Mécaniques

24 heures du Mans : Singular’s au cœur et en direct d’une course mythique

Auteur : Victoire de Faultrier-Travers & Pierre d’Ornano
Article publié le 15 juin 2019 à 21 h 16 min – Mis à jour le 17 juin 2019 à 9 h 55 min

Ce samedi 15 juin, à 15 heures, 61 équipes se sont présentées pour s’affronter, durant 24 heures, sur le circuit du Mans. Un circuit de 13,626 km où chaque course est une aventure qui entretient le mythe du Mans. Retour sur la plus célèbre course automobile d’endurance, pour le départ de la 87ème édition. Singular’s vous emmène au cœur de l’événement, de la Parade des Pilotes du vendredi qui précède la course, au prochain film ‘Le Mans 66’. A suivre ensuite en direct, dimanche : arrivée à 15h00.

Les coureurs alignés sur la ‘pitlane’ des 24 heures du Mans, 87e édition, face à la foule des tribunes.
Les coureurs alignés sur la ‘pitlane’ des 24 heures du Mans, 87e édition, face à la foule des tribunes. Photo © Pierre d’Ornano

Un peu d’histoire et de légendes

Lorsque Georges Durand, secrétaire général de l’Automobile Club de l’Ouest, Charles Faroux, journaliste au journal l’Auto et Émile Coquille, administrateur de Rudge-Whitworth se rencontrent à Paris, au salon de l’auto en octobre 1922, et décident d’organiser une course automobile de 24 heures, ils ne pouvaient certainement pas imaginer qu’ils écrivaient l’histoire de courses mythiques. Le 1er Grand Prix d’Endurance est organisé les 26 et 27 mai 1923. Il réunira 17 constructeurs automobiles, dont 15 français. 33 engagés prendront le départ de cette édition qui vit la victoire du doublé Chenard & Walcker.

Les 24 Heures du Mans sont, désormais avec les 500 Miles d’Indianapolis (lancées en 1911) et le Grand Prix de Monaco (1929), une des trois plus prestigieuses courses automobiles au monde. Et son succès populaire ne se dément pas, plus de 250 000 aficionados garnissent chaque année les allées et les gradins du circuit sarthois.

La Ferrari 166MM, troisième voiture conçue par la Scuderia, victorieuse en 1949 dans la course des ‘Mille Miglia’. Elle fut victorieuse également cette même année au Mans et à Spa dans la catégorie des 1 501 à 2000 cm2 et à l’indice de performance. Avec la 166MM Ferrari marque sa 1ère participation au Mans en enregistrant sa 1ère victoire. Ici, à la parade des pilotes

La Ferrari 166MM, troisième voiture conçue par la Scuderia, victorieuse en 1949 dans la course des ‘Mille Miglia’. Elle fut victorieuse également cette même année au Mans et à Spa dans la catégorie des 1 501 à 2000 cm2 et à l’indice de performance. Avec la 166MM Ferrari marque sa 1ère participation au Mans en enregistrant sa 1ère victoire. Ici, à la parade des pilotes. Photo © Pierre d’Ornano

Des voitures désormais mythiques

Le Mans c’est des marques automobiles qui contribuent à la légende de la course, telle Porsche et son modèle 911 – alias 996 (numéro du type) depuis 1999 pour la différencier du modèle équipé d’un moteur à refroidissement par air-, voiture qui depuis ses 1ers tours de roue sur le circuit, en 1966, a le plus de fois participé à l’épreuve et affiche à ce jour 48 victoires de catégories, plus des victoires de classe et 2 victoires au général. Sans oublier Ferrari qui, inscrite dans la catégorie GT créée en 1959, trustera pendant 9 années, jusqu’en 1967, la tête du classement avec 8 victoires presque consécutivement (en 1964 une Cobra se hissera au sommet du podium). Au total, en 43 participations, avec 238 voitures au départ, la marque au cheval cabré a inscrit 20 victoires de catégories. Citons aussi comme autres monstres sacrés des 24 heures, en GT, la Chevrolet Corvette (10 victoires de catégories en 35 participations), Aston Martin (4 victoires de catégories en 21 participations) ou encore Ford (2 victoires de catégories en 10 participations)
Une course mythique donc, avec ses drames comme le terrible accident du 11 juin 1955 qui fit 82 morts, dont le pilote Pierre Levegh, et 120 blessés. Une course qu’il faut avoir vécue au moins comme spectateur, une fois dans sa vie, et dont le souvenir marque à tout jamais.

