Auteur : Patricia de Figueiredo 
Article publié le 27 janvier 2024

Comme à chaque mi-janvier, l’Association des sommeliers de Paris Ile-de-France présente La Grande Dégustation de Domaines Maisons et Châteaux (DMC), un vaste panorama de valeurs sûres et émergentes de domaines et de cuvées. Ce fut l’occasion pour Patricia de Figueiredo de découvrir quelques nouveaux visages – plus ou moins jeunes vignerons -, tous passionnants, avec des vins bios de bonne tenue: Renaud Rossigol (Domaine de Ferrussac), Jeanne Gaillard (Domaine éponyme), Léo Charruau (Domaine du Valbrun) sont issus de familles de vignerons, Benjamin Serrer vient de la restauration. Leur point commun : ce sont des passionnés de vins bios bien faits.

Au Domaine de Ferrussac, Renaud Rossignol élève des vins et des vaches de l’Aubrac Photo DR

Sur le Domaine de Ferrussac, on cultive du vin et on élève des bovins Aubrac dans le même temps, sur le même territoire ce qui permet une circularité avec le fumier qui est répandu sur les vignes. Une culture bio et proche de la terre. Entre Causse du Larzac et la plaine du Languedoc, les terroirs sont des maccabeu, syrah, grenache, cinsaut, chenanson et carignan qui s’épanouissent à une altitude de 300 mètres. Renaud Rossignol, issue d’une famille de vignerons, présente quelques cuvées.

Retenons les Coteaux du Salagou Blanc L’esquirol 2023, un brut de cuve 100 % Maccabeu en vendanges manuelles sur des pentes à 40%. Un vin aromatique sur la terre et le fruit.

Et la Terrasse du Larzac En Amphore 2022, brut de cuve également. Un grenache, syrah et cinsaut qui sont vendangé manuellement en caissette. Chaque parcelle est vinifiée séparément en cuve puis entonnée dans des amphores en terre cuite pour un élevage de 12 mois.
Un vin puissant mais sur le fruit, parfait sur de l’agneau ou du canard.

Domaine Jeanne Gaillard

Le domaine Jeanne Gaillard du coté de Malleval Photo DR

Elle est d’une famille de vignerons: son père Pierre Gaillard possède 77 hectares à Banyuls et Faugères. Jeanne Gaillard quant à elle a repris 9 hectares en IPG Cozes Hermitage et 8 en IGP des Collines Rhodaniennes en 2008. Elle produit 11 cuvées et 7 cépages : la Syrah, le Viognier, la Roussanne et la Marsanne, du Merlot, du Chardonnay ou encore du Muscat.

• Zoom sur La Relève qui porte bien son nom, un AOC Saint-Joseph en 100% syrah de plus de 30 ans sur des sols granitiques, un vin rond aux tannins veloutés.
• Et Le Muscat sur le fruit, l’impression de croquer dans un raisin, sur un foie gras ou à l’apéritif. Une gourmandise.

Léo Charruau, Domaine du Valbrun

Léo Charruau, dans son vignoble au Domaine du Valbrun, Parnay Photo DR

Fils de vigneron également et jusqu’à 10 générations antérieures, Léo Charruau travaille toujours avec son père en culture biologique sur les terres du Saumurois en tout sur 30 hectares, même s’il a désormais ses propres vignes sur 6 hectares et demi. Elles grandissent sur des sols argilo-calcaires.  Ce sont celles-ci qu’il travaille en culture bio, ni désherbants, ni engrais, ni additif de synthèse, pendant tout le processus de fabrication, aucun n’intrants chimiques n’est utilisé.

Il présente un Saumur Blanc, trois Saumur Champigny et deux pétillant un blanc un rosé. Cette dernière cuvée en cabernet franc sans souffre ni adjuvant lors du dégorgement est facile à boire, sans acidité prononcé.
Sur ces autres cuvées, même si elles méritent toutes le détour, arrêtons-nous sur le Champs Chardons 2022, infusé à 60% en amphore et 40% en fûts de chêne avec 10 à 12 mois d’élevage. Au final un vin sur les fruits rouges et noirs, une larme de poivre. Une sensation d’équilibre entre rondeur et acidité.

Benjamin Serer, Foujoin, Vernou-sur-Brenne

Benjamin Serer s’est installé à Vernou-sur-Brenne, avec 1,6 hectares en AOC Vouvray. Photo Lavinia

Après un début de + carrière dans le groupe Ducasse, l’envie de revenir en Touraine et de retourner à la terre s’est fait sentir en 2008. Benjamin Serer se forme chez des vignerons à Vouvray (Philippe Foreau au Clos Naudin et chez Vincent Carême) et finit par se lancer en 2019 à Vernou-sur-Brenne. Sa production reste modeste sur ces 1,6 hectares de vignes pour la plupart de 50 ans. Il travaille selon les préceptes de l’agriculture biologique.

Deux cuvées :

• Le Bouchet 2022 issu de vignes de 45 ans d’âge sur un sol argilo-calcaire. Un élevage en barrique de 9 mois en barrique de 400 litres. Cela donne un vin expressif sur le fruit avec une pointe de salinité.
• Les Grandes Dames, dont les vignes de Chenin blanc ont 80 ans en moyenne. Il résulte d’une fermentation et élevage en barrique puis en cuves inox (1/3,2/3) Un vin plus complexe, où le silex ressort, salinité et fraîcheur. Il pourra s’accorder avec des viandes blanches.

#Patricia de Figueiredo