Auteur : Frédéric Martin, blog 5 Rue du
Article publié le 10 décembre 2024

(Artiste inspirant) Les choix de son blog 5, Rue du notent « des choses vues ou lues » et confirment que Frédéric Martin vit dans un monde atemporel, dans un continuum conjuguant simultanément tous les temps. Avec précision et empathie pour ses confrères et les écrivains, les coups de cœur du photographe existentialiste sont en sympathie loin des sentiers battus avec les romans de Sébastien Berlendis et Danièle Pétrès et les livres photos de Clara Chichin, Sabatine Leccia, Peter Oe et Guillaume Holzer.

Le Bruissement entre les murs, de Clara Chichin et Sabatine Leccia (éditions sun/sun)

Avec cet objet livre d’une grande beauté et d’une rare délicatesse, Clara Chichin et Sabatina Leccia en mêlant leurs arts (photographie, dessin, piquetage…) crée une œuvre hybride et multiple pleine de force. (…)
Les deux artistes en choisissant Les murs à Pêches et en intervenant sur l’image ouvrent un questionnement plus large. La métropole parisienne ne cesse de s’étendre et les îlots de verdure deviennent de plus en plus rares, surtout des parcelles comme celle à Montreuil.
En effet, l’extension urbaine n’a que faire de la biodiversité, de l’histoire : il faut construire, s’étendre, investir. Or, en s’appropriant ces murs, Clara et Sabatina lèvent le voile sur la dichotomie entre l’humain et le vivant. Lire plus
Présentation jusqu’au samedi 25 janvier 2025 à la Galerie XII – Paris

L’autre pays, de Sébastien Berlendis (Stock, 2014)

Le narrateur nous conte un voyage dans le nord et le centre de l’Italie qui se conclut à Rome. En même temps, il convoque des souvenirs amoureux, son histoire familiale et les migrations italiennes d’avant et après la Première Guerre.

Des phrases de Sébastien Berlendis, nous retiendrons d’abord la simplicité. (…) L’auteur vient de la photographie et de fait, son écriture emprunte à celle-ci : le détail est présent, les scènes naissent puis disparaissent comme au sein d’un ouvrage de Lartigue ou d’un Plossu amoureux (Almeria ou Rome). Il y a aussi quelque chose de cinématographique dans L’autre Pays. Lire plus

Transmission manuelle, pour dire une photographie de Jean-Luc Bertini, de Norbert Czarny (Les petites allées)

On ne dira jamais assez à quel point la proposition éditoriale de la collection Pour dire une photographie, dirigée par Serge Airoldi et publiée par les éditions Les petites allées (basées à Rochefort), a toujours quelque chose de rafraîchissant.
Rappelons le principe : un ou une auteur,e écrit à partir de la photographie d’un ou une photographe. Ensuite, le texte et l’image sont vendus ensemble, dans un petit fascicule à la couverture typographiée ; ils peuvent même être postés puisqu’une enveloppe est fournie avec l’objet-livre.

Dans ce nouvel opus intitulé Transmission Manuelle c’est Norbert Czarny, auteur multiple, qui dit l’image de Jean-Luc Bertini, photographe non moins multiple.(…) il semble raisonnable d’écrire que, comme à l’accoutumé, le texte est tout à la fois surprenant, mais aussi touchant et qu’il explore les détours de l’âme humaine.

Dire une photographie c’est aussi pousser le regardeur dans un au-delà de l’image.

(…) Lire plus

Preto Magazine, Thirteen

On aurait tort d’imaginer que la photographie doit vivre sa vie seule. Le nouveau numéro de la revue Preto Magazine, le Thirteen, propose à l’instar des précédents de mêler les travaux de plusieurs photographes pour, non pas faire une sorte de portfolio qui serait un fourre-tout de trois écritures certes similaires mais pas nécessairement en lien, mais plutôt créer de toute pièce une œuvre à partir des images de photographes divers.

Pour cette 13e mouture ce sont Mathieu Van Assche, Simon Vansteenwinckel et Peter Oey qui s’y collent. Plantes, alligators, masques de passants hurlants, tout y est. Oui mais quoi ?

Toujours est-il que nous parcourons cet inframonde, ces lieux et ces humains sans trop savoir, sans trop comprendre. Et c’est ce qui fait la magie de cette triple écriture. Chacun des photographes a son univers bien défini, ses marottes, ses habitudes. (…) Lire plus

L’homme au sanglier, de Danièle Pétrès (éditions L’Ourse Brune)

Une femme reçoit un étrange dossier de retraite contenant un ticket d’entrée pour un musée. Un tableau en particulier l’attire profondément : un homme qui chasse le sanglier. L’amour s’invite…
C’est léger et profond, délicat et sensible. Il y a bien longtemps que je n’avais pas pris un tel plaisir à lire une nouvelle, avec l’envie que ça dure encore et encore. C’est 12€ et ce sera un très bon investissement. Lire plus

Des territoires, de Guillaume Holzer (éditions Revelatoer)

Guillaume Holzer par son activité professionnelle a été amené à rencontrer l’humanité dans ce qu’elle a de multiple, complexe et primordial. Huit ans de vie avec les nomades des mers indonésiens, mais aussi des études d’économie, une activité professionnelle dans une ONG ne pouvaient que contribuer à forger une éthique du monde toute personnelle et complexe. (…)

Guillaume Holzer, Territoire nomade photo Guillaume Holzer

Partant de là se pose une question fondamentale : quelle morale guide actuellement l’humanité ? Et celle-ci a-t-elle quelque chose d’universel ? La question contient en elle la réponse : il est bien évident que les morales sont fluctuantes, aux frontières floues et mouvantes. Avec Géologie de la morale, qui n’est pas une suite de Territoires Nomades, mais plutôt un prolongement réflexif, Guillaume s’intéresse à cette stratification de la morale sociale et personnelle. Lire plus sur la critique.org

Frédéric Martin