Les mécaniciens de Toyota catégorie LMP1

Les mécaniciens de Toyota catégorie LMP1. Photo © Pierre d’Ornano

Une aventure humaine et de l’audace technique

Ce laboratoire pour l’industrie automobile fut le centre de nombreuses innovations testées et mises au point. Dès 1929 la suralimentation apparaît sur le circuit. En 1932 la ligne droite des Hunaudières devient, par décret, « laboratoire national » des Ponts et chaussées. L’année suivante on testera la ligne médiane des routes. Le frein à disque, le pneu à carcasse radiale ou encore les ampoule LEDs pour les phares seront essayés lors des courses. Cette année, la première voiture de course propulsée à hydrogène prendra le départ. Un prototype, qui n’émettra aucune particule de CO2 (seulement de la vapeur d’eau), développé par l’écurie H24 Racing. Cette LMPH2G (c’est son nom), délivre une puissance de 480 kW, l’équivalent de 653 chevaux et est équipée de 4 moteurs électriques, répartis sur les roues arrière. Vitesse de pointe : 300 km/h, avec un 0 à 100 atteint en 3,4 secondes. Une catégorie dédiée aux voitures hydrogène devrait voir le jour, au mans, en 2024.

L’équipe AF Corse (Ferrari 488 GTE EVO) pilotée par Davide Rigon, Sam Bird et Miguel Molina dans la catégorie LM GTE Pro

L’équipe AF Corse (Ferrari 488 GTE EVO) pilotée par Davide Rigon, Sam Bird et Miguel Molina dans la catégorie LM GTE Pro Photo © Pierre d’Ornano

La parade des pilotes

Mais le Mans c’est aussi une atmosphère, une ambiance particulière. Bien sûr les écuries y viennent pour gagner, mais sur 24 heures de course il y a tant d’imprévus qui peuvent se passer ! Alors les pilotes viennent certainement aussi au Mans pour le ‘off’ de la course et notamment la parade, véritable fête, qui fait se déplacer les habitants de la région avides de voir en chair en en os leurs héros, souvent d’ailleurs les fils d’anciens pilotes. Ils défilent dans la ville, depuis la place des Jacobins, à l’arrières de voitures de légende ou de collection, entre fanfares et confettis.

Pierre Fillon (à gauche), président depuis 2012 de l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans et Stéphane Le Foll, Maire du Mans, au lancement de la Parade des Pilotes, le vendredi 14 juin 2019, place des Jacobins.

Pierre Fillon (à gauche), président depuis 2012 de l’Automobile Club de l’Ouest, organisateur des 24 Heures du Mans et Stéphane Le Foll, Maire du Mans, au lancement de la Parade des Pilotes, le vendredi 14 juin 2019, place des Jacobins. Photo © Pierre d’Ornano

Le champion automobile Jacques Lafitte (à gauche), vainqueur entre 1974 et 1986 de six Grands prix de Formule 1 sur 176 disputés

Le champion automobile Jacques Lafitte (à gauche), vainqueur entre 1974 et 1986 de six Grands prix de Formule 1 sur 176 disputés. Photo © Pierre d’Ornano

Les lieux clés de la course

En temps que média, l’équipe de journalistes de Singular’s a tout simplement investi le centre de presse. Les larges baies vitrées et les écrans nous permettent de suivre la course. Puis nous sommes descendus au coeur, dans les paddocks, au plus près des équipes et des pilotes. Mais, pour le départ, nous nous sommes installés dans les gradins. De là-haut, nous avons suivi le lancement des 24 Heures, fait cette année par la Princesse Charlène de Monaco juste après le chant de la Marseillaise. La patrouille de France a, comme chaque année, coloré de bleu blanc rouge le ciel au-dessus du circuit. Et c’est parti, la 87ème édition, au total, 61 voitures étaient au rendez-vous.

