Voyages

Oban (Argyl and Bute) : l’Ecosse prend le temps.

Auteur : Jean de Faultrier
Article publié le 28 novembre 2022

Carnet d’horizons « Quand j’ai regardé dehors le matin, c’est comme si je m’étais réveillé dans l’utopie. » (George Elliot) Oui, ouvrir la fenêtre sur un bras de mer peuplé de rêves en fuite au petit matin, c’est faire entrer une utopie habitée, lumineuse qui s’offre à soi comme un don du ciel au bord de l’eau. Une eau agitée jusqu’au bout de la terre qui n’est plus très loin… Oban, est cette extrémité à portée de regard dans des lumières insensées qui font la magie de l’Ecosse.

Il y a des destinations qui se gagnent ou bien au prix de distances interminables à franchir, ou bien à la force des bras qui doivent négocier d’insensés virages, ou encore à la fatigue des yeux obligés de percer le brouillard ou la pluie.

Atteindre Oban

’est tout à la fois, avec en plus une longueur du temps qui s’immisce différemment dans le corps.
Mais avant de s’installer, par exemple devant une pinte et un poisson grillé, le regard se sera rassasié des cambrures émeraude de l’Accurrach, de la faune libre de l’Edentaggart, des ruines prodigieuses du Kilchurn Castle.

Le château de Kilchurn au détour de l’A819 Photo Jean de Faultrier

Trois Lochs plus loin

Il y a du bout du monde dans ces épousailles de la terre et de l’eau, dans ce fragile équilibre ou les fleurs tendent leurs racines vers une eau transparente mais salée en arrimant leur fragilité à des roches friables couleur de sable. Mais c’est un bout du monde qui peut cacher derrière lui l’île qui affleurera de la brume à la toute fin du jour, qui peut aussi céder la place aux balises qui révèleront aux navires, quand leur lumière émergera de l’écume, la voie des Hébrides.

Oban s’approche avec la douceur d’un pas attentif, s’échappe du gris pour se parer d’une lumière rassurante et confortable, s’installe dans l’apparence aisée d’un havre accueillant.

Fleurs fragiles à fleur d’eau. Photo Jean de Faultrier

Oban, une lumière.

De longues jetées caressent la mer du sud vers le nord, elles pourraient ne prendre jamais fin, en fait elles s’enfoncent brusquement vers l’est dans ce qui devient un Loch anguleux aux diversions incessantes. La lumière semble installée d’île en île, effleurant à peine le granit d’une maison ou frôlant la lande escarpée, laissant le jour dans des nuances changeantes mais douillettes.
Un lourd ferry assurant la liaison entre les îles capte l’attention avec ses volutes mafflues et le ballet d’oiseaux de mer curieux qu’il entraîne dans un sillage aérien. Le temps de le sentir s’enfoncer vers l’horizon, la maison de granit s’est parée d’or fin, l’herbe accrochée aux escarpements se cuivre et le jour s’affaisse dans la mer, poussé par un ciel qui se pare d’un costume d’éclat.

Le soir convoque ainsi une chorégraphie embrasée accouplant nuages et tentations.

Oban, une lumière. Photo Jean de Faultrier

Le jour s’affaisse…

Le jour s’affaisse… Photo Jean de Faultrier

Quand l’heure est à son ultime angélus, le soleil se retire du côté des autres et laisse un moment indéfinissable, incomptable, avant de s’évaporer dans une braise ultime et basse. Et notre silhouette qui flâne à une virgule du rivage se prend à dessiner son propre reflet vivant à la surface d’une mer cuprifère.

…. et tout prend feu. Photo Jean de Faultrier

Un reflet vivant.

Un reflet vivant. Photo Jean de Faultrier

Oban, (Argyl and Bute, Ecosse) entre juin et juillet.

Plus de feuillets du Carnet d’horizons

Le site officiel Oban (council Argyl and Bute)

Se rendre à Oban, sur la côte occidentale de l’Ecosse, est une joie véritable. Que ce soit en voiture, autocar ou train, il faut environ trois heures depuis Glasgow ou Edimbourg, moins de deux heures depuis Stirling, à lui seul le spectaculaire trajet est un avant-goût mémorable pour qui veut voir cette effervescente cité de bord de mer. (extrait librement traduit)

Les conseils pratique du site mackoo

Pour se rendre à Oban depuis la France, en voiture pour la liberté d’aller et venir dans ses environs typiques de Lochs, châteaux et paysages,
il faut compter, à la sortie du tunnel sous la Manche, un peu plus d’une dizaine d’heures.

En guise de douane entre l’Anglia et l’Alba, franchir les cambrures des Dumfries et Galloway, puis plein nord-ouest vers Glasgow et le légendaire Loch Lomond avant de s’enfoncer dans les Trossachs où l’eau est reine, sous les pieds et dans le ciel.

Où se loger ?

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