Art Paris 2023, une 25e édition entre confiance et pertinence (Grand Palais Ephémère)
Quelle est loin la crise et la rivalité avec la FIAC remplacée par Paris+ Art Basel ! Pour son 25e anniversaire, Art Paris revendique jusqu’au 2 avril une montée en gamme et un important renouvellement des galeries d’art (44 sur les 134 sélectionnées par rapport à 2022), avec une préférence pour le local (50% sont françaises). La Foire régionale se targue d’être ainsi la première « écoconçue » en favorisant la proximité, le circuit court en termes de transports et de flux de visiteurs, qui s’appuie sur l’analyse de cycle de vie (ACV). L’effort est mis aussi sur deux parcours éclairants, autour de « L’Exil : dépossession et résistances » signé d’ Amandi Abi Khalil et de « Art & Engagement » signé de Marc Donnadieu. De précieux fils rouge complétés d’une quinzaine de solo shows passionnants par leur diversité, chroniqués par Singulars dans un autre papier.
Une euphorie perceptible
Pour cette première journée dédiée à la presse et VIP que de monde ! Aujourd’hui tout est déjà en place alors que la foire n’ouvre officiellement que le 30 pour séduire et attirer et répondre aux attentes d’un maximum de collectionneurs. La curiosité et le désir ne faire de bons achats n’attendent pas De nombreux objets avaient leur petite pastille rouge signifiant qu’il es vendu.
L’atmosphère respire une dynamique de succès, désormais le vieux concurrent n’est plus français mais international, la FIAC ayant laissé la place à Paris+ Art Basel. A chacun de jouer de ses atouts. Art Paris veut devenir l’étendard de ralliement des galeries françaises. Avec les poids lourds fédérateurs (Lelong a Co, Nathalie Obadia, Templon, Perrotin, Kamel Mennour, …). Un plateau renouvelé (30% par rapport à 2022) et seulement 10 exposants en communs avec Paris+. Par contre, vous n’en trouverez pas les multinationales installées à Paris (Roppac, Gagosian, Zwirner, Hauser and Wirth…). Heureusement, les galeries couvrent large de Beyrouth à Casablanca.
Des parcours découvertes pour tous les portefeuilles
Pour aider les jeunes collectionneurs, ou les plus chevronnés à se renouveler, deux parcours ont été concoctés :
Autour de « L’Exil : dépossession et résistances », Amandi Abi Khalil (fondatrice de TAP (Temporary Art Platform) à Beyrouth) a retenu un fil rouge, bien visibles sur les stands de 18 artistes : « Mis en exergue dans les pratiques artistiques sur l’hospitalité, le rapport à l’autre ou le sentiment d’étrangeté, ce thème fait parler les accents dans un monde de l’art où la mobilité des artistes est souvent fort célébrée. »
Autour de « Art & Engagement », Marc Donnadieu vise à sensibiliser le public : « Si l’art ne change pas le monde, il y a des œuvres qui résistent et s’opposent à leur façon aux coups portés. Des œuvres qui forcent à la clairvoyance, à l’émancipation, à l’empathie et nous obligent à ouvrir notre regard sur l’art comme sur le monde, leur histoire ou leur actualité. C’est cet engagement là des artistes et de leurs œuvres que je souhaite mettre en lumière face aux ténèbres qui assombrissent le ciel de notre aujourd’hui. »
Des fils rouges utiles pour ne pas se perdre dans le dédale d’une fore plus ouvert que jamais.
#Olivier Olgan