Culture
Petit carnet de lecture par temps de covid-19 : Belinda Cannone
Auteur : Olivier Olgan
Article publié le 5 juin 2020
Essayiste et romancière, l’auteur de « L’Adieu à Stefan Zweig » et de « S’émerveiller » est aussi une grande lectrice, qui a profité du confinement pour lire.
A la demande de Singulars, Belinda Cannone confie les lectures de Covid qu’elle recommande : des classiques Giono, Ramuz, Balzac, Garnett, Webb, mais aussi des nouveautés ; Nathalie Azoulai et Ruth Zylberman.
D’abord des textes sur la maladie (forcément).
Sans doute parce que le virus nous ramène à notre nature animale, ainsi qu’à nos rapports avec les animaux (ceux dont nous réduisons tant l’espace vital que devenus trop proches ils nous transmettent leurs maladies), j’ai relu deux histoires d’humanimalité (si vous permettez).
Un Homme au zoo (1924), de David Garnett. Un jeune homme et sa fiancée, très orgueilleux, ne cessent de se quereller. Comme elle lui cherche constamment noise, il prend une folle décision : aller se faire confiner (comme on dirait aujourd’hui) dans… une cage du zoo, entre deux grand singes, réduit au simple statut d’homo sapiens minimal. Le court roman raconte cet enfermement, et la torture des amoureux qui tournent en rond, notamment dans leur tête.
J’ai aussi relu La Renarde (1917), de Mary Webb, très beau roman anglais qui peint une jeune femme libre et sauvage, aimée de deux hommes que tout oppose, et qui finira – ah non, ne pas divulgâcher la fin. Il y a une grande profondeur dans la vision de l’humain et de la nature de Mary Webb.
Enfin j’ai lu avec un extrême plaisir Juvenia (Stock, 2020) de Nathalie Azoulai qui est paru au début du confinement. Roman érotique, plein d’humour, d’imagination, de hauteur de vue et de crudité juste (jamais vulgaire), émerveillant par la liberté folle qui en émane. Dans une république imaginaire, on interdit aux hommes d’avoir des relations avec les femmes de vingt ans plus jeunes… Aïe !
Et en ce moment ?


Quelques repères bibliographiques
Nathalie Azoulai, Juvenia, Stock, 2020
Ruth Zylberman, 209, rue Saint-Maur Paris Xe, Le Seuil/Arte, 2019
Nathalie Azoulai, Juvenia, Stock, 2020
Ruth Zylberman, 209, rue Saint-Maur Paris Xe, Le Seuil/Arte, 2019
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