Musique : 35e Festival de Saint-Michel en Thiérache, 100% Baroque
Programme : www.festival-saint-michel.fr
Réservations : festival.saintmichel@laposte.net – Tél.: 03 23 58 23 74
Le premier Festival de musique ancienne et baroque a reprendre et aussi le plus ancien. Pour sa 35e édition, il a mis les bouchées doubles quelques soient les contraintes. Dans la merveilleuse nef de l’abbaye de Saint-Michel en Thiérache dominée par le vénérable orgue historique de 1714, Les plus prestigieux ensembles en solistes sont au rendez-vous. Son directeur artistique, Jean-Michel Verneiges (carnet de lecture) présente cette édition conçue comme une véritable synthèse et aiguillon d’un mouvement esthétique en continuelle effervescence. Associant pionniers, disciples et nouveaux conquérants.
Trois questions à Jean-Michel Verneiges, Directeur artistique du Festival de Saint-Michel en Thiérache
Après l’annulation de l’ édition 2020 en raison de la crise sanitaire, comment l’édition 2021 réussit-elle à rebondir ?
Nous avons souhaité que cette édition soit artistiquement la plus accomplie possible, malgré les incertitudes qui ont longtemps pesé sur son existence et sur les contraintes d’organisation qui vont encore la marquer, comme les restrictions de jauge. Elle ne sera donc pas en demi-teinte mais au contraire je crois particulièrement brillante, avec certaines productions originales comme celles de Julien Chauvin, mais aussi de La Risonanza ou des Arts florissants pour le 400e anniversaire de La Fontaine, qui est natif de ce département à Château-Thierry.
D’années en années, la programmation reflète-t-elle une évolution de l’interprétation de la musique ancienne et baroque ?
Il y a en effet tout une trajectoire, depuis les débuts du festival il y a trois décennies jusqu’aux périodes plus récentes. Les premières années n’étaient déjà plus celles des précurseurs, mais il y avait encore beaucoup de recherche en termes de technique et de style et peut-être davantage de diversité précisément en raison de ces explorations. On a peut-être aujourd’hui un peu perdu en singularité ce qui a été gagné qualitativement avec l’essor d’un niveau vocal et instrumental exceptionnel. Il y a peut-être eu une sorte de « normalisation » de l’approche du répertoire, sans que ce soit préjudiciable à l’affirmation de visions artistiques personnelles.
Les grands « anciens » (William Christie, Vincent Dumestre, …) côtoient une nouvelle génération (François Lazarevitch, Etienne Meyer, Thomas Van Essen, Julien Chauvin,… ) constatez-vous une relève pour les éditions à venir ?
C’est justement toute cette évolution qui rend aujourd’hui concrète la relève des interprètes. La place désormais institutionnelle de la musique ancienne dans tous les secteurs de la formation produit maintenant régulièrement des talents qui s’affirment dans le sillage de leurs aînés. On ne compte plus les solistes et les jeunes ensembles constitués exceptionnels, qui ne sont qu’au seuil de leur carrière. Ici à Saint-Michel où il a déjà enregistré, l’exemple de Justin Taylor est l’un des plus brillants et il a beaucoup de collègues !