Gastronomie

Pour les asperges, notre sommelière du thé conseille deux subtils accords selon votre recette

Auteur : Carine Amery Thésurmesure
Article publié le 6 avril 2021

Les asperges s’installent dans les étales jusqu’à fin juin. Pourquoi ne pas tenter un thé qui se marie subtilement avec leurs notes soufrées ? Notre sommelière du thé, Carine Amery de Thé sur mesure vous conseille deux accords selon votre recette ; un Sencha Fukamushi du Japon ou un oolong Bai Hao, Oriental Beauty de Taiwan. 

Que boire avec des asperges ?

Leur saveur soufrée s’associe délicieusement avec les œufs, le beurre salé, le citron, le parmesan, les anchois, les crustacés.

Avec le vin ?

Les mariages entre notes sulfurées et vin se font au détriment de ce dernier.
Muscat, Riesling, viognier et savagnin sont souvent conseillés par les spécialistes des accords mets-vins. Constituent-ils véritablement un accord lorsqu’ils accompagnent des asperges ? Au sens où un accord signifie que l’ensemble vaut plus que la somme des parties ?
J’adore les asperges, en mange -en quantité et de toutes sortes- chaque printemps. Le seul accord que j’ai trouvé digne de ce nom est celui entre des asperges de la variété Argenteuil, grosse hâtive et un Condrieu. Rare, cher, difficilement accessible.

Tenter l’ association thé-asperges pour d’authentiques accords !

Comme pour chaque accord mets-thé, la présence de théanine, puissant exhausteur de goût, y contribue. Tout comme le choix du thé.

Alors, pourquoi se compliquer la vie ? Pour les asperges voici deux dégustations parmi d’autres possibles :

Avec un Sencha Fukamushi du Japon

Thé Sencha Kukamushi du Japon

Une partie de ces feuilles de la première récolte du printemps est ombrée et l’ensemble étuvé durant 2’. Les composés aromatiques sont ainsi plus solubles. L’infusion a plus de densité et une couleur d’un vert soutenu. Le parfum de l’infusion offre un bel équilibre entre les registres marin et végétal. De puissantes saveurs iodées évoquent algues et fruits de mer, se prolongent par une fine et élégante astringence. Un thé fin, complexe et bien structuré. Infusion dosée à 6 gr/50 cl d’eau faiblement minéralisée à 70°C, durant 3’.

Il accentue les notes de noisettes des asperges, leur complexité aromatique. Avec des apprêts à base d’œuf et de beurre, le sencha est à la fois exhausteur de goût et révélateur par contraste.
L’ensemble thé-asperges est harmonieux, complexe, long en bouche.

Avec un oolong Bai Hao, Oriental Beauty de Taïwan

Thé oolong Bai Hao, ou Oriental Beauty, de Taiwan

Lorsque les asperges sont un des ingrédients constituant une Poêlée de légumes de printemps, un Navarin d’agneau, une Blanquette, elles seront soutenues par l’accompagnement d’un oolong Bai Hao de Taïwan, plus connu sous le nom d’Oriental Beauty.

La spécificité de ce thé lui vient de la morsure d’un insecte, Jacobiasca formosana, qui s’attaque aux feuilles de théier en été. A la fois pour cicatriser et attirer les prédateurs de cet insecte, le théier produit un terpène, qui confère à l’infusion des saveurs fruitées caractéristiques et très recherchées. Il est oxydé à environ 80%. Infusion dosée à 6 gr/50 cl d’eau faiblement minéralisée à 95°C, durant 4’.

Les notes à la fois fruitées de raisin et de poire, boisées-épicées de muscade, miellées, fleuries d’aubépine et de fleur d’oranger, zestées complexifient le registre du plat et rehaussent la perception de chacun de ses ingrédients. Un accord riche, étonnant et délicieux.

Le temps des asperges est plus long que celui des cerises. Alors, il vous reste à faire chauffer l’eau et à savourer ce délicieux mets de Roi autant que vous voulez, jusqu’au 24 juin. Bon appétit !

 

Le saviez vous ? un site Tout sa voir sur l’asperge !

Pour suivre les conseils de Carine Amery

Partager

Articles similaires

Le carnet de Lecture de Caroline Rainette, auteure et comédienne, Alice Guy, Mademoiselle Cinéma

Voir l'article

Luiz Zerbini, Afinidades III, Cochicho (Museu Oscar Niemeyer Curitiba, Brésil)

Voir l'article

Le carnet de Dédicaces de Laure Favre-Kahn, pianiste

Voir l'article

Les Notes du blog ‘5, Rue du’, de Frédéric Martin, photographe existentialiste

Voir l'article