Variétés derniers Coups de cœur de 2021 : Orelsan - Parcels - Iliona

Vous tournez en rond dans vos playlists ou les concerts reportés ? Pour bien finir 2021 Singulars a des coups de cœur pour : le documentaire sur Orelsan, Montre jamais ça à personne, signé de son frère Clément Cotentin qui nous plonge dans l’intimité d’un artiste attachant,  Night/Day, le double album des Parcels capté en acoustique par Radio Nova, et Si tu m’aimes demain, le dernier single d’Iliona.

Montre jamais ça à personne, documentaire de Clément Cotentin et Orelsan (Amazon prime)

Impossible de ne pas avoir entendu parler du dernier album d’Orelsan, Civilisation, dont les ventes records ont confirmé le déferlement annoncé par le rappeur caennais. Son petit frère, Clément Cotentin, n’ayant jamais douté du succès de son aîné, a suivi son ascension et sa reconnaissance publique dès le premier album, Perdu D’Avance. La caméra vissée au poing, il a cumulé des heures de rush. Son documentaire Montre jamais ça à personne accessible sur Amazon Prime en 6 épisodes de 42 minutes découvre de l’intérieur sur l’alchimie créative de ce succès aussi puissant qu’inattendu : les personnalités de Skread, beatmaker et producteur, Ablaye, impresario improvisé et compagnon de la première heure, Gringe, la voix derrière les backs d’Orelsan en live, et le complice d’Orelson du duo Les Casseurs Flowters, sans oublier Olivier Poubelle, à la tête de son tourneur Astérios, et les responsable de la direction artistique du label 3e bureau chez Wagram.

De la fin des années 2000 jusque 2017, c’est une plongée fascinante dans l’incertitude et les affres de la vie d’artiste, ponctuée par les rencontres qui ont portées Orelsan de son salon à la scène de Bercy, L’occasion aussi de se replonger dans la discographie d’un artiste attachant et percutant et de celle de son fidèle acolyte Gringe, qui sortait en 2018 son projet plus personnel Enfant lune.

Night/Day, Parcels, acoustique dans l’émission Chambre Noire Radio Nova

Changement d’ambiance. Rendez-vous sur la côte Est de l’Australie, pays d’origine des Parcels, ce groupe de funk pop disco déjà évoqué pour le titre Free, teaser  du double album Night/ Days.
Fort de leurs succès de leur album éponyme en 2018, le quintet choisit le fin fond de la forêt Australienne pour s’isoler et écrire la suite de son histoire. Leur livraison 2021 joue de la dualité, entre le jour et la nuit, entre l’ombre et la lumière des caractères humains contrastes qui parcourent toutes les pistes de cette réussite sonore.
Autre innovation, pour l’indispensable tour de promo en radio et en presse qui accompagne la sortie, Les Parcels privilégient leurs titres en acoustique : trois guitares, un tambourin et un clavier forment un plateau pour montrer le talent musical hors norme du quintet, qui se transforme en claquement doigt en boys band de folk américaine. Les quatre voix s’entremêlent dans des harmonies douces et subliment le jeu de guitare complices de ces compères, qui semblent prendre autant de plaisir à transformer leurs titres qu’aux auditeurs de les écouter. Une oreille attentive vous permettra de repérer la reprise décalée de Dancing Queen d’Abba au milieu de la performance.

Si tu m’aimes demain, single d’Iliona

Une petite pilule de papiers peints à motifs orange ou jaune moutarde, de télés ovales et d’intérieur kitsch clôt cette pépite 2021 ; c’est aussi l’attirail des années 60 baignant le clip du dernier single d’Iliona, au titre sûrement inédit dans l’histoire de la musique tant il est original, Si tu m’aimes demain. C’est un premier aperçu composé et interprété par la chanteuse de son EP Tête brulée qui sort le 14 janvier 2021.

En coréalisation avec Pablo Padovani, Iliona brosse une vidéo aux allures de talk-show américaine, dans les couleurs pastel d’inserts posés sur une pellicule aux tons technicolor. Quelques passages graphiques rappellent les situations absurdes de la photographe Charlotte Abramow, et entrecoupent le comique de geste qui rappelle les meilleures heures de la Screwball Comedy (comédie loufoque à l’américaine). C’est aussi l’occasion de retrouver la pâte de Pablo Padovani, qui apporte son élégance dans le traitement souvent rapproché des visages, voire des yeux de l’interprète sous la lumière vive du tungsten.

#Simon Dubois