre qui me procure justement des sensations nouvelles parfois extrêmes.
Je précise enfin que j’exècre la violence tant physique que morale ou psychologique.
Prélude en do mineur, de Jean-Sébastien Bach
Ce Prélude de Jean-Sébastien Bach est une référence absolue dans le répertoire pianistique. Il démontre également toute la joie de vivre et la vivacité intellectuelle du compositeur. Je m’en suis inspiré pour mon œuvre « Rêveries baroques ».
Le sacre du printemps, de Igor Stravinski
Cette œuvre révolutionne la musique par sa nouvelle approche de la mélodie, des rythmes, de l’orchestration et de la forme musicale. Stravinski explore les richesses encore non exploitées et nous entraîne dans un monde résolument nouveau.
Bachianas Brasileiras n°5, de Villa-Lobos
Cette œuvre magiquement poétique arrive à associer la musique baroque (clin d’oeil à Bach) et la musique brésilienne (world music). Ce mélange des cultures représente pour moi l’avenir de notre civilisation, le métissage des genres humains et culturels. Enfin, le passage où la chanteuse chante bouche fermée est un hymne à la liberté d’expression, même bâillonnée, la musique arrive toujours à se faire entendre.
4’33 », de John Cage
Véritable provocation au départ, mais réel concept intellectuel finalement. Dans toute musique, les gens et les bruits environnants constituent eux-mêmes un brouhaha, une sorte de musique d’agrégats sonores de diverses sources. Là le compositeur leur laisse pleinement leur place, le silence devient musique !
Les Demoiselles de Rochefort, musique de Michel Legrand
Le genre de la comédie musicale nous emporte par son aspect éclectique et spectaculaire. Comme dans la tradition des opéras, les voix remplissent l’objectif de divertir un large public conquis à l’histoire.
28 jours plus tard, film de Danny Boyle, musique de John Murphy
Cette musique facile d’accès est envoûtante par sa construction cellulaire et progressive. Comme le râga d’Inde, on entre en transe comme hypnotisé par ces ondes musicales intenses.


Pour suivre Marc Kowalczyk
le site de Marc Kowalczyk
Rêveries baroques (partition aux éditions L’octanphare)
- Samedi 11 mars, Foyer des institutions européennes (Luxembourg), concours « Artistes en Herbe » avec Han-Lin Yun (piano)
- Mercredi 22 mars (18h00), Centre culturel de Bielsko Biala (Pologne), avec Grzegorz Niemzcuk (piano)
- Vendredi 24 mars (20h30), Théâtre Le Quarto, Unieux (France), Festival Georges Cziffra, avec Véra Tsybakov (piano)
- Samedi 6 mai (20h30), Théâtre de la bergerie, Survilliers, avec Amaury Eidelwein (piano)
- Samedi 27 mai (20h30), Salle La grange, Plailly (France), avec Amaury Eidelwein (piano)
Retrouver les codes d’Anatoll
Tournée 2023 de la création d’ANATOLL
- Du lundi 20 mars au dimanche 26 mars – Campagne publicitaire (métro et RER).
- Du mardi 21 mars au lundi 27 mars – Campagne publicitaire (Colonnes Morris).
- Mardi 9 mai (20h00) – Salle Gaveau (Paris). Création mondiale par l’Orchestre Lamoureux, sous la direction d’Adrien Perruchon, avec Arnaud Kientz, directeur de la coordination musicale et les éditions L’octanphare,
- Samedi 20 mai (20h00) – Cirque d’hiver (Paris), par l’Orchestre Petites Mains Symphoniques, sous la direction d’Eric du Faÿ, avec Arnaud Kientz,
- Jeudi 15 juin (20h30) – Théâtre du Ranelagh (Paris), par l’ensemble vocal féminin Les Essenti’elles, sous la direction de Sabine Revault d’Allonnes, avec Arnaud Kientz.
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