Quatre expositions qui débordent des cadres et des disciplines
Le théâtre des émotions
jusqu’au 21 août, musée Marmottan Monet
Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h 2 rue luis Boilly, Paris 16e
Catalogue Coédition musée Marmottan Monet / Éditions Hazan, 224 pages, 35 €
« Les émotions baignent dans une culture, elles suivent des habitudes, des mœurs, elles épousent leurs dynamiques, comme leurs transformations ». L’historien Georges Vigarello, déjà auteur d’une Histoire des émotions, présente une exposition manifeste “Le Théâtre des émotions” . Une sélection didactique d’une centaine d’œuvres du Moyen Âge au XXe siècle illustre les étapes clés de la construction de la représentations des affects. Ne plus représenter l’affect, mais le provoquer. Ne plus donner à voir mais à ressentir…
Le vent, cela qui ne peut être peint
jusqu’au 2 octobre, Musée d’art moderne André-Malraux,
Tous les jours sauf lundi, de 11 heures à 18 heures, les samedis et les dimanches jusqu’à 19 heures? 2 boulevard Clémenceau, au Havre.
Catalogue : Editions Octopus, 256 p. 35 €
Si le vent ne cesse de fasciner scientifiques et artistes, « cette histoire de la sensibilité météorologique » si bien écrite par Alain Corbin (La Raphale et le zéphyr) n’avait pas fait l’objet d’une exposition aussi exhaustive au MuMa Le Havre. Dépassant les enjeux iconographiques des tempêtes, des arbres, ou du feuillage, tenter de le représenter reste toujours un paradoxe. « Cela qui ne peut être peint », sous-titre inspiré de Pline l’Ancien, tente de les englober toutes pour « un portrait du vent dans lequel celui-ci est tour à tour sujet social, objet d’étude scientifique et thème d’inspiration artistique. »
Jacqueline Salmon, Le point aveugle. Périzonium, études et variations
Jusqu’au 2 octobre 2022, Musée Réattu,
Ouvert du mardi au dimanche, 10h-18h jusqu’au 31 octobre. 10 rue du Grand Prieuré, 13200 Arles
Catalogue: commissariat : Andy Neyrotti, Coédition Musée Réattu, Silvana Editoriale, 304 p. 35 €
Fascinante recherche esthétique et spirituelle de la photographe, plasticienne et commissaire d’exposition (voir Le Vent, MUMA) Jacqueline Salmon a traqué de manière empirique et à l’aide de son appareil, ce « le point aveugle » (faisant référence à la tâche de Mariotte, le seul endroit de la rétine qui ne voit pas) de l’Histoire de l’Art : la représentation du périzonium, le drapé du linge « de pudeur » qui entoure les reins du Christ à la crucifixion.
Le songe d’Ulysse
au 16 octobre 2022, Fondation Carmignac,
Piste de la Courtade, 83400 Île de Porquerolles, Hyères
Catalogue, contributions de Francesco Stocchi, Achille BonitoOliva, Paula Burleigh et Mark Wigley sur la dimension mythologique du labyrinthe (éditions Dilectea)
Ulysse s’est-il échoué sur l’île de Porquerolles au cours de son retour vers Ithaque pour terrasser l’Alycastre, monstre envoyé par Poséidon, selon une légende bien établie dans l’Ile ? Foin des enjeux historiques, c’est en appelant aux mythologies d’une cinquantaine d’artistes ravivés par le commissaire Francesco Stocchi que la Fondation Carmignac a choisi d’y répondre jusqu’au 16 octobre 22, et de faire vivre au visiteur une expérience personnelle et autonome.
#Olivier Olgan