Auteur : Robert Mauss
Article publié le 26 novembre 2024

La prestigieuse marque italienne a bien failli disparaitre. Incapable d’imposer ses modèles, son style et ses technologies, il ne restait plus grand-chose de Lancia (groupe Stellantis). Juste une petite voiture réservée au marché italien. En pariant sur l’éclosion de la mobilité électrique, l’ex-reine des rallyes tente un come-back en France et ailleurs avec la Ypsilon, un petit SUV électrique décliné en trois modèles, Elettrica, Ibrida et Cassina en édition limitée. Testé pour Singular’s, Robert Mauss considère que cette dernière est plutôt réussie.

Ypsilon, un peu SUV taillé pour la famille

Tant qu’à opérer un retour industriel et commercial autant se positionner sur le segment du marché le plus porteur, le B, autrement dit des voitures familiales d’une longueur d’environ 4 mètres et capables de transporter 5 personnes. Ça tombe bien : l’Ypsilon se présente comme un petit SUV élégant de 4,08m de long pour 1,76m de large et haut d’1,44m.

Lancia lance trois versions de son Ypsilon Electtrica, Cassina, Ibrida photo Lancia

Nous avons testé un modèle en édition limitée réalisé avec le designeur italien de meubles haut de gamme Cassina. Pour dire que l’intérieur est réussi. Les sièges sont par exemple recouverts d’un velours de bonne facture orné de coutures biens marquées.

Une voiture bien équipée

Robert Mauss a testé la Lancia Ypsilon électrique Cassina pour Singular’s photo Robert Mauss

Le conducteur et ses passagers profitent de rangements peu profonds mais assez nombreux comme les aumônières des sièges arrière ou la boite à gants du passager avant. A noter entre les passagers avant sous l’écran central, une tablette en demi-cercle qui se révèle bien pratique à l’usage pour poser des clés et un smartphone. Ajoutons les prises USB-c à l’avant et à l’arrière, la prise 12 volts, les porte-gobelets et l’accoudoir central.

Si à l’avant, on profite d’un vrai confort,  il vaut mieux ne pas être trop grand si l’on prend place à l’arrière, surtout pour un long trajet. Mais pour une famille standard (papa, maman et deux enfants) tout va bien.  

L’extérieur tire parti de lignes bien tracées, d’un haillon arrière doté d’un becquet et de petits rappels à la glorieuse Stratos qui régna longtemps sur les routes d’Europe avec les mêmes feux ronds à l’arrière. L’avant profite joliment d’un bandeau laqué noir arborant la marque ainsi que d’un affichage lumineux sur toute la largeur.

Une autonomie perfectible

Lancia Ypsilon Cassina est en édition limitée pour Singular’s photo Robert Mauss

Et d’ailleurs au volant tout va également très bien ! Cette voiture ne fait absolument pas sentir ses quasi 1600 kilos. Elle tient la route sans faiblesse avec une direction précise et souple. Le rayon de braquage est de 10,3 m. On a vu mieux, mais tout va bien. D’ailleurs les manœuvres sont bien épaulées par les caméras de l’auto.

Pour concevoir l’Ypsilon, Lancia a puisé dans la banque de produits du groupe Stellantis en les adaptant à ses besoins.

La voiture profite ainsi de la plateforme de la batterie de 51 kW, du moteur et de la plateforme de la 208 électrique et de l’Opel Corsa. Selon les normes communes aux constructeurs, la voiture affiche une autonomie de 400 kilomètres.

Selon nos calculs,  l’autonomie sera plutôt 350 avec une consommation  d’environ 16 kW au cent kms. A plus de 110 km/h, il faudra faire le plein tous les 250 kilomètres. Lancia assure qu’il est possible de charger sa batterie de 20 à 80% en moins de trente minutes.

A l’arrière de l’Ypsilon, les feux ronds rappellent la célèbre Lancia Stratos Photo Lancia

En bonne voiture électrique, cette Ypsilon s’avère silencieuse. Le constructeur a d’ailleurs fait un effort manifeste pour limiter les bruits de roulement et les chuintements au niveau des fenêtres. L’Ypsilon n’est pas un foudre de guerre avec une vitesse plafonnée à 150 km/h et un passage de 0 à 100 km/h en 8,2 secondes.

Certes l’auto est siglée Lancia, mais ses prétentions familiales l’éloignent des performances sportives.

Une informatique embarquée ou infotainment innovante

Le poste de conduite de l’Ypsilon Lancia est conçu de manière ergonomique photo Lancia

L’Ypsilon est dotée de deux écrans de 10,5 pouces chacun. Le conducteur peut très simplement obtenir des informations comme la signalisation, la direction, la vitesse ou le niveau de la batterie en appuyant sur un bouton positionné sur le commodo des essuie-glaces. L’écran central permet de régler les assistances à la conduite, le GPS ou la radio.

Il faut souligner les progrès réalisés chez Stellantis. L’infotainment maison baptisé SALA (Son, Air, Lumière, Augmentation) s’avère fluide et ergonomique.

Grace à sa commande vocale, on l’utilise comme le système Alexa d’Amazon. Ultra pratique. Sinon, il faut peu de temps pour prendre en main l’ordinateur embarqué. Argument convainquant de séduction, les clients ont le choix entre trois versions de ce SUV élégant plutôt réussie.

Robert Mauss