Mécaniques
XPeng G9 : la voiture pour les geeks qui se mérite
Passionnés de technos en tout genre, cette voiture électrique est pour vous. Après avoir passé quelques heures à maitriser un ‘operating system’ particulièrement sophistiqué, vous pourrez enfin profiter d’une voiture chinoise plutôt luxueuse.
Après le test approfondi de la XPeng G9, Robert Mauss confirme que ce modèle premium se révèle une très bonne routière dotée de plus d’une autonomie satisfaisante et d’un système de recharge rapide à la pointe de l’état de l’art.
Connaissez-vous He Xiaopeng ?

XPeng G9 Br testé par Robert Mauss pour Singular’s photo Robert Mauss
Non probablement, d’ailleurs comme le journaliste de Singular’s il y a quelques jours seulement. Alors sachez que le co-fondateur et actuel patron du constructeur chinois justifie d’une histoire digne de Steve Jobs, de David Packard et de toutes ces vedettes des technologies qui ont commencé « dans leur garage« . He Xiaopeng, informaticien de son état a commencé par se tailler une solide réputation en développant les plateformes informatiques indispensables à la croissance faramineuse d’Ali Baba, le géant chinois du commerce électronique. L’excellence de ce parcours a justifié l’implication matérielle et capitalistique dans le projet XPeng d’Ali Baba, du constructeur de smartphones Xiaomi et même du constructeur allemand Volkswagen.
Fondée en 2014, XPeng se pose seulement dix ans plus tard, comme le concurrent chinois de Tesla. Rien que ça. D’ailleurs, les lignes de ses modèles G6 et P7 rappellent celles des voitures californiennes.
La firme a commencé à diffuser ses modèles en France et en Europe fin 2024 avec le G9 que nous avons pu tester.
L’écran à tout faire
Au volant de ce gros SUV, on comprend d’emblée que l’informatique a présidé la création de la voiture.

Un gros SUV à vocation familiale photo Robert Mauss
Habituellement, les constructeurs adaptent l’informatique à la voiture. XPeng a opté pour la méthode inverse. Les ingénieurs ont d’abord développé Xmart OS, le logiciel de gestion de la voiture avant de plancher sur les lignes, la carrosserie et bien entendu la motorisation.
La plupart des instructions s’effectuent via le grand écran central. Le conducteur peut régler la ventilation et la climatisation, les aides à la conduite, la musique (radio ou Internet), la hauteur des suspensions (si) , le chauffage des sièges, le GPS etc. C’est toujours depuis cet écran que le conducteur choisira son mode de conduite, éco, confort ou sport. Il sélectionnera ou non le mode XPedal qui accentue le frein moteur (quasiment jusqu’à l’arrêt de la voiture) tout en améliorant la capacité régénérative de la batterie.
La plupart des réglages s’effectuent à l’arrêt.
C’est parfois un peu trop. Par exemple, on ne règle plus l’arrivée d’air en jouant avec les buses mais depuis l’écran. Même si le passage d’un menu à l’autre est fluide, il faudra quelques journées de pratique avant de bien maitriser un système informatique (OS) performant et complexe.
De plus cet OS est régulièrement mis à jour, afin d’ apporter des innovations ou améliorer les applications.
Ce G9 est un gros SUV destiné à un usage familial.
Il mesure 4,9 m de long , 1,93 m de large, 1,67 m de haut pour un empattement impressionnant de quasiment trois mètres. Le tout pèse 2,3 tonnes. Son apparence fait penser à un gros 4X4. La face avant est ornée d’un bandeau lumineux. Le hayon arrière également. Le tout s’éclaire à l’ouverture de la voiture qui fait saillir les poignées des quatre portes. La télécommande sert également à ouvrir la trappe de la recharge. L’ouverture du coffre est électrique. On peut régler la hauteur de soulèvement du hayon depuis … l’écran.
Soulignons enfin que la G9 est dotée de magnifiques jantes de 21 pouces.
Des matériaux d’excellente qualité

Un œil sur la circulation, un autre sur le GPS photo Robert Mauss
Les trois écrans de l’auto frappent les utilisateurs à l’ouverture des portières. L’ écran conducteur de 10,6’’ est derrière le volant (pas de conduite tête haute, dommage).
A sa droite , on trouve deux écrans au centre et face au passager de 15’’ chacun ! Le premier pour gérer les fonctions qui pilotent la voiture. Le second pour le divertissement avec accès aux de plateformes comme Youtube, Prime, Apple TV ou Spotify. . Nous avons essayé un modèle deux roues motrices, équipé d’un pack baptisé (à juste titre) Confort Premium.
Hormis quelques plastiques durs au niveau des portières et de la boite à gants, cette G9 respire la qualité. Les cuirs des sièges sont d’une excellente facture. Les feutrines qui tapissent une partie des portières et des aménagements sont aussi de bonne qualité. Nous avons également apprécié le toit panoramique qui filtre bien les rayons du soleil d’hiver.
Et puis XPeng n’a pas lésiné sur les accessoires.

Sur la route, les capteurs permettent de surveiller la circulation photo Robert Mauss
Les deux sièges avant sont dotés d’une mémoire indépendante qui enregistre les exigences des utilisateurs. Ils offrent un maintien latéral correct, et surtout disposent d’un système de chauffage, de ventilation dorsale et même de massage. Ils profitent d’un réglage électrique, tout comme les sièges arrière qui peuvent s’incliner, s’adapter en hauteur comme en profondeur aux désidératas des passagers. Ils sont en plus dotés de repose-jambes. Une rareté.
L’empattement généreux permet aux plus grands de voyager confortablement, et le plancher plat assure à un passager assis au milieu un voyage paisible.
Le volant à tout faire

Le volant ‘’à tout faire’’ de la G9 photo Robert Mauss
Le constructeur a résolu de manière astucieuse le problème posé par la multiplication des commandes au volant. D’abord en plaçant le levier de vitesses à droite du cerceau, comme le font Peugeot et Citroën. Et en utilisant un bon vieux commodo ‘’à la papa’’ pour les clignotants, les lumières (100°LED) et les essuie-glaces. La prise en main est instantanée.
Ensuite en plaçant sur la branche centrale du volant deux packs de trois commandes d’instruction dotés chacun d’une mollette de réglage entourée par deux flèches. Cette affaire n’est pas banale. Ces commandes permettent alternativement de trouver une radio et de régler le son, ou d’ajuster les rétroviseurs extérieurs (même si des commandes classiques sont placées sur la portière), ou encore d’adapter le volant en hauteur et en profondeur !
Une kyrielle de capteurs

L’un des 22 haut-parleurs du système audio photo Robert Mauss
Pour finir avec la partie techno, le G9 est équipé de 29 capteurs autour du véhicule Processeur Nvidia Drive Orin gère les fonctions de sécurité et de stationnement. Les caméras sont omniprésentes : on peut même obtenir une vue à 360° et une autre à la verticale !
XPeng a équipé le G9 de son système de conduite semi-autonome, baptisé XPilot 2.5 qui permet de doubler sur la route ou de se garer. Vous arrivez dans un parking. la voiture repère les places libres ; le conducteur en sélectionne une et la voiture effectue la manœuvre automatiquement sans intervention humaine.
Histoire de continuer à impressionner son monde, quand les portières du G9 sont ouvertes, les vitres avant descendent légèrement.
Les portes sont dotées d’une fermeture automatique : autrement dit le système de gestion de l’auto supplée de lui-même les conducteurs négligents pour garantir la sécurité de la voiture. L’auto dispose de quatre ports USB et de trois prises12 volts.
Pour conclure sur l’équipement, cette voiture est un véritable auditorium : le système intègre 22 haut-parleurs pour une puissance totale de 2150 watts, plus deux autres boomers pour transformer l’auto en sono lorsque l’envie de danser devient irrésistible.
Des motorisations électriques performantes.
Le G9 profite d’une structure de 800 V qui permet une recharge allant jusqu’à 300 kW soit 100 kilomètres d’autonomie supplémentaire en cinq minutes. La recharge de 10 à 80% prend une vingtaine de minutes. L’autonomie officielle selon les normes WLTP s’élève à 570 kilomètres.
Bien sur tout dépend de l’usage du conducteur. Une heure à 130km/h sur autoroute divise ces chiffres par deux. Mais en ville, l’auto se révèle particulièrement sobre surtout en fonction de son gabarit.
Les qualités du modèle à deux roues motrices.

Trois écrans, dont deux de 15’’ sont nécessaires piloter la voiture photo Robert Mauss
La tenue de route est sans reproche sauf une légère tendance à sous-virer à l’attaque des ronds-points. La direction est d’autant plus précise que le conducteur peut choisir le degré de dureté du volant. Précis, le système de suspension pneumatique absorbe les imperfections de la chaussée sans broncher malgré les gros pneus. L’insonorisation est réussie.
En ville, ce G9 est pénalisé par sa taille. Heureusement, la batterie de capteurs et de caméras permettent de surveiller attentivement la circulation. A noter que la vitesse est bridée à 200 km/h et selon le constructeur peut passer de 0 à 100 km/h en 6,4 secondes.
La version quatre roues motrices peut réaliser cette accélération en 3,9 secondes !
Mais surtout, la XPeng 9 répond très bien à la mission qui lui est assignée : permettre à une famille de voyager confortablement, en profitant d’un maximum de sécurité.
Depuis six mois, XPeng s’emploie à construire l’indispensable réseau de distribution. « Nous allons accélérer par rapport aux 30 pays et régions où nous étions présents en 2024 » avait indiqué He Xiaopeng, le P-dg de XPeng.
En France, le constructeur profite de 35 points de vente avec comme objectif de porter ce nombre à 70 d’ici à la fin de l’année.
Auteur de l'article

Informations pratiques sur la XPeng
le site français de la XPeng
Prix : 60 000€, 64 000€ (G9 modèle essayé) et 74 000€ (selon la puissance et l’équipement +)
Motorisation :
- Batterie 78,4 ou 98 KW
- Autonomie : 520 kilomètres WLTP
- Plateforme 800 Volts
- Borne charge 300 kW
- Chargement 10 à 80% en 20 minutes
- Puissance maximale 313 chevaux
- Transmission Propulsion
Principaux éléments de confort :
- Eclairage LED
- Application téléphone
- Réglage dans le coffre pour rabattre les sièges arrière
- Accoudoir central large avec porte gobelets
- Prises USB
- Sièges ventilés et massant
- Accoudoir avant réfrigéré
Principaux équipements
- Caméras 360°
- Modes de conduite par l’écran
- XPedal régénératif
- direction pas trop directe
- Pas une sportive mais on peut accélérer
- Le confort supérieur au dynamisme
- Freinage bien mordant pour une voiture de 2,35 tonnes
- Volant à tout faire : radio, limiteur de vitesse, réglage du volant…
Vitesse maximale : 200 km/h
Accélération : 0 à 100 km/h en 3,9 à 6,4 s
Dimensions :
- Poids : 2 210 kg
- Longueur : 4, 90 m
- Largeur : 1, 93 m
- Hauteur :1,67 m
- Empattement : 3 m
Coffre avant (frunk) : 71 dm31 – Arrière : 660 dm31 ou 1 576 dm31 banquettes rabattues
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