Rendez-vous sur la ‘pitlane’ une heure avant le départ avec les pilotes et leurs voitures, ici la Kessel Racing (LM GTE Am) et Aston Martin (LM GTE Pro)

Rendez-vous sur la ‘pitlane’ une heure avant le départ avec les pilotes et leurs voitures, ici la Kessel Racing (LM GTE Am) et Aston Martin (LM GTE Pro). Photo © Victoire de Faultrier-Travers

La pole position et les 6 premières heures de la course

En pole position on a retrouvé en LMP1 la Toyota Hybride numéro 7 (pilotée par Mike Conway, Kamui Kobayashi et Jose Maria Lopez – actuellement en tête du classement). En LMP2 Oreca TDS Racing lance les hostilités avec la n°28 (François Perrodo, Matthieu Vaxivière et Loïc Duval). Pour la catégorie LM GTE Pro, Aston Martin numéro 95 (Nicki Thiim, Marco Sorensen et Daren Turner) s’est imposée. Enfin en LM GTE Am, c’est au tour de Porsche d’ouvrir le bal avec la 911 RSR de l’équipe Dempsey-Proton Racing n°88 (pilotée par Satoshi Hoshino, Giorgio Roda et Matteo Cairoli). Mais à 18 heures de la fin de la course, rien n’est décidé. Il est connu qu’au Mans, la grille d’arrivée se modifie jusqu’à la dernière seconde, pour le plus grand plaisir des fans d’adrénaline. Depuis le départ (à 15h) le temps était voilé, et la pluie s’est même invitée quelques minutes avant de laisser la place à un soleil bas.

Drapeaux, pilotes, et voitures s’alignent sur la ‘pitlane’ quelques minutes avant le départ.

Drapeaux, pilotes, et voitures s’alignent sur la ‘pitlane’ quelques minutes avant le départ. Photo © Victoire de Faultrier-Travers

BMW en scène au musée des 24 heures

Cette édition, l’exposition du musée des 24H a pour thème « BMW l’art et la victoire ». Mais il n’y a pas que des bolides allemands, si vous êtes passionné de voitures rétro, vous serez comblé par les Bentley, Porsche, Toyota, Nissan ou encore Renault du siècle dernier.

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Le Mans et le septième art

Les 24 heures du Mans ont, bien sûr, inspiré le septième art. En 1971 Lee H. Katzin réalise ‘Le Mans’, distribué par National General Pictures avec Steve Mc Queen. L’acteur américain prendra très au sérieux le tournage de ce film. Pour le préparer il participe au 12 heures de Sebring, en Floride. Il terminera à la 2è place de la course. Steve Mc Queen avait souhaité courir les 24 heures du Mans avec Jackie Stewart, souhait que les compagnies d’assurance lui refusèrent. La plus grande partie du film a été tourné pendant l’édition 1970 des 24 heures. A voir, ou revoir absolument…

2019 : ‘Le Mans 66’ l’affrontement Ford / Ferrari

Cette année, James Mangolde réalise ‘Le Mans 66’, avec Matt Damon, Christian Bale, Caitriona Balfe, Jon Bernthal et Noah Jupe. Le film, produit par la 20th Century Fox, Chernin Entertainment, sortira dans les salles françaises seulement le 13 novembre 2019. Il relate la rivalité, dans les années 60, entre Ford et Farrari. Le constructeur américain, dirigé par Henry Ford II, voulait pénétrer le marché automobile européen. La lutte arriva à son paroxysme lors du Mans 1966 alors que Ford avait missionné l’ingénieur américain Carroll Shelby et le pilote britannique Ken Miles pour créer une voiture (qui sera la MkII, dotée d’un V8 de 7 litres) destinée à détrôner, lors de cette 34e édition de la compétition, les Ferrari qui dominaient la course depuis le début de la décennie (la scuderia engagera trois 330 P3 avec des moteurs V12 de 4 litres).

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Les catégories dans la course

Qautre catégories de véhicules, avec des caractéristiques techniques propres, peuvent être alignées sur la ligne de départ…

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Les catégories dans la course

Qautre catégories de véhicules, avec des caractéristiques techniques propres, peuvent être alignées sur la ligne de départ : les LMP1 (Le Mans Prototypes 1), LMP2 (Le Mans Prototypes 2) et les LMGTE (Le Mans Grand Touring Endurance) scindées en 2 catégories LMGTE Pro et LMGTE Am.

Les LMP1 (Le Mans Prototypes 1) et LMP2 (Le Mans Prototypes 2)
Conçues pour les 24 Heures du Mans et pour les courses du Championnat du Monde d’Endurance (FIA WEC), les LMP1 et LMP2 n’ont pas de contraintes de production. Elles sont développées pour évoluer exclusivement sur des circuits. Leur carrosserie doit être fermée.
Huit LMP1 participent aux 24 Heures du Mans.

La catégorie LMP1 comprend :
– Les Le Mans Prototype 1 Hybrid (LMP1-H), dotées d’un système de récupération de l’énergie ERS (Energy Recovery System). Ces prototypes hybrides peuvent être mis en course par des écuries privées et des constructeurs. Cependant, en raison de la très haute technologie que requièrent les moteurs hybrides, seuls ces derniers alignent des véhicules. Après le départ d’’Audi et de Porsche, l’équipe Toyota reste seule en course avec cette technologie pour cette édition 2019.

– Les Le Mans Prototype 1 sans ERS, réservées aux écuries privées indépendantes d’un constructeur.
Le choix du moteur est libre, en revanche seuls les moteurs 4 temps Diesel (LM P1-H seulement) ou Essence à pistons alternatifs sont autorisés. La cylindrée est libre pour les LM P1-H mais limitée à 5 500 cm3 pour les LMP1. Il est interdit de replacer le moteur utilisé pour la course pendant la course.
Pour les 20 compétiteurs en 2019 de la catégorie LMP2, une nouvelle règlementation s’applique. Désormais, le prix de vente d’une voiture neuve complète (hors moteur unique et équipements électroniques) ne doit pas excéder 483 000 €.
L’organisation a sélectionné 4 constructeurs pour les châssis : Dallara (P217), Onroak Automotive (Ligier JS P217), Oreca (07) et Riley (MK30). Gibson est le fournisseur unique de moteurs. Seuls les trois premiers sont représentés cette année par les 20 compétiteurs de la catégorie LMP2 aux 24 Heures du Mans.
Parmi les autres critères il y a notamment un poids minimum à respecter de 875 kg pour LM P1 Hybrid (+ 3kg pour l’équipement caméra) et de 830 kg pour LM P1 (+ 3 kg pour l’équipement caméra).

Enfin, si la quantité de pneumatiques pour piste humide n’est pas réglementée en LMP1 et LMP2, les écuries peuvent avoir 28 pneus pour les essais libres et qualificatifs et ne peuvent pas utiliser plus de 48 pneus pour la course, 56 en LMP2. Au maximum trois spécifications de pneumatiques peuvent être déclarés à la FIA par les manufacturiers pour la saison, pour les LMP2, en piste sèche, une pour la pluie et une en pneus intermédiaires, pour piste séchante. Cela pour toutes les voitures inscrites en LMP2.

Les Le Mans Grand Touring Endurance (LMGTE) Pro et Am
Ce sont presque les automobiles de monsieur tout le monde, en fait des dérivés des modèles de série de constructeurs, commercialisés. Des routières à vocation sportive, à 2 ou 2 fois 2 places, dont la production doit, au minimum, être de 300 exemplaires en 24 mois. Les voitures et les moteurs sont donc différents.
Les LMGTE Pro (catégorie plutôt réservée aux professionnels), sont toutes engagées par des constructeurs (Aston Martin, Chevrolet Corvette, Porsche) ou par des écuries privées, soutenues par des constructeurs (BMW, Ford, Ferrari). Notons que BMW fait, cette année, son « come-back » via une écurie privée, MTEK, qui courra avec la BMW M8.

En LMGTE Am, destiné uniquement aux amateurs, faisant partie d’équipes privées, il faut que les voitures aient au moins un an (même si dans la réalité les matériels les plus récents autorisés sont employés par les écuries). Si en Pro la composition des équipages est libre, en Am « deux pilotes au moins doivent être considérés comme amateurs » précise le règlement. Il arrive cependant que les constructeurs complètent les équipes en fournissant un pilote usine, en troisième pilote.

Sans entrer dans les détails, il faut retenir que les voitures homologuées avant 2016 doivent peser au minimum environ 1245 kg, 1 200 kg pour celle après 2016.
Trois spécifications de pneumatiques peuvent être déclarées par les manufacturiers pour piste sèche par modèle de voiture engagé, avec des spécifications qui peuvent être différentes pour la catégorie LM GTE Pro et la catégorie LM GTE Am.
Pour la seule catégorie LM GTE Am il peuvent déclarer à la FIA une spécification pour la pluie et une spécification de pneus intermédiaires (piste séchante) par modèle de voiture engagée.
Il n’y a pas de réglementation pour pour les pneus se piste humide, en revanche la quantité de pneumatiques utilisés sur piste sèche est limitée à 32 pneus pour les essais libres et qualificatifs, ainsi que pour le warm-up, et à 60 pneus pour la course pour les deux catégories LM GTE Pro et LM GTE Am.

Pour aller plus loin dans la réglementation des catégories suivre ce lien –> https://www.lemans.org/fr/page/les-categories/1422